Des objets personnels du "Pianiste" de Polanski mis en vente à Varsovie

Un piano ayant appartenu au compositeur juif polonais Wladyslaw Szpilman, le héros du film oscarisé « The Pianist »  réalisé par Roman Polanski, proposé aux enchères le 22 septembre 2020 (Janek Skarzynski/AFP)
Un piano ayant appartenu au compositeur juif polonais Wladyslaw Szpilman, le héros du film oscarisé « The Pianist » réalisé par Roman Polanski, proposé aux enchères le 22 septembre 2020 (Janek Skarzynski/AFP)
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Publié le Samedi 19 septembre 2020

Des objets personnels du "Pianiste" de Polanski mis en vente à Varsovie

  • Musicien de renom, Wladyslaw Szpilman, décédé en 2000, a connu une notoriété mondiale grâce au film "Le Pianiste", réalisé en 2002 d'après son livre autobiographique
  • Une montre de gousset Omega, un stylo Meisterstück de Montblanc, ainsi qu'une cravate et un piano Steinway sont les seuls objets ayant appartenu à M. Szpilman à avoir survécu la guerre

VARSOVIE : Une montre à gousset en argent, un stylo plume et d'autres objets ayant appartenu au compositeur juif-polonais Wladyslaw Szpilman, immortalisé dans "Le Pianiste" de Roman Polanski, seront mis en vente la semaine prochaine dans la capitale polonaise.

"Cette montre et ce stylo achetés lors d'un voyage à Paris en 1937 ont survécu avec lui à toute la période du ghetto, puis l'ont accompagné dans les ruines de Varsovie", explique à l'AFP son fils Andrzej, qui a organisé la vente aux enchères avec son frère Krzysztof.

Musicien de renom, Wladyslaw Szpilman, décédé en 2000, a connu une notoriété mondiale grâce au film "Le Pianiste", réalisé en 2002 d'après son livre autobiographique, publié dans une quarantaine de langues.

La montre, le stylo plume, un Meisterstück de Montblanc, ainsi qu'une cravate qui se trouve aujourd'hui au musée de l'histoire des juifs de Pologne Polin sont les seuls objets ayant appartenu à M. Szpilman à avoir survécu la guerre.

 

Sauvé de justesse

Comme tous les Juifs de Varsovie, le pianiste et sa famille doivent s'installer en 1940 dans le ghetto de Varsovie, créé par les Allemands.

M. Szpilman survit en jouant du piano dans les cafés qui sont restés ouverts. En 1942, les membres de sa famille sont envoyés dans le camp d'extermination de Treblinka où ils sont assassinés. Lui-même est sauvé de justesse par un policier juif.

Après être resté encore quelque temps dans le ghetto, avant que celui-ci ne soit annihilé par les Allemands, il réussit à en sortir en 1943, juste avant le soulèvement du ghetto et sa sanglante répression.

Il survit durant les deux dernières années du conflit grâce l'aide d'amis, ballotté d'une cachette à l'autre avant d'atterrir dans un appartement vide, où il restera coupé du monde pendant de longues semaines, durant l'Insurrection de Varsovie, d'août à octobre 1944.

"La montre, une Omega, avait pour mon père une signification particulière", explique son fils.

"Mon père écrit qu'il la remontait pour savoir quelle heure il était, car il vivait dans une solitude complète et il avait perdu toute notion du temps. Cette montre l'aidait à supporter le temps qui s'écoulait", ajoute-t-il, en la remontant et l'approchant de son oreille pour écouter son mécanisme fonctionner.

La montre est évoquée dans un passage poignant du livre. Lorsque M. Szpilman est découvert par un officier allemand, Wilm Hosenfeld, celui-ci lui demande de jouer du piano pour lui. Le musicien obéit et joue une pièce de Chopin. L'officier l'aide par la suite à survivre en lui apportant de la nourriture. "Pour le remercier, vers la fin, mon père voulait lui offrir cette montre comme preuve de gratitude. L'Allemand s'est offusqué et a refusé", explique Andrzej Szpilman.

Pour avoir sauvé, entre autres, Wladyslaw Szpilman, Wilm Hosenfeld a été reconnu à titre posthume "Juste parmi les nations" par le mémorial Yad Vashem en 2009.

« L'histoire de tout un peuple »

Pour Renata Piatkowska, responsable en chef des collections du musée Polin, les objets mis en vente racontent "l'histoire de sa vie, de sa survie, de son sauvetage miraculeux de l'Holocauste" mais aussi "l'histoire de tout un peuple".

"Ces objets sont également importants car Szpilman les a choisis, petits et de valeur, car ils pouvaient lui garantir la survie. Il pouvait les vendre, payer les dénonciateurs (...) Ces objets pouvaient lui sauver la vie", explique-t-elle.

Une autre pièce précieuse de cette vente aux enchères prévue mardi à la maison Desa Unicum est le piano à queue Steinway qui a appartenu à Wladyslaw Szpilman après la guerre.

La montre et le stylo sont estimés entre 10.000 et 16.000 zlotys (environ 2.240 à 3.590 euros) alors que le piano pourrait atteindre les 140.000 à 260.000 zlotys (31.400 à 58.300 euros).

"En tant que muséologue je regrette que cette collection puisse être dispersée", explique la responsable de Polin.

"J'espère vraiment que la plume et la montre rejoindront sa cravate (...) et que nous pourrons raconter cette histoire dans notre exposition", ajoute-t-elle.


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les 80 ans de Dave: «pour un beatnik, faire carrière est un gros mot!»

Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris
  • Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965

PARIS: "A 20 ans, je rêvais de vivre en chantant, surtout pas faire carrière! Pour le beatnik que j'étais, c'était un gros mot!": à 80 ans, Dave, l'interprète des indémodables "Vanina" et "Du côté de chez Swann", n'en revient pas d'être devenu un chanteur populaire mais refuse de songer à des adieux.

"J'aimerais bien chanter jusqu’à la fin. La scène, c'est le nirvana et on nous paie pour ça, en plus!", confie à l'AFP le plus Français des Néerlandais, connu aussi pour son franc-parler.

Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris, avant une nouvelle tournée qui passera par Amsterdam et Bruxelles.

"Quand je suis devenu chanteur populaire, je n'ai rien compris. En plus, je n'étais pas du tout branché +variétoche+...", ajoute celui qui est toujours fan de jazz.

Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965: "je faisais la manche dans le Quartier latin. En m'accompagnant à la guitare, je reprenais les succès du moment", raconte Dave, qui vient de publier une autobiographie, "Comment ne pas être amoureux de vous" (Talent Editions).

"On m'a conseillé d'aller plutôt à Saint-Tropez. (...) Maintenant, j'y retourne, mais comme client!", ajoute le chanteur vite remarqué par le producteur Eddie Barclay.

En 1972, il est enrôlé dans l'opéra-rock "Godspell". Deux ans après, il perce enfin avec la reprise de "Sugar Baby Love" des Rubbets, adapté en français par son compagnon Patrick Loiseau, qui deviendra son parolier attitré. La même année, "Vanina" dépasse le million d'exemplaires.

Après "Dansez maintenant" et "Mon cœur est malade", deux autres tubes, Dave se maintient au sommet du hit-parade avec "Du côté de chez Swann", une ballade romantique signée encore Patrick Loiseau et devenue l'une des chansons emblématiques des seventies.

«Comme Henri Salvador»

"Quand Patrick m'a proposé ce texte, je lui ai demandé s’il n'était pas fou. Cela me semblait trop littéraire et je pensais que ça ne marcherait jamais... Finalement, le succès a été énorme. Ma seule chanson diffusée sur France Inter!", ironise-t-il.

"Sans prétention, les textes étaient plutôt intéressants à l'époque. Aujourd'hui, ils ont perdu un peu en qualité", juge-t-il. Dans la jeune génération, Zaho de Sagazan et Vianney sont toutefois ses préférés.

"Depuis toujours, j'aime amuser la galerie avec des blagues caustiques mais je suis un gentil avec un bon fond", assure le chanteur, victime d'une lourde chute en 2022 qui a entraîné quatre jours de coma, avec, pour seules séquelles, la perte de l'odorat et du goût.

A 80 ans, le chanteur rêve d'un album "à un million d’exemplaires, comme Henri Salvador à la fin de sa vie".

"Pour le plus tard possible", Dave a laissé des instructions pour qu'on grave sur son urne funéraire le mot "ouf": "parce que je serai probablement content que cela se termine et parce que +ouf+ en verlan, veut dire fou. Un bon résumé de ma vie".