Le lancement du gazoduc Nord Stream 2 grippé par un caillou juridique allemand

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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

Le lancement du gazoduc Nord Stream 2 grippé par un caillou juridique allemand

  • Le pipeline, à l’origine de plusieurs controverses politiques, devra encore attendre sa mise en service alors que son remplissage a commencé côté russe
  • Dans la foulée de cette annonce, les prix du gaz sur le marché européen ont pris 10%, au moment où l'Europe connait déjà une flambée des prix de cette source d'énergie
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FRANCFORT : Impatiemment attendu par Moscou, le démarrage du gazoduc controversé Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne subit un contretemps avec la décision, mardi, du régulateur allemand de l'énergie de suspendre son approbation à cause d'un obstacle juridique.

Le feu vert de l'agence allemande des réseaux est l'une des ultimes étapes avant la mise en service du pipeline sous-marin qui permettra au gaz russe de circuler dans le réseau européen, en pleine envolée du prix du gaz dans les pays de l'UE.

Or l'approbation de Nord Stream 2 "n'est possible que si l'opérateur est organisé sous une forme juridique de droit allemand", a rappelé le régulateur dans une annonce mardi.

À cette fin, l'opérateur de Nord Stream 2, basé à Zoug, en Suisse, a entrepris de créer une filiale de droit allemand qui deviendra propriétaire et exploitera le tronçon allemand du gazoduc.

Mais le processus de certification restera suspendu le temps que la société de droit suisse ait achevé de transférer "des actifs essentiels et des ressources humaines" à sa branche allemande, a décidé l'agence des réseaux.

La décision du régulateur a pour effet d'interrompre la procédure d'approbation qui doit se dérouler dans un délai de quatre mois, pour un chantier déjà terminé et dont le remplissage a commencé côté russe.

Dans la foulée de cette annonce, les prix du gaz sur le marché européen ont pris 10%, au moment où l'Europe connait déjà une flambée des prix de cette source d'énergie.

La Russie a nié alimenter cette hausse pour arracher des contrats ou accélérer la mise en service de Nord Stream 2.

Nord Stream AG a indiqué être en train de se mettre en conformité avec la législation allemande via la création de sa filiale : "notre société entreprend cette étape pour assurer le respect des règles et réglementations applicables", a indiqué une porte-parole dans un message à l'AFP.

L'entreprise explique ne pouvoir "commenter les impacts sur la date de démarrage des opérations du pipeline", qui pourrait prendre du retard.

Le Kremlin avait appelé dès septembre à une mise en service "au plus vite" de Nord Stream 2, souhaitant voir le gaz y couler dès cette année.

Exploité par le géant russe Gazprom, le projet a été cofinancé par cinq groupes énergétiques européens (OMV, Engie, Wintershall Dea, Uniper, Shell).

Pendant des années, Nord Stream 2 a opposé Washington et Berlin, principal bénéficiaire du projet, mais aussi les Européens entre eux, ainsi que la Russie et l'Ukraine.

Le gouvernement allemand, qui a défendu bec et ongles sa construction, a assuré mardi que la décision de son régulateur était liée à "des questions purement réglementaires" sur un point de "droit des sociétés", selon une déclaration à l'AFP du ministère de l'Économie.

Cette suspension "n'affecte pas l'appréciation" portée par l'Allemagne sur Nord Stream 2, assure cette source.

Le tube doit permettre de doubler les livraisons de gaz russe vers l'Allemagne en contournant l'Ukraine, jusque-là pays traditionnel de transit, en brouille avec Moscou depuis 2014.

Il risque ainsi de priver Kiev d'au moins 1,5 milliard de dollars par an touchés pour le transit du gaz russe par son territoire.

Long de 1230 kilomètres en traversant la mer Baltique, le pipeline d'une capacité de 55 milliards de m3 annuels a commencé à être approvisionné en gaz.

L'Ukraine a assuré qu'elle se "battra jusqu'au bout" pour empêcher sa mise en service, y voyant une "arme géopolitique dangereuse" de Moscou.

Le sujet divise également la future coalition allemande entre SPD (social-démocrate), écologiste et FDP (libéral). Le parti de centre-gauche du prochain chancelier Olaf Scholz soutient l'utilité du gazoduc pour le pays en plein abandon de l'énergie nucléaire, et bientôt du charbon.

Les Verts y sont au contraire vivement opposés. "On a toujours l'impression que Gazprom ne prend pas au sérieux la législation allemande et européenne", a critiqué mardi le vice-président de leur groupe parlementaire, Oliver Krischer, saluant la décision du régulateur.

"La mise en service du gazoduc sera ainsi nettement reportée et ne jouera probablement plus aucun rôle cet hiver", a-t-il estimé dans une interview au quotidien Rheinische Post.


L'Arabie saoudite ajoute deux nouveaux services maritimes, étendant ainsi sa couverture à 19 destinations

L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
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  • Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.
  • Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

DJEDDAH : La connectivité entre les ports saoudiens devrait s'améliorer grâce à l'ajout de deux nouveaux services maritimes, qui permettront au Royaume de commercer avec 19 destinations mondiales supplémentaires.

L'Autorité portuaire saoudienne, connue sous le nom de Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.

Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

Ces développements s'inscrivent dans le cadre des efforts continus de Mawani pour améliorer le classement de l'Arabie saoudite dans les indicateurs de performance mondiaux, soutenir les flux d'exportation nationaux conformément à la stratégie nationale de transport et de logistique, et consolider le rôle du Royaume en tant que plaque tournante logistique essentielle reliant l'Asie, l'Afrique et l'Europe. 

Dans un communiqué, Mawani a déclaré : « Ce service contribuera à renforcer la compétitivité des ports saoudiens, à faciliter le commerce mondial, à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales et à améliorer l'efficacité opérationnelle du port islamique de Djeddah. »

Cette annonce fait suite au lancement, la veille, du service « Chinook Clanga » par Mediterranean Shipping Co. au port King Abdulaziz de Dammam et au port de Jubail. La nouvelle route relie les ports orientaux de l'Arabie saoudite à 16 destinations régionales et mondiales.

Initialement annoncé en mars, le service MSC renforce les liens entre le golfe Persique et des ports clés tels que le port Khalifa Bin Salman à Bahreïn, le port Hamad au Qatar, le port de Nhava Sheva en Inde, le port de Colombo au Sri Lanka et Singapour.

Elle relie également Vung Tau et Haiphong au Vietnam, ainsi que Nansha, Yantian, Ningbo, Shanghai, Qingdao en Chine, Busan en Corée du Sud, Seattle aux États-Unis, et Vancouver et Prince Rupert au Canada. 

Conformément à la Vision 2030, l'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux, le secteur maritime jouant un rôle central dans cette démarche.

Dans le cadre de sa stratégie nationale de transport et de logistique, le royaume vise également à faire passer la contribution du secteur au produit intérieur brut de 6 à 10 % d'ici 2030.

En 2024, les ports saoudiens ont traité plus de 320 millions de tonnes de marchandises, enregistrant une hausse de 14,45 % par rapport à l'année précédente. Selon Mawani, les exportations de conteneurs ont augmenté de 8,86 %, dépassant les 2,8 millions d'EVP.

Mawani a également lancé plusieurs initiatives en 2024, notamment de nouvelles zones logistiques au port islamique de Djeddah et au port King Abdulaziz de Dammam, soutenues par 2,9 milliards de riyals saoudiens (773 millions de dollars) d'investissements privés.

Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'un plan plus large de 10 milliards de riyals saoudiens visant à développer 18 parcs logistiques à l'échelle nationale.


Le pétrole reste soumis à une implication américaine directe dans le conflit entre Israël et l'Iran

Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
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  • Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes
  • Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

LONDRES : Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes n'ont pas ralenti les exportations de pétrole de Téhéran et les États-Unis n'ont pas encore directement intervenu.

Vers 9 h 15 GMT (11 h 15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 0,93 %, à 73,54 dollars.

Son équivalent américain, le baril de WTI, pour livraison en juillet, perdait 0,86 % à 72,35 dollars.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël, a appelé les deux pays belligérants à « trouver un accord », ajoutant qu'il était « possible » que les États-Unis s'impliquent dans le conflit, mais pas « à cet instant ».

« Les États-Unis ont le pouvoir et la volonté de contenir la situation », estime Janiv Shah, analyste chez Rystad Energy.

Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

Un tel élargissement pourrait entraîner une réduction de l'offre de barils ou un blocage de l'approvisionnement, notamment en provenance du détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 20 % de la production mondiale.

Toutefois, une attaque de drone israélien contre une raffinerie stratégique en Iran (le champ gazier de South Pars-North Dome) a provoqué samedi une « puissante explosion » et un incendie sur le site, dans le sud du pays.

Ce champ, partagé avec le Qatar, est la plus grande réserve de gaz connue au monde. Il fournit environ 70 % du gaz naturel consommé en Iran.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que cette attaque visait à « élargir la guerre au-delà » de l'Iran, ajoutant que toute activité militaire dans le Golfe « pourrait impliquer toute la région, voire le monde entier ».

Pour le moment, Israël n'a pas ciblé « les installations d'exportation d'énergie de l'Iran », ce qui pourrait signifier que le pays respecte « le souhait de Donald Trump » de faire baisser les prix du pétrole, a souligné Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Le président Trump a répété à maintes reprises sa volonté de faire chuter les cours de l'or noir et « il serait très frustrant pour lui de voir Israël commencer à faire exploser les installations d'exportation de l'Iran », explique M. Schieldrop.


L'entreprise saoudienne Almarai acquiert Pure Beverages Industry Co. pour 277 millions de dollars

La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des approbations réglementaires nécessaires dans le Royaume. Shutterstock
La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des approbations réglementaires nécessaires dans le Royaume. Shutterstock
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  • Pure Beverages Industry Co. est un producteur d'eau potable en bouteille dans le Royaume, connu pour ses marques "Ival" et "Oska".
  • L'entreprise exploite des installations modernes et respecte des normes de production établies, en mettant l'accent sur la qualité et la durabilité.

RIYAD : Le géant saoudien des produits laitiers Almarai a signé un accord pour l'acquisition de Pure Beverages Industry Co. pour 1,04 milliard de SR (277 millions de dollars), dans le but de diversifier ses offres et de renforcer sa position sur le marché.

Pure Beverages Industry Co. est un producteur d'eau potable en bouteille dans le Royaume, connu pour ses marques "Ival" et "Oska". L'entreprise exploite des installations modernes et respecte des normes de production établies, en mettant l'accent sur la qualité et la durabilité.  

Les fusions et acquisitions se multiplient en Arabie saoudite, car le pays poursuit ses efforts de diversification économique et de privatisation dans le cadre de Vision 2030, une stratégie qui encourage les investissements étrangers et soutient l'entrepreneuriat local.

Dans un communiqué, Almarai a déclaré : "Cette acquisition stratégique s'inscrit dans le plan d'Almarai visant à diversifier son offre de boissons et à renforcer sa position sur le marché. Nous pensons que cette opération créera de la valeur ajoutée pour nos actionnaires".

La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des autorisations réglementaires nécessaires dans le Royaume.  

Almarai a également confirmé qu'aucune partie liée n'était impliquée dans la transaction et s'est engagée à divulguer toute mise à jour importante concernant l'opération à l'avenir.

Fondée en 1977, Almarai est l'une des plus grandes entreprises de production et de distribution alimentaire du Moyen-Orient, proposant des produits laitiers frais, des yaourts et des fromages, ainsi que des jus, des produits de boulangerie, de la volaille et des produits de nutrition infantile. Cotée au Tadawul depuis 2005, elle reste l'une des entreprises les mieux valorisées du marché.

Selon l'Autorité générale des statistiques, l'eau en bouteille était la principale source d'eau potable utilisée par les ménages en Arabie saoudite en 2023, avec un taux de dépendance de 57,24 %. Viennent ensuite l'eau du réseau public (23,56 %) et l'eau des citernes (18,60 %).

Étant donné la forte dépendance à l'égard de l'eau en bouteille, l'Autorité saoudienne de l'eau joue un rôle central dans la régulation et l'amélioration des sources d'eau, en garantissant la durabilité, la sécurité et l'accessibilité de toutes les méthodes d'approvisionnement.

L'autorité est l'organisme compétent dans le Royaume pour toutes les questions relatives au système de l'eau aux niveaux de la supervision et de la réglementation, fournissant un soutien stratégique au secteur par le biais d'un contrôle réglementaire et d'une supervision. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com