Les États-Unis tentent de contrer la France avec des frégates pour la Grèce

La frégate française multimissions Auvergne amarrée au port de la ville côtière chypriote de Larnaca, le 8 novembre 2021. (Christine Assi/AFP)
La frégate française multimissions Auvergne amarrée au port de la ville côtière chypriote de Larnaca, le 8 novembre 2021. (Christine Assi/AFP)
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Publié le Samedi 11 décembre 2021

Les États-Unis tentent de contrer la France avec des frégates pour la Grèce

  • L'administration de Joe Biden tente à nouveau de souffler un juteux contrat de défense à la France
  • Fin octobre à Rome, M. Biden avait pourtant tenté de tourner la page des sous-marins australiens lors d'une rencontre de réconciliation avec le président français Emmanuel Macron

WASHINGTON: Le gouvernement américain a donné vendredi son feu vert à une possible vente à la Grèce de quatre frégates, entrant en concurrence avec Paris qui a conclu en septembre un accord préalable sur la vente de trois frégates françaises à la marine grecque.

Alors que le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis ont conclu fin septembre un accord pour la fourniture à la Grèce de trois frégates de défense et d'intervention pour quelque 3 milliards d'euros, le département d'État a annoncé dans un communiqué avoir préapprouvé un projet de vente à Athènes de quatre frégates de combat et leur équipement, d'une valeur de 6,9 milliards de dollars.

Moins de trois mois après l'accord conclu entre les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni qui avait torpillé un méga-contrat de sous-marins français à la marine australienne, provoquant une crise diplomatique sans précédent entre Washington et Paris, l'administration de Joe Biden tente ainsi à nouveau de souffler un juteux contrat de défense à la France.

Washington a aussi approuvé la modernisation des frégates grecques de la classe MEKO, pour un montant évalué à 2,5 milliards de dollars.

Le communiqué précise que le contrat, dans les deux cas, "sera accordé au gagnant d'un appel d'offres international" portant sur la modernisation de la marine grecque.

Selon l'accord franco-grec, annoncé en grande pompe le 28 septembre à Paris, trois frégates de défense et d'intervention (baptisées Belharra à l'export) doivent être construites en France par Naval Group, à Lorient (Morbihan), pour être livrées à la marine grecque en 2025 et 2026.

L'accord préalable porte également sur une quatrième frégate en option. Le contrat doit être signé "d'ici la fin de l'année", avait alors précisé le ministère français des Armées.

Outre les navires, il comprend la fourniture par le fabricant de missiles MBDA de leurs armements (missiles antiaériens Aster, antinavires Exocet et des torpilles) et des prestations de soutien sur trois ans.

En septembre, les États-Unis avaient annoncé un partenariat de sécurité dans la zone indo-pacifique avec l'Australie et le Royaume-Uni, comprenant notamment la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra. L'Australie avait donc rompu un gigantesque contrat signé avec la France pour la livraison de sous-marins conventionnels, provoquant la colère de Paris.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait dénoncé un "coup dans le dos", comparant la méthode de Joe Biden "à ce que faisait" son prédécesseur Donald Trump -- un affront pour le président démocrate soucieux de se démarquer du milliardaire républicain.

La France avait rappelé ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie, et M. Biden avait admis que les États-Unis auraient pu mieux communiquer avec leur allié de longue date.

Fin octobre à Rome, M. Biden avait tenté de tourner la page des sous-marins australiens lors d'une rencontre de réconciliation avec le président français Emmanuel Macron.

Les deux chefs d'État avaient annoncé leur intention de lancer "un dialogue stratégique en matière de commerce militaire", notamment sur les autorisations d'exportations.

Le contrat est signé: l'offre américaine est caduque

L'accord pour la vente de trois frégates françaises à la Grèce "vient d'être signé", a annoncé samedi le ministère français des Armées, jugeant caduque l'offre concurrente présentée par les Etats-Unis.

"Depuis qu'on est en discussion avec les Grecs, l'offre américaine n'est plus sur la table. Par ailleurs on a signé le contrat avec les Grecs. Il a été paraphé il y a quelques jours", a déclaré le ministère des Armées à l'AFP.

Les Etats-Unis ont donné leur feu vert vendredi à une possible vente de quatre frégates à la Grèce, laissant craindre de nouvelles tensions avec Paris après la crise franco-américaine autour d'un mégacontrat de sous-marins à l'Australie.

Le département d'Etat a annoncé dans un communiqué avoir préapprouvé un projet de vente à Athènes de quatre frégates de combat et leur équipement, d'une valeur de 6,9 milliards de dollars.

Cette annonce est intervenue moins de trois mois après la conclusion du partenariat de sécurité AUKUS entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni qui avait torpillé le contrat de sous-marins français à Canberra.

Elle fait aussi suite à la conclusion d'un accord de frégates de quelque 3 milliards d'euros entre la France et la Grèce.

Paris a assuré avoir été informé cette fois de l'annonce américaine et en a relativisé la portée.

"Les Américains nous avaient prévenu que cette annonce allait sortir", a précisé le ministère des Armées. "Ils nous ont écrit, nous ont dit +au titre de nos bonnes relations, suite au problème AUKUS, on vous prévient".

"Il n'y a pas de velléité (de leur part) d'aller plus loin", souligne-t-on de même source à Paris. "Ce qu'il s'est passé là, c'est juste la suite d'un processus administratif (d'offre) qu'il était apparemment compliqué pour eux d'arrêter d'un point de vue administratif", a ajouté le ministère.

Les Etats-Unis ont aussi approuvé la modernisation des frégates grecques de la classe MEKO, pour un montant évalué à 2,5 milliards de dollars.

Le Département d'Etat précise que le contrat, dans les deux cas, "sera accordé au gagnant d'un appel d'offres international" portant sur la modernisation de la marine grecque.

Selon l'accord franco-grec, annoncé en grande pompe le 28 septembre à Paris, trois frégates de défense et d'intervention (baptisées Belharra à l'export) doivent être construites en France par Naval Group, à Lorient (ouest), pour être livrées à la marine grecque en 2025 et 2026. L'accord préalable porte également sur une quatrième frégate en option.

En septembre, les Etats-Unis avaient annoncé un partenariat de sécurité dans la zone Indo-pacifique avec l'Australie et le Royaume-Uni, comprenant notamment la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra. L'Australie avait donc rompu un gigantesque contrat signé avec la France pour la livraison de sous-marins conventionnels, provoquant la colère de Paris.

La France avait rappelé ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie, et M. Biden avait admis que les Etats-Unis auraient pu mieux communiquer avec leur allié de longue date.

Fin octobre à Rome, M. Biden a tenté de tourner la page lors d'une rencontre de réconciliation avec le président français Emmanuel Macron.

Les deux chefs d'Etat avaient annoncé leur intention de lancer "un dialogue stratégique en matière de commerce militaire", notamment sur les autorisations d'exportations.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.