«Quasiment certain» qu'Omicron n'est pas plus grave que Delta, affirme Fauci

Le scientifique âgé de 80 ans, devenu le visage de la lutte contre la Covid-19, a dénoncé la désinformation qui freine la campagne de vaccination. (Photo, AFP)
Le scientifique âgé de 80 ans, devenu le visage de la lutte contre la Covid-19, a dénoncé la désinformation qui freine la campagne de vaccination. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

«Quasiment certain» qu'Omicron n'est pas plus grave que Delta, affirme Fauci

  • Omicron est «clairement hautement transmissible», probablement davantage que Delta, quasi hégémonique dans le monde, selon le Dr Fauci
  • «Il y a quelques signes montrant qu'il se pourrait même qu'il soit encore moins grave»

WASHINGTON : Il est "quasiment certain" que le variant Omicron ne cause pas de cas plus graves de Covid-19 que Delta, a déclaré mardi l'éminent scientifique américain Anthony Fauci, ajoutant qu'il faudrait attendre encore "deux semaines au moins" pour savoir s'il se révèle même moins dangereux.

Le conseiller de la Maison Blanche sur la crise sanitaire a évoqué lors d'un entretien téléphonique les premiers éléments connus et les incertitudes entourant le nouveau variant qui se propage dans le monde: sa transmissibilité, la réponse immunitaire des vaccinés et des anciens malades et la sévérité des infections.

Omicron est "clairement hautement transmissible", probablement davantage que Delta, quasi hégémonique dans le monde, selon le Dr Fauci.

Les résultats des expériences en laboratoire sur l'efficacité des anticorps provenant des vaccins actuels devraient être connus "dans les prochains jours à d'ici une semaine", a-t-il dit.

Les données épidémiologiques mondiales montrent également un taux plus élevé de ré-infections avec Omicron et que le variant échappe probablement mieux à l'immunité vaccinale.

Mais "il est quasiment certain qu'il n'est pas plus grave que Delta", a dit Anthony Fauci. 

"Il y a quelques signes montrant qu'il se pourrait même qu'il soit encore moins grave", a-t-il ajouté.

Les études menées actuellement en Afrique du Sud, où le variant a été détecté en novembre, montrent que le ratio entre les contaminations et le nombre d'hospitalisations "semble moins élevé que pour Delta", a-t-il expliqué.

Deux scénarios

Les données venant d'Afrique du Sud ne doivent pas être surinterprétées, a-t-il toutefois averti, la population de ce pays présentant notamment la particularité d'être très jeune et moins à risque d'être hospitalisée, alors que les formes sévères de la maladie peuvent prendre plusieurs semaines avant de se développer.

"Je pense que cela prendra encore deux semaines au moins en Afrique du Sud, puis lorsque nous aurons davantage d'infections dans le reste du monde, cela pourrait nous prendre plus longtemps pour voir le niveau de gravité" réel, a souligné le Dr Fauci.

En l'état, un virus plus transmissible mais qui ne provoque pas de forme sévère ni de hausse des hospitalisations serait "le scénario le plus favorable", a-t-il expliqué.

"Le pire des cas possibles serait d'avoir un virus non seulement plus facilement transmissible mais qui provoque des formes sévères de la maladie et entraîne une autre vague d'infections qui n'est pas nécessairement atténuée par le vaccin ou les contaminations précédentes", a mis en garde le scientifique.

"Je ne pense pas que le pire des scénarios se produise, mais on ne sait jamais", a-t-il dit.

Le variant Omicron est désormais présent dans au moins 38 pays. 

Même s'il n'est lié à aucun décès pour l'instant, les scientifiques s'inquiètent du nombre inédit de ses mutations, dont une trentaine dans la protéine spike, la clé d'entrée du virus dans l'organisme.

Désinformation

On ignore encore son origine mais il existe deux théories, selon le Dr Fauci.

Il peut s'être développé chez un patient immunodéprimé, comme une personne porteuse du VIH qui n'a pas combattu assez rapidement le virus.

Ou il peut être passé de l'humain à l'animal, puis fait le chemin inverse après avoir muté, dans un cas de "zoonose inversée". 

Pour lutter contre sa propagation, Anthony Fauci prône la prudence, notamment lors des voyages, et le port du masque en intérieur si on ignore le statut vaccinal des autres personnes présentes. Ceux qui sont éligibles à la troisième dose de vaccin devraient également la recevoir au plus vite.

Les études, notamment en Israël, montrent que la dose de rappel augmente considérablement le taux d'anticorps et l'intensité de la réponse immunitaire, a dit le médecin.

Mais il est encore trop tôt pour savoir si cette réponse est assez durable ou s'il faudra envisager d'autres vaccinations, a-t-il souligné.

Aux Etats-Unis, 60% de la population est entièrement vaccinée depuis mardi, mais il reste beaucoup à faire, selon le Dr Fauci.

Le scientifique âgé de 80 ans, devenu le visage de la lutte contre la Covid-19, a dénoncé la désinformation qui freine la campagne de vaccination, notamment dans les Etats contrôlés par les républicains.

"Il y a 60 millions de personnes éligibles à la vaccination qui ne le sont pas, et dans la plupart des cas pour une raison idéologique, c'est malheureux", a-t-il regretté.

"Nous devrions avoir une réponse homogène en termes de santé publique", a-t-il conclu.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.