Nuit de la solidarité : Des milliers de bénévoles au chevet des sans-abris

Des enseignants et des bénévoles du DAL (Droit au logement) se rassemblent près d'une pancarte indiquant «Un toit, c'est un droit» devant l'école primaire Sylvain Dauriac pour alerter sur les conditions de vie de certaines familles dont les enfants fréquentent cette école, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, en décembre 8 décembre 2021. (Valentin Chapuis/AFP)
Des enseignants et des bénévoles du DAL (Droit au logement) se rassemblent près d'une pancarte indiquant «Un toit, c'est un droit» devant l'école primaire Sylvain Dauriac pour alerter sur les conditions de vie de certaines familles dont les enfants fréquentent cette école, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, en décembre 8 décembre 2021. (Valentin Chapuis/AFP)
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Publié le Vendredi 21 janvier 2022

Nuit de la solidarité : Des milliers de bénévoles au chevet des sans-abris

  • A Paris, «où se côtoient sur un petit territoire des populations très pauvres et très riches», selon l'Insee, près de 2.800 personnes SDF avaient été recensées en 2021
  • Actuellement, 9.000 places d'hébergement d'urgence sont proposées par l'État dans les Bouches-du-Rhône

MARSEILLE, France : Mieux connaître les sans-abris pour mieux les aider: des milliers de bénévoles sont allés jeudi soir en France à la rencontre des personnes sans domicile fixe pour la «nuit de la solidarité», opération visant à mieux adapter les politiques publiques à leurs besoins.

Des dizaines de villes ont participé cette année à cette opération inspirée d'une expérience new-yorkaise qui avait été reprise en France pour la première fois à Paris en 2018.

Parmi elles, et pour la première fois, Marseille, Lyon, Bordeaux ou Saint-Etienne.

Dans le centre de Marseille, à l'abri à l'entrée d'un garage, Ahmed, 50 ans, assis en tailleur à même le sol, ses rares affaires à côté de lui dans des sacs plastiques, répond sans trop se faire prier au questionnaire fourni par la mairie au millier de bénévoles mobilisés dans la deuxième ville de France.

Où va-t-il passer la nuit, depuis combien de temps vit-il dans la rue, a-t-il les moyens de prendre une douche, un repas chaud ou de stocker ses affaires, a-t-il des ressources financière, une couverture maladie? Est-il en contact avec une association? Et la crise sanitaire, a-t-elle encore plus compliqué sa vie?

Content d'échapper un moment à sa solitude, Ahmed, raconte sa vie dans la rue depuis 2012 et sa présence depuis 16 mois dans le quartier, après que des dealers l'ont chassé d'un squat du nord de la ville. Son avenir? Il n'y pense pas et dit s'accrocher aux bénévoles des associations lui venant en aide et qu'il appelle «ses anges».

Mais d'autres sans-abris refuseront de répondre au questionnaire. Certains bénévoles finiront même pas l'abandonner, le jugeant «trop long et intrusif» et préférant une conversation plus libre.

- «Élan solidaire» -

  Le maire de Marseille Benoît Payan a loué «cet élan collectif et solidaire sans précédent».

«La ville a besoin de disposer de données précises et actualisées pour calibrer l'action municipale», a expliqué Audrey Garino, adjointe chargée de la lutte contre la pauvreté. «Aujourd'hui, notre politique relève plus de l'humanitaire que des affaires sociales», a-t-elle lancé.

Selon les dernières statistiques en 2017, le taux de pauvreté était de 26% dans la ville, mais dépassait 50% dans certains quartiers.

Actuellement, 9.000 places d'hébergement d'urgence sont proposées par l'État dans les Bouches-du-Rhône, a indiqué le préfet chargé de suivre le grand plan de soutien à Marseille voulu par le président Macron, Laurent Carrié. «Mais je pense qu'il y aura un décalage entre le public visé, évalué en 2016 à 14.063 personnes et la photographie qu'on aura aujourd'hui».

A Paris, «où se côtoient sur un petit territoire des populations très pauvres et très riches», selon l'Insee, près de 2.800 personnes SDF avaient été recensées en 2021, un chiffre à nuancer en raison des nombreuses mises à l'abri liées à la crise sanitaire. L’association Utopia 56 dit elle avoir comptabilisé plus de 4.400 personnes à la rue en 2021.

Cette année, environ 2.000 bénévoles étaient mobilisés. Parmi eux Cassandra Deyris, 30 ans, en recherche d’emploi dans le tourisme, venue pour «essayer de comprendre un peu mieux comment on en arrive là» a arpenté, sous la houlette de Simon Vanackere, le boulevard devant la gare d’Austerlitz, par une température proche de zéro.

Sur le trottoir, un homme emmitouflé dans sa couverture, ses vêtements et sa nourriture étalés à côté de lui, refuse d’être interrogé.

Devant la gare, un autre homme, teint mat, yeux verts, cheveux frisés, interpelle le groupe: «Vous avez des chaussettes?»

Il dit vivre sous un pont avec quatre autres personnes. Jusqu’à il y a deux mois, il avait encore un logement. « J’étais bien, je l’ai perdu, maintenant je me retrouve dans une tente».

Simon Vanackere l’oriente vers des centres de prise en charge. Sac à dos noir, chaussures Nike et doudoune en bon état, il possède un téléphone et un forfait grâce auquel il peut «regarder des vidéos».

«La crise sanitaire, c’est ce qui m’a fait perdre mon travail, mon logement», dit cet homme de 32 ans. «C’est parti du moment où je n’ai pas voulu me faire vacciner».


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.