Le Nobel d'économie à un trio de spécialistes des expériences

Le Nobel d'économie a sacré lundi trois spécialistes nord-américains de l'économie expérimentale, le Canadien David Card, l'Américano-Israélien Joshua Angrist et l'Américano-Néerlandais Guido Imbens. (AFP)
Le Nobel d'économie a sacré lundi trois spécialistes nord-américains de l'économie expérimentale, le Canadien David Card, l'Américano-Israélien Joshua Angrist et l'Américano-Néerlandais Guido Imbens. (AFP)
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Publié le Lundi 11 octobre 2021

Le Nobel d'économie à un trio de spécialistes des expériences

  • Les résultats de ses recherches ont en particulier mis en exergue le fait que l'augmentation du salaire minimum n'entraîne pas nécessairement une diminution du nombre des emplois.
  • «Ses études du début des années 1990 ont remis en question les idées reçues, ce qui a conduit à de nouvelles analyses et à de nouvelles perspectives» a relevé le jury

STOCKHOLM : Le Nobel d'économie a sacré lundi trois spécialistes nord-américains de l'économie expérimentale, le Canadien David Card, l'Américano-Israélien Joshua Angrist et l'Américano-Néerlandais Guido Imbens, qui ont permis d'éclairer de nombreux domaines comme le marché du travail, l'immigration et l'éducation.


Avec des "expériences naturelles" évoquant les essais cliniques en pharmacologie, le trio "nous a apporté de nouvelles idées sur le marché du travail et montré quelles conclusions peuvent être tirées d'expériences naturelles en termes de causes et de conséquences", a salué le jury.


"Leur approche s'est étendue à d'autres domaines et a révolutionné la recherche empirique", a souligné le comité du 53e "prix de la Banque de Suède en sciences économiques à la mémoire d'Alfred Nobel". 


Dernier né des fameuses récompenses et le seul qui n'était pas prévu par le testament de l'inventeur suédois, le prix d'économie, remis depuis 1969, boucle la saison des Nobel.

Nobel d'économie : les lauréats des dix dernières années

Voici la liste des lauréats des dix dernières éditions du prix Nobel d'économie, décerné lundi à Stockholm. 


Ce prix, officiellement dénommé "prix de la Banque de Suède en sciences économiques à la mémoire d'Alfred Nobel", est le seul non prévu dans le testament de l'inventeur suédois de la dynamite. Il a été institué en 1968 par la Banque centrale de Suède et décerné pour la première fois en 1969.

2021

David Card (Etats-Unis/Canada), Joshua Angrist (Etats-Unis/Israël) et Guido Imbens (Etats-Unis/Pays-Bas), pour leurs travaux qui ont permis d'éclairer de nombreux domaines comme le marché du travail, l'immigration et l'éducation.

2020

Paul Milgrom (Etats-Unis) et Robert Wilson (Etats-Unis), pour avoir "amélioré la théorie des enchères et inventé de nouveaux formats d'enchères" au "bénéfice des vendeurs, des acheteurs et des contribuables du monde entier".

2019

Esther Duflo (France/Etats-Unis), Abhijit Banerjee (Etats-Unis) et Michael Kremer (Etats-Unis) pour leurs travaux sur la réduction de la pauvreté dans le monde.

2018

William Nordhaus (Etats-Unis) et Paul Romer (Etats-Unis) pour avoir modélisé les vertus et les nuisances de l'activité économique sur le climat.

2017

Richard H. Thaler (Etats-Unis), pour ses travaux sur les mécanismes psychologiques et sociaux à l'oeuvre dans les décisions des consommateurs et des investisseurs.

2016

Oliver Hart (Royaume-Uni/Etats-Unis) et Bengt Holmström (Finlande), théoriciens du contrat. 

2015

Angus Deaton (Royaume-Uni/Etats-Unis), "pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être".

2014

Jean Tirole (France), pour son "analyse de la puissance de marché et de la régulation".

2013

Eugene Fama, Lars Peter Hansen et Robert Shiller (Etats-Unis), pour leurs travaux sur les marchés financiers.

2012

Lloyd Shapley et Alvin Roth (Etats-Unis), pour leurs travaux sur la meilleure manière d'accorder offre et demande sur un marché, avec des applications dans le don d'organes et l'éducation. 

Grâce à des "expériences naturelles", David Card, né en 1956, a notamment analysé les effets du salaire minimum, de l'immigration et de l'éducation sur le marché du travail. Récompensé "pour ses contributions empiriques à l'économie du travail", ce professeur à l'université californienne de Berkeley reçoit la moitié du prix, doté de dix millions de couronnes (environ un million d'euros).


"Ses études du début des années 1990 ont remis en question les idées reçues, ce qui a conduit à de nouvelles analyses et à de nouvelles perspectives", a relevé le jury Nobel.

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Les résultats de ses recherches ont en particulier mis en exergue le fait que l'augmentation du salaire minimum n'entraîne pas nécessairement une diminution du nombre des emplois.


L'autre moitié se partage entre Joshua Angrist, un enseignant au MIT de 61 ans, et Guido Imbens, un professeur à Stanford de 58 ans et natif d'Eindhoven (Pays-Bas), "pour leurs contributions méthodologiques à l'analyse des relations de cause à effet".

Surprises 
Au milieu des années 1990, leurs travaux ont permis de tirer des conclusions solides sur les causes et les effets pouvant être tirés d'expériences naturelles, par exemple en matière d'éducation. 


Ils ont ainsi pu conclure qu'une année supplémentaire d'étude faisait augmenter en moyenne le salaire de 9%, ou encore que les Américains nés en dernière partie d'année faisaient de meilleures études.


"Je suis absolument stupéfait", a témoigné Guido Imbens, joint au téléphone par la fondation Nobel. "Josh Angrist était mon témoin de mariage, c'est donc un bon ami à titre personnel et à titre professionnel et je suis ravi de partager le prix avec lui et David", a-t-il confié.


Les trois hommes faisaient partie des dizaines de noms envisagés par des experts sondés par l'AFP.


L'an passé, le prix d'économie avait sacré un duo américain de spécialistes des enchères, Paul Milgrom et Robert Wilson.


Parfois qualifié de "faux Nobel" car il n'était pas prévu dans le testament fondateur d'Alfred Nobel, le prix d'économie est le plus masculin, avec seulement deux lauréates parmi ses désormais 89 récipiendaires.


Il est aussi largement monopolisé par des économistes américains : il faut remonter à 1999 pour une année sans que les Etats-Unis aient eu un lauréat en économie.


Le 53e prix d'économie boucle une saison où les comités ont déjoué les pronostics d'experts comme des parieurs, avec 12 lauréats et une seule lauréate.


Si la liberté de la presse était favorite pour le prix de la paix, le comité Nobel norvégien a choisi, plutôt qu'une organisation, d'honorer deux journalistes d'investigation, la directrice du média philippin Rappler, Maria Ressa, et le rédacteur en chef du journal russe Novaïa Gazeta, Dmitri Mouratov.


Le prix de littérature a récompensé Abdulrazak Gurnah, un romancier d'origine tanzanienne vivant en exil au Royaume-Uni, là aussi une surprise.


En médecine, les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 n'ont pas donné lieu à des prix. La récompense a sacré les chercheurs américains David Julius et Ardem Patapoutian pour leurs travaux sur les récepteurs nerveux du toucher.


Le prix de physique est allé pour la première fois à deux experts du climat, l'Allemand Klaus Hasselman et l'Américano-Japonais Syukuro Manabe, ainsi qu'au théoricien italien Giorgio Parisi.


Enfin le prix de chimie a sacré un duo de pionniers d'un nouveau type de catalyseurs, l'Allemand Benjamin List et l'Américano-Ecossais David MacMillan.


Covid oblige, les lauréats des prix ne se rendront pas à Stockholm pour la traditionnelle cérémonie du 10 décembre, comme l'an passé. Un petit espoir demeure pour le Nobel de la paix à Oslo, avec une décision attendue dans les prochains jours.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com