Comment Israël affronte la vague Omicron?

Un ambulancier paramédical israélien prélève un échantillon d'écouvillonnage sur un enfant au centre de dépistage du coronavirus Covid-19 Magen David Adom (Bouclier rouge de David) à Jérusalem le 11 janvier 2022. (AFP)
Un ambulancier paramédical israélien prélève un échantillon d'écouvillonnage sur un enfant au centre de dépistage du coronavirus Covid-19 Magen David Adom (Bouclier rouge de David) à Jérusalem le 11 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 11 janvier 2022

Comment Israël affronte la vague Omicron?

  • L'Etat hébreu avait fermé ses frontières après la découverte fin novembre sur son sol d'un premier cas d'Omicron
  • Le nombre de cas est à la hausse, avec des pronostics de deux à quatre millions de cas sur une population de neuf millions d'habitants

JÉRUSALEM : Confronté à la flambée de Covid-19 liée au très contagieux variant Omicron, Israël a décidé de ne pas confiner, d'offrir une 4e dose de vaccin et d'en appeler à la "responsabilité" de ses citoyens.

L'Etat hébreu avait fermé ses frontières après la découverte fin novembre sur son sol d'un premier cas d'Omicron. Mais il les a rouvertes dimanche alors que les autorités sanitaires sont confrontées à un record de contaminations, dans un pays qui a été parmi les premiers à vacciner massivement. 

Quelle est la stratégie d'Israël pour affronter Omicron? 

Dans les premières semaines, le gouvernement a fermé en grande partie les frontières "pour limiter la circulation du virus et nous avons réussi à tenir pendant un mois", note le professeur Cyrille Cohen de l'université Bar Ilan. 

Cette période devait permettre aux autorités de se préparer à affronter la vague, en encourageant la population à se faire vacciner, ou obtenir une dose de rappel. 

Mais le gouvernement n'a pas réussi pendant cette même période "à développer une meilleure capacité de test", souligne à l'AFP ce spécialiste en santé publique.

Le nombre de cas est à la hausse, avec des pronostics de deux à quatre millions de cas sur une population de neuf millions d'habitants.

Estimant que le virus circulait désormais dans le pays et qu'un maintien de la fermeture n'allait rien y faire sinon pénaliser l'économie, le gouvernement a décidé de rouvrir les frontières aux touristes.

Aussi, les autorités ont limité les mesures de confinement, maintenu les bars et les restaurants ouverts pour les personnes dotées d'un pass vaccinal et abandonné le traçage des cas. 

Aujourd'hui, la stratégie est donc de "transférer une partie de la gestion de la crise du gouvernement aux citoyens", ce qui fait reposer sur eux la responsabilité de se rendre ou non dans certains lieux, de se faire tester et de s'isoler au besoin, note M. Cohen.

Quel est le risque de cette stratégie? 

"Même s'il y avait un confinement, nous aurions beaucoup de cas, c'est d'ailleurs ce que nous avons observé dans de nombreux pays: le confinement n'empêche pas la contamination", souligne l'épidémiologiste Hagaï Levine, président de l'Association israélienne des docteurs spécialisés en santé publique. 

Pour lui, le principal risque est "politique". "A force de changer les mesures, cela crée de la confusion et un sentiment que le gouvernement ne maîtrise pas la situation, ce qui est d'ailleurs vrai, car il n'est pas possible de la maîtriser" face au variant Omicron, dit-il à l'AFP.

Les contaminations ont franchi le seuil des 37.000 cas par jour, presque le quadruple par rapport aux pires moments de la crise sanitaire avant Omicron.

Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, lui aussi contaminé, a affirmé mardi à la radio publique être asymptomatique et confiné chez lui.

"Nous prévoyons que de nombreux travailleurs seront infectés dans le système de santé et dans les secteurs essentiels de l'économie, c'est pourquoi nous allons étudier avec les experts la possibilité de raccourcir la période d'isolement" des personnes contaminées mais sans symptômes, a indiqué lundi Salman Zarka, chef de la stratégie anticovid du gouvernement.

La 4e dose aidera-t-elle les autorités à affronter Omicron? 

Dès décembre 2020, Israël avait été l'un des premiers pays à vacciner massivement sa population, avant de proposer à partir de l'été une dose de rappel.

Ces mesures ont permis de vacciner à deux doses plus de 80% des adultes, et à trois doses un peu plus de la moitié du pays. 

Mais comme l'efficacité du vaccin s'étiole après plusieurs mois, le gouvernement a donné son feu vert à une 4e dose pour les personnes vulnérables.

"La 3e dose protège bien contre les cas sévères et la mort mais elle est moins efficace contre la seule contamination. Et ce n'est pas encore clair si la 4e dose augmente l'efficacité (du vaccin)", note M. Levine.

Malgré des premières données de l'hôpital Sheba faisant état d'une multiplication par cinq des anticorps pour les personnes ayant reçu récemment la 4e dose, cela devra prendre un certain temps pour mieux décrypter son efficacité, estiment des experts israéliens.

"En Israël on est habitué à s'adapter aux urgences (...) Nous avons administré rapidement la 1e et la 3e dose, et quand on regarde en arrière on se dit que cela a porté ses fruits", philosophe M. Levine.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.