Le Japon dévoile un plan de 430 milliards d'euros pour relancer son économie

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida (au centre du 1e rang) avec les membres de son nouveau gouvernement à Tokyo le 10 novembre 2021. (Kimimasa Mayama / Pool / AFP)
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida (au centre du 1e rang) avec les membres de son nouveau gouvernement à Tokyo le 10 novembre 2021. (Kimimasa Mayama / Pool / AFP)
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Publié le Vendredi 19 novembre 2021

Le Japon dévoile un plan de 430 milliards d'euros pour relancer son économie

  • Arrivé au pouvoir début octobre et conforté par le large succès de son parti aux élections législatives du 31 octobre, Fumio Kishida a fait de la reprise économique l'une de ses grandes priorités
  • Malgré la dette publique japonaise extrêmement élevée (256,9% du PIB actuellement selon le Fonds monétaire international), le gouvernement ne devrait avoir aucun mal à emprunter pour financer son plan de relance

TOKYO : Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a annoncé vendredi un plan de relance massif d'un montant record de 56.000 milliards de yens (430 milliards d'euros) pour donner un coup de fouet à la reprise de la troisième économie mondiale.

Cet ensemble de mesures liées à la pandémie, qui devrait être approuvé par le gouvernement plus tard dans la journée, "est suffisant pour rassurer la population japonaise et lui redonner espoir", a déclaré M. Kishida à des chaînes de télévision.

Ce plan de relance - le premier au Japon depuis fin 2020 et le troisième depuis l'apparition de la pandémie - inclut aussi des fonds qui avaient été fléchés pour de précédents programmes d'aide mais n'avaient pas été utilisés jusqu'ici.

"Nous avons été en mesure d'assembler des mesures économiques qui vont permettre de rouvrir la société après la pandémie", a ajouté M. Kishida.

En plus d'aides directes, le dispositif comprend aussi des investissements et des prêts.

Il représente l'équivalent d'environ 10% du PIB japonais, et même davantage en incluant des prêts supplémentaires de fonds privés qu'il est censé entraîner, portant son total à 79.000 milliards de yens (plus de 600 milliards d'euros) selon M. Kishida.

- Impact probablement limité -

La mesure la plus spectaculaire consiste en une prime individuelle de 100.000 yens (quelque 770 euros) pour les jeunes de 18 ans et moins, et des personnes en situation de précarité.

L'efficacité de cet outil pour doper la consommation est toutefois très incertaine. En 2020 déjà, le gouvernement japonais avait versé une prime de 100.000 yens à tous les résidents du pays, mais ces derniers s'en étaient surtout servis pour épargner.

Par conséquent, "il ne faut pas s'attendre à une frénésie de dépenses" des Japonais avec la nouvelle prime, a prévenu le cabinet d'études Capital Economics dans une récente note.

"C'est un énorme plan mais son impact sur le PIB apparaît limité", a également estimé Hideo Kumano, économiste du Daiichi Life Research Institute interrogé vendredi par l'AFP, selon lequel l'allocation accordée aux enfants répond davantage à une logique "politique" que strictement économique.

Le retour début 2022 d'un programme de subventions pour le tourisme intérieur, suspendu depuis fin 2020 à cause de la recrudescence du Covid-19 à l'époque, est aussi prévu.

Cela devrait soutenir la consommation et les secteurs de l'hôtellerie-restauration, très éprouvés par la pandémie et les restrictions persistantes aux frontières (les touristes étrangers sont toujours bannis du Japon à l'heure actuelle).

Ce volet du plan pourrait être le plus notable en termes d'impact positif sur l'économie, a estimé dans une note Junichi Makino, économiste chez SMBC Nikko Securities.

Des aides financières pour de petites et moyennes entreprises frappées par la crise sont aussi au menu.

- Poursuite des «Abenomics» -

Arrivé au pouvoir début octobre et conforté par le large succès de son parti aux élections législatives du 31 octobre, Fumio Kishida (PLD, droite conservatrice) a fait de la reprise économique l'une de ses grandes priorités.

Il avait proposé d'emblée un nouveau plan de relance massif, dans la droite ligne des "Abenomics" de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe (2012-2020).

Accusant l'impact du variant Delta et des pénuries d'approvisionnement mondiales pesant sur l'industrie, le PIB nippon a rechuté au troisième trimestre (-0,8% par rapport au deuxième trimestre), selon des chiffres préliminaires publiés lundi et plus mauvais que prévu.

Mais un vif rebond est attendu dès le quatrième trimestre, grâce notamment à la très nette amélioration de la situation sanitaire dans le pays depuis septembre, liée à un taux de vaccination devenu élevé: plus de 75% de la population a désormais reçu deux injections contre le Covid-19.

Malgré la dette publique japonaise extrêmement élevée (256,9% du PIB actuellement selon le Fonds monétaire international), le gouvernement ne devrait avoir aucun mal à emprunter pour financer son plan de relance.

Car la Banque du Japon (BoJ) maintient une politique monétaire ultra-accommodante et rachète autant d'obligations publiques japonaises que nécessaire pour maintenir leurs rendements autour de 0%.

M. Kishida compte faire adopter d'ici fin décembre par le Parlement un budget additionnel nécessaire pour financer le plan.

Ce vote au Parlement ne devrait être qu'une formalité étant donné la majorité écrasante dont dispose la coalition au pouvoir.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com