Tania Nasr, céramiste: «L’argile est, pour moi, une métaphore de la vie»

La céramiste libanaise, qui habite Paris, revient sur une œuvre qu’elle a créée en 2020, alors que le pays du Cèdre traversait une grave crise socio-économique. (Photo fournie)
La céramiste libanaise, qui habite Paris, revient sur une œuvre qu’elle a créée en 2020, alors que le pays du Cèdre traversait une grave crise socio-économique. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 22 octobre 2021

Tania Nasr, céramiste: «L’argile est, pour moi, une métaphore de la vie»

  • Quand j’ai regardé mon œuvre, j’ai bien vu que c’était le chaos, nettement plus que dans mes autres créations
  • J’aime particulièrement cette structure. Elle marque un changement dans mon travail. Elle est en lien avec les moments que j’ai passés au Liban

DUBAÏ: La céramiste libanaise, qui habite Paris, revient sur une œuvre qu’elle a créée en 2020, alors que le pays du Cèdre traversait une grave crise socio-économique.

Je n’ai pas suivi de formation en art. Je possède un doctorat en anthropologie et j’ai travaillé au Muséum national d’histoire naturelle, en France. Quand mon mari a eu la possibilité d’emménager en Chine, nous nous y sommes installés, avant de nous rendre à Singapour. J’ai travaillé pendant longtemps dans le domaine intellectuel. Je voulais m’essayer au travail manuel.

J’ai pris quelques cours d’art et, après ma première leçon de céramique, je me suis dit: «OK, ça y est. C’est ce que je veux vraiment faire.» Ce que j’aime dans la poterie, c’est la façon dont on peut toucher l’argile, la déplacer. On entame un véritable dialogue avec elle. C’est très apaisant, très naturel. Le cerveau ne fonctionne pas. Enfin, si, mais pas de la même manière.

Mon objectif est de modeler l’argile autant que possible. Je la déchire, je fais des trous dedans, puis je la répare. C’est toujours comme un jeu. L’argile est, pour moi, une métaphore de la vie: elle n’est jamais régulière, il y a toujours des accidents, des fissures, et il faut aller de l’avant.

tania nasr
Tania Nasr possède un doctorat en anthropologie; elle a travaillé au Muséum national d’histoire naturelle, en France. (Photo fournie)

J’ai grandi au Liban jusqu’à l’âge de 17 ans. L’histoire de ce pays, c’est qu’il faut toujours le quitter. Quand je n’y vivais pas, j’en avais une image idéale. Je me souviens des montagnes du Liban et de leurs couleurs – rouge, jaune, violet. Elles m’ont toujours émue. Elles se profilent les unes derrière les autres à l’horizon, on dirait des lignes. Quand j’ai commencé à faire de la poterie artistique, je mélangeais différentes argiles pour modeler des horizons, un peu comme des paysages.

Mes œuvres ont une forme circulaire, mais celle-là est un peu plus ouverte. C’est beaucoup plus déstructuré. Je pense que c’est directement lié à l’ambiance du Liban. Je n’avais pas de projet en tête. C’est venu tout à fait naturellement. Quand j’ai regardé mon œuvre, j’ai bien vu que c’était le chaos, nettement plus que dans mes autres créations – le chaos qui régnait au Liban depuis deux ans. Il y a une part de violence dans cet ouvrage.

J’aime particulièrement cette sculpture. Elle marque un changement dans mon travail. Elle tisse des liens avec les moments que j’ai passés au Liban. Je ne veux pas la vendre. Je veux la garder pour moi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com