Biden dispose de peu d'outils pour arrêter l'inflation à court terme

Le président Joe Biden a promis de tout mettre en oeuvre pour inverser la courbe des prix qui ont atteint un sommet en octobre aux Etats-Unis. Pour sa ministre des finances Janet Yellen, supprimer les droits de douane sur les biens chinois pourrait y contribuer. (Photo/AFP)
Le président Joe Biden a promis de tout mettre en oeuvre pour inverser la courbe des prix qui ont atteint un sommet en octobre aux Etats-Unis. Pour sa ministre des finances Janet Yellen, supprimer les droits de douane sur les biens chinois pourrait y contribuer. (Photo/AFP)
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Publié le Mardi 16 novembre 2021

Biden dispose de peu d'outils pour arrêter l'inflation à court terme

  • Résultat, en octobre, les prix ont augmenté de 6,2% comparé à octobre 2020, selon des statistiques officielles, du jamais-vu depuis trente ans
  • Au cours de la dernière période de haute inflation dans les années 70 et au début des années 80, le président de la Réserve fédérale (Fed) Paul Volcker avait lui-même vaincu l'inflation en portant les taux d'intérêt à des niveaux records

WASHINGTON: Le président Joe Biden a promis de tout mettre en oeuvre pour inverser la courbe des prix qui ont atteint un sommet en octobre aux Etats-Unis. Pour sa ministre des finances Janet Yellen, supprimer les droits de douane sur les biens chinois pourrait y contribuer.

Mais l'administration Biden dispose en fait de peu d'outils pour arrêter, à court terme, l'accélération de la hausse des prix à la consommation.

Pourquoi cette poussée d'inflation ?

La hausse des prix est directement liée à la reprise économique après la récession de 2020 qui a provoqué une inadéquation entre l'offre et la demande dans un contexte de pandémie inachevée et d'une pénurie de main d'oeuvre.

Résultat, en octobre, les prix ont augmenté de 6,2% comparé à octobre 2020, selon des statistiques officielles, du jamais-vu depuis trente ans.

Hausse des taux d'intérêt

Relever les taux d'intérêt brutalement serait une mesure efficace mais politiquement très impopulaire car cela rehausse le coût du crédit. C'est aussi une prérogative de la Banque centrale américaine (Fed), institution indépendante. Cette mesure est en outre risquée alors que le marché de l'emploi n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant crise.

Au cours de la dernière période de haute inflation dans les années 70 et au début des années 80, le président de la Réserve fédérale (Fed) Paul Volcker avait lui-même vaincu l'inflation en portant les taux d'intérêt à des niveaux records.

Quels leviers pour Joe Biden ?

"Il n'y a pas grand-chose que l'administration puisse faire par elle-même pour résoudre le problème actuel de l'inflation, au-delà d'essayer de convaincre les ports, les entreprises de logistique, etc, d'augmenter leur capacité", souligne Andrew Hunter, économiste chez Capital Economics.

Selon lui, "le seul levier clé sur lequel l'administration a un contrôle partiel, avec le Congrès, est la politique budgétaire". "Mais cela n'est pas une solution facile", note-t-il, puisqu'il s'agirait d'essayer de faire baisser l'inflation en organisant une forte contraction de la demande, en augmentant par exemple les impôts ou en réduisant les dépenses. Inenvisageable pour le moment pour Joe Biden qui n'a plus la cote dans les sondages.

Plans Biden contre problèmes de logistique

Le principal conseiller économique du président, Brian Deese, a assuré dimanche que les plans économiques de Joe Biden auraient un impact positif sur les prix. 

Le programme consacrant 1 200 milliards de dollars à des dépenses d'infrastructures, dont la loi sera signée lundi par Biden, va "aider à faire circuler les marchandises plus librement et à moindre coût", a-t-il argué sur NBC.

Et selon lui, l'autre grand plan, de 1 750 milliards de dollars de dépenses sociales et d'investissements dans la transition énergétique, encore en discussions au Congrès, ne créera pas de pressions inflationnistes, "au contraire".

"Le problème est que de telles politiques prennent généralement des années pour commencer à avoir un impact sur l'approvisionnement potentiel de l'économie", a souligné M. Hunter. Non seulement, ces plans "ne permettront pas de contenir l'inflation maintenant" mais encore, ils pourraient "l'augmenter encore s'ils se traduisent par une nouvelle expansion budgétaire à court terme qui stimule la demande".

Supprimer des droits de douane punitifs

Les droits de douane imposés par l'administration Trump sur des produits chinois représentant l'équivalent de 370 milliards de dollars d'importations américaines annuelles sont toujours en place.

Janet Yellen a estimé dimanche sur CBS que la suppression de ces surtaxes "ferait une différence" pour l'inflation. 

Une analyse discutable, selon Andrew Hunter. Il note que lors de leur imposition en 2018/19, l'augmentation des prix avait été limitée, compensée par les fluctuations des taux de change, des entreprises rognant sur leurs  marges et des importations réacheminées via des pays tiers comme le Vietnam ou la Corée. 

Si les tarifs étaient supprimés maintenant, le renminbi chinois pourrait s'apprécier par rapport au dollar, les entreprises augmenteraient "leurs marges en ne répercutant pas les économies de coûts sur les consommateurs, en particulier lorsque la demande des consommateurs est toujours très forte", estime-t-il.

Réserves stratégiques

Le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer a, lui, exhorté dimanche à utiliser les réserves de pétrole d'urgence dans le but de réduire les prix de l'essence.

Mais à l'heure des promesses sur la lutte contre le changement climatique, la Maison Blanche soupèse encore l'opportunité de se servir de cette prérogative rarement utilisée et dont l'impact sur le coût des carburants à la pompe ne serait que provisoire.

Favoriser la production aux Etats-Unis

L'administration Biden voudrait bien faire revenir la production aux Etats-Unis notamment de semi-conducteurs dont la pénurie a entraîné une augmentation des prix. Mais là encore, cela n'aura pas d'effet à court terme.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.