«Cry Macho»: et Clint Eastwood remonta en selle

Clint Eastwsood en décembre 2018 à Westwood, en Californie. (Photo, AFP)
Clint Eastwsood en décembre 2018 à Westwood, en Californie. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 06 novembre 2021

«Cry Macho»: et Clint Eastwood remonta en selle

  • Le film ne restera pas forcément au Panthéon de l'acteur et réalisateur mythique mais il offre l'occasion de le voir remonter à cheval
  • Clint Eastwood interprète le personnage principal, Mike Milo, ancien champion de rodéo qui a perdu femme et enfant et s'est brisé le dos des années plus tôt dans un accident

PARIS : Avec "Cry Macho", en salles mercredi, Clint Eastwood, 91 ans, remonte en selle pour une histoire de rodéo et de rédemption, film aux allures de testament pour une légende vivante d'Hollywood.


Le film ne restera pas forcément au Panthéon de l'acteur et réalisateur mythique mais il offre l'occasion de le voir remonter à cheval -- une première depuis "Impitoyable", western récompensé aux Oscars en 1993--, et même asséner un coup de poing.


Clint Eastwood interprète le personnage principal, Mike Milo, ancien champion de rodéo qui a perdu femme et enfant et s'est brisé le dos des années plus tôt dans un accident. Milo a été chargé par son ancien patron d'une dernière mission: ramener au Texas son fils Rafo, élevé par sa mère alcoolique au Mexique.


Chapeau de cow-boy sur la tête, le vieux gringo prend la route et passe la frontière d'un Mexique version Eastwood où la poussière est omniprésente, les flics corrompus, et personne ne parle un mot d'anglais. 


Sur place, il va retrouver le garçon, tenter de l'apprivoiser --lui apprenant au passage à dresser des chevaux-- tout en étant poursuivi par les hommes de main de la mère de Rafo.


Entre le vieux cow-boy et le jeune Mexico-américain se noue une relation particulière, le premier trouvant la rédemption et le second l'espoir d'une vie meilleure. Le film est l'occasion pour celui qui a accédé à la célébrité dans les westerns de Sergio Leone de renouer avec cette vieille tradition. Et de revenir à l'écran, trois ans après "La Mule".


Prototype du héros américain, Clint Eastwood semble aussi vouloir tirer quelques leçons sur le temps qui file et les étoiles qui pâlissent, par la bouche de son personnage, qui avoue "ne pas savoir comment on soigne la vieillesse".


"Avant tu étais fort, macho", lui lance Rafo, joué par le jeune Mexicain Eduardo Minett, sur la route qui les mène au Texas. "Avant j'étais beaucoup de choses, je ne le suis plus", rétorque Mike Milon. Avant de constater que dans la vie, "vouloir être un gros dur, ça ne sert à rien".

Clint Eastwood, celui qui n'arrête jamais de tourner

PARIS : A 91 ans, il tourne encore... Parmi les derniers géants du cinéma hollywoodien, Clint Eastwood incarne l'Amérique sur les écrans depuis six décennies. Et rien ne semble pouvoir l'arrêter.


"Cry Macho" sort mercredi en salles et personne ne peut jurer qu'il sera le dernier film du doyen des légendes du cinéma américain, à la carrière débutée dans les années 1950 avec de petits rôles, avant de passer à la réalisation.


Le Clint Eastwood qui apparaît à l'écran a certes les traits marqués, la démarche raidie, mais cela ne l'empêche pas de remonter à cheval et d'asséner un coup de poing à un adversaire, comme au bon vieux temps.


Et avec son ambiance de western, sa figure de héros sur le retour et son exaltation des principes moraux, "Cry Macho" pourrait résumer un pan de la vie de cet acteur et réalisateur hors du commun, souvent critiqué pour ses valeurs très droitières.


Né en 1930, Clint Eastwood a plus de soixante films à son actif, dont certains ont remporté les plus grands prix ("Impitoyable" en 1993, Oscars du meilleur réalisateur et du meilleur film, tout comme "Million Dollar Baby" en 2005).

Droit dans ses bottes
Celui qui est passé à la réalisation en 1971 avec le thriller "Un frisson dans la nuit", s'est frotté à tous les genres qui ont écrit l'histoire de Hollywood : western ("Josey Wales hors la loi" 1976), mélo ("Sur la route de Madison", 1995), ou encore films de guerre ("Mémoires de nos pères/Lettres d'Iwo Jima", 2006).


Comme acteur, il accède à la célébrité dans les années 60 avec Sergio Leone et sa trilogie culte "Pour une poignée de dollars"/"Et pour quelques dollars de plus"/"Le bon, la brute et le truand". 


La légende de l'anti-héros, au jeu minimaliste et supportant de longs silences grâce à son charisme, son regard pénétrant au bleu métallique et sa silhouette sèche d'1,93 m, était née.


Dans ses films, il a imprimé les thèmes qui lui sont chers -la solitude d'un individu contre le groupe, la loyauté ou la primauté de la vérité-, lui qui se méfie des modes et des diktats des studios. Certains lui viennent de son enfance passée dans un milieu ouvrier à Oakland (Californie).


Parmi ses influences revendiquées, John Ford ou John Huston, et aussi Don Siegel, dont il a retenu l'habitude de filmer rapidement, ce qui lui permet de ne dépasser ni le calendrier ni les budgets.


Siegel l'a notamment dirigé en policier-justicier dans "Inspecteur Harry" (1971), un personnage qui lui a valu d'être taxé de fasciste. Car Clint Eastwood, qui a aussi été considéré comme un va-t-en-guerre pour "American Sniper", est un habitué des polémiques, face auxquelles il reste droit dans ses bottes de cow-boy.

«Je me demande si ça suffit»

Conservateur, proche du Parti républicain, ce père de huit enfants a toujours joué avec l'ambiguïté de son personnage "réac", raciste et belliciste. 


Hors écran, l'acteur marqué par la mort précoce de son père d'une crise cardiaque, n'a pourtant jamais fumé, a pratiqué la méditation et n'aime pas les armes à feu.


Ses convictions sont plutôt à chercher du côté d'une tradition politique très américaine, celle des libertés individuelles.


Ces dix dernières années, Clint Eastwood n'a pas ralenti, la pandémie perturbant à peine son rythme de métronome d'un film par an -dont certains étrillés par la critique.


Depuis "Million Dollar Baby", il incarne avec constance des héros vieillissants et avait annoncé qu'il prenait sa retraite en tant qu'acteur après son rôle dans "Gran Torino" en 2008... mais il a depuis reparu devant la caméra à trois reprises, pour "Une nouvelle chance" (2012), "La Mule" (2018) et "Cry macho".


Au Los Angeles Times qui l'interrogeait en septembre sur son âge, il a répondu: "Pourquoi je continue de travailler à plus de 90 ans ? Est-ce que les gens vont me jeter des tomates ? J'en suis arrivé au point où je me demande si ça suffit. Mais pas au point où j'ai décidé que ça suffit".


Vers l’infini et au‑delà – Goldorak, 50 ans d’inspiration

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  •  50 ans après sa création, la série animée Goldorak continue de marquer l’imaginaire arabe
  • Arab News Japan s’entretient avec son créateur Go Nagai, des fans du Moyen-Orient, et revient sur l’histoire du robot OVNI chargé de protéger notre planète

​​​​​​LONDON: Peu d’importations culturelles ont franchi les frontières de manière aussi inattendue — et aussi puissante — que Goldorak, le robot géant japonais qui, il y a un demi-siècle, est devenu un héros de l’enfance à travers le monde arabe, et plus particulièrement en Arabie saoudite.

Créé au Japon au milieu des années 1970 par le mangaka Go Nagai, Goldorak s’inscrivait dans la tradition des « mecha », ces récits de robots géants. Le genre, façonné par l’expérience japonaise de la Seconde Guerre mondiale, explorait les thèmes de l’invasion, de la résistance et de la perte à travers le prisme de la science-fiction.

Si la série a rencontré un succès modéré au Japon, c’est à des milliers de kilomètres de là, au Moyen-Orient, que son véritable héritage s’est construit.

L’anime « UFO Robot Goldorak » est arrivé à la télévision dans la région en 1979, doublé en arabe et diffusé pour la première fois au Liban, en pleine guerre civile. L’histoire du courageux Actarus, prince exilé dont la planète a été détruite par des envahisseurs extraterrestres, a profondément résonné chez les enfants grandissant dans un contexte de conflits régionaux et d’occupation par Israël.

Ses thèmes — la défense de la patrie, la résistance à l’agression et la protection des innocents — faisaient douloureusement écho aux réalités de la région, transformant la série d’un simple divertissement en un véritable refuge émotionnel.

Une grande partie de l’impact de la série tenait à la réussite de son arabisation. Le doublage arabe puissant et le jeu vocal chargé d’émotion, notamment celui de l’acteur libanais Jihad El-Atrash dans le rôle d’Actarus, ont conféré à la série une gravité morale inégalée par les autres dessins animés de l'époque.

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Au début des années 1980, Goldorak s'était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. (Fourni)

Le générique de la série, interprété par Sami Clark, est devenu un hymne que le chanteur libanais a continué à interpréter lors de concerts et de festivals jusqu’à son décès en 2022.

Au début des années 1980, Goldorak s’était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. Pour beaucoup, il s’agissait non seulement d’un premier contact avec les anime japonais, mais aussi d’une source d’enseignements sur des valeurs telles que la justice et l’honneur.

L’influence de Goldorak dans la région a été telle qu’il a fait l’objet de recherches universitaires, qui ont non seulement mis en lumière la manière dont le sort des personnages résonnait auprès du public du Moyen-Orient, mais ont aussi relié sa popularité aux souvenirs générationnels de l’exil, en particulier à la Nakba palestinienne.

Un demi-siècle plus tard, Goldorak demeure culturellement vivant et pertinent dans la région. En Arabie saoudite, qui avait pleinement adopté la version originale de la série, Manga Productions initie aujourd’hui une nouvelle génération de fans à une version modernisée du personnage, à travers un jeu vidéo, The Feast of The Wolves, disponible en arabe et en huit autres langues sur des plateformes telles que PlayStation, Xbox et Nintendo Switch, ainsi qu’une nouvelle série animée en langue arabe, «  Goldorak U », diffusée l’an dernier.

Cinquante ans après les débuts de la série, « Goldorak » est de retour — même si, pour toute une génération de fans de la série originale, dont les étagères regorgent encore de produits dérivés et de souvenirs, il n’est en réalité jamais vraiment parti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com