Les compagnies aériennes se préparent à un déferlement de voyageurs aux Etats-Unis

Les vols du 8 novembre, date de la réouverture, ont été pris d'assaut. (Photo, AFP)
Les vols du 8 novembre, date de la réouverture, ont été pris d'assaut. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 novembre 2021

Les compagnies aériennes se préparent à un déferlement de voyageurs aux Etats-Unis

  • L'annonce par la Maison Blanche de la levée des restrictions était attendue depuis des mois par des familles séparées, des voyageurs d'affaires pressés de rencontrer leurs clients, ou de simples touristes
  • Chez American Airlines, les réservations ont, le lendemain de l'annonce, bondi de 66% vers le Royaume-Uni, 40% vers l'Europe et 74% pour le Brésil

NEW YORK : Les compagnies aériennes se sont mises en ordre de bataille pour accueillir dès lundi les voyageurs vaccinés de 33 pays, autorisés à revenir aux Etats-Unis après dix-huit mois de fermeture des frontières.

Air France, British Airways, United Airlines... pour faire face, les compagnies qui habituellement dépendent fortement des liaisons transatlantiques et transpacifiques ont ajouté des vols, choisi des avions plus gros, se sont assuré d'avoir suffisamment de personnel. 

L'annonce par la Maison Blanche de la levée des restrictions était attendue depuis des mois par des familles séparées, des voyageurs d'affaires pressés de rencontrer leurs clients, ou de simples touristes: à cause du virus, Washington avait drastiquement limité les passagers en provenance de ces pays, dont ceux de l'espace Schengen, le Royaume-Uni, la Chine, l'Inde et le Brésil.

Immédiatement, les réservations de billets d'avion avaient bondi. British Airways a ainsi vu les recherches de vols et séjours vers certaines villes américaines exploser de 900% pour les jours précédant Noël, par rapport à la semaine avant l'annonce du gouvernement américain. 

Chez American Airlines, les réservations ont, le lendemain de l'annonce, bondi de 66% vers le Royaume-Uni, 40% vers l'Europe et 74% pour le Brésil.

Les vols du 8 novembre, date de la réouverture, ont été pris d'assaut, comme l'ont constaté Evelyne et Jean-Michel Desobeau. 

Impatients de voir leur fille et leur gendre à New York, ils avaient, dès les premières rumeurs de réouverture des frontières, réservé des billets pour le 2 novembre, en utilisant leurs miles. 

Mais quand ils ont voulu changer pour le 8, le nombre de miles requis avait triplé, signe d'une forte demande. Ils arriveront finalement le 9, à un tarif plus raisonnable.

Davantage de vols et de sièges

Pour les compagnies, "il n'y a pas un avant/après 8 novembre", remarque un porte-parole d'Air France. 

Elles ont, d'une part, mieux rempli leurs avions, qui ont pendant longtemps voyagé avec de nombreux sièges vides. Et elles ajoutent progressivement des places supplémentaires. 

L'entreprise française est ainsi récemment passée de trois vols par jour entre Paris et New York, sa liaison la plus fréquentée, à cinq. Sur la ligne vers Houston, elle va remplacer les Airbus 330 par des Boeing 777, qui offrent plus de sièges. 

Air France prévoit de revenir d'ici mars 2022 à 90% de ses capacités d'avant-Covid sur les Etats-Unis, contre 65% en octobre. 

Après probablement un petit creux en janvier-février, les compagnies s'attendent à un regain au printemps et surtout à l'été, traditionnellement saison la plus rémunératrice. 

Chez United, le programme des vols vers l'Amérique latine et ses destinations touristiques, est déjà revenu aux niveaux de 2019, mais son planning à l'international reste à 63% seulement.

La compagnie américaine mise gros sur les vols transatlantiques: elle va ouvrir au printemps cinq nouvelles destinations (Jordanie, Portugal, Norvège, Espagne), ajouter des vols sur Londres, Berlin, Dublin, Milan, Munich et Rome, et rouvrir des liaisons interrompues pendant la pandémie dont Francfort, Nice et Zurich.

Incertitude sur le personnel

Le trafic devrait aussi reprendre côté transpacifique, mais plus lentement. 

Singapore Airlines, qui a profité en octobre de l'ouverture d'un corridor aux passagers vaccinés entre Singapour et l'Amérique du Nord, prévoit tout de même de revenir à 77% de ses vols d'avant-Covid entre les deux zones en décembre, avec notamment la réouverture de lignes vers Seattle et Vancouver.

Pour Burkett Huey, spécialiste du transport aérien chez Morningstar, les compagnies ont suffisamment d'avions pour faire face à l'afflux de voyageurs: "Quelques gros porteurs ont bien été retirés des flottes en 2020 mais rien qui modifie complètement le paysage".

En termes d'employés, en revanche, il y a plus d'incertitudes, selon lui. Aux Etats-Unis, où les compagnies ont mis en place de vastes plans de départs volontaires au début de la pandémie, American et Southwest ont dû récemment annuler des milliers de vols faute d'avoir les effectifs suffisants pour gérer des perturbations inhabituelles.

La question reste surtout de savoir quand les voyages d'affaires, vache à lait des compagnies, reviendront à leurs niveaux pré-Covid.

Et cela pourra jouer sur les liaisons proposées, avance-t-il.

En effet, pour leurs vols transatlantiques, les compagnies privilégiaient jusqu'à présent quelques lignes clés avec des gros porteurs, pour y inclure les confortables sièges des voyageurs d'affaires. Elles complétaient les trajets avec des vols intérieurs aux Etats-Unis et en Europe.

Mais avec moins de voyages d'affaires, elles pourraient proposer davantage de trajets directs aux touristes, en utilisant de nouveaux avions moins gros mais désormais capables de parcourir des longues distances, comme l'A321neo.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.