Malgré les perspectives moroses, les banques saoudiennes parviennent à faire face à la pandémie

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Publié le Samedi 03 octobre 2020

Malgré les perspectives moroses, les banques saoudiennes parviennent à faire face à la pandémie

Malgré les perspectives moroses, les banques saoudiennes parviennent à faire face à la pandémie
  • Bien qu'il soit difficile de prévoir pleinement les effets à long terme de la pandémie sur le secteur bancaire, quelques transformations sont désormais évidentes
  • Le rôle des banques dans un monde post-Covid est crucial pour compléter les mesures adoptées par les gouvernements pour soutenir les entreprises et les particuliers

Avant la survenue de la Covid-19, le secteur bancaire mondial était déjà en pleine transformation. C’est ainsi que de nombreuses banques ont été contraintes à remettre en question leurs modèles commerciaux traditionnels et à trouver des moyens pour mieux intégrer les technologies, systèmes et produits innovants tout en gardant le client au centre de leurs préoccupations. Cette approche est le résultat de plusieurs facteurs : Les nouveaux entrants numériques, l'environnement économique morose, l'augmentation des coûts liés à la conformité et à la gouvernance.

Bien qu'il soit difficile de prévoir pleinement les effets à long terme de la pandémie sur le secteur bancaire, quelques faits sont désormais évidents.

Ainsi, les taux de croissance ont été fortement réduits, les questions de la qualité des actifs sont susceptibles de se poursuivre et la résilience opérationnelle sera un facteur clé.

La crise mondiale a certes fortement incité les banques à évoluer rapidement. Cependant, elle montre également que le rôle des banques dans un monde post-Covid est crucial pour compléter les mesures adoptées par les gouvernements pour soutenir les entreprises et les particuliers dans la phase de redressement et de reconstruction.

Il est important de souligner que les organismes de réglementation du Royaume ont déjà fait preuve d'un engagement sérieux pour contenir les répercussions de la COVID-19. Ils ont ainsi mis en place une série de mesures de stimulation d'une valeur de 170 milliards de rials saoudiens pour soutenir la reprise économique.

La crise mondiale a  fortement incité les banques à évoluer rapidement

Asad Ahmed

En dépit du double impact du faible prix du pétrole et du confinement en raison de la Covid-19, qui a peut-être affecté la demande de crédit ainsi que la qualité des actifs, les banques saoudiennes ont bien réagi à la crise. Alors que les perspectives de rentabilité des banques du Royaume restent relativement modestes, des mesures d'efficacité ont conduit à une baisse du ratio coûts/revenus pour le deuxième trimestre consécutif dans les dix premières banques d'Arabie saoudite. Parmi ces mesures, figure une approche réglementée pour optimiser les coûts et réduire les dépenses opérationnelles.

Les dernières recherches conduites par Alvarez et Marsal en Arabie Saoudite révèlent une augmentation considérable des provisions pour prêts pour les banques qui ont déclaré des bénéfices au deuxième trimestre.

Le provisionnement total a augmenté de 64,7 % en rythme trimestriel pour atteindre 5,1 milliards de riyals saoudiens au deuxième trimestre, ce qui montre que cette tendance volatile se poursuit.

Pendant ce temps, le taux de couverture a diminué pour le cinquième trimestre consécutif pour atteindre 146,2 %, en raison de l'augmentation des prêts non performants de 9,6 %. En fonction des futurs facteurs macroéconomiques, la constitution de réserves devrait se poursuivre au cours des troisième et quatrième trimestres.

Parallèlement, le rendement des capitaux propres (RoE) dans la majorité des banques a diminué, en raison de la réduction des bénéfices d'exploitation et de l'augmentation des provisionnements.

Le revenu net a diminué de 17,7 % du fait d'un double impact : une baisse des revenus et une hausse des provisionnements. La rentabilité a commencé à se détériorer à partir du quatrième trimestre 2019, tant en Arabie saoudite qu'aux Émirats arabes unis.

À l'heure actuelle, les créanciers se concentrent sur l'optimisation des coûts et l'amélioration de l'efficacité afin d'accroître encore leurs profits et assurer leur viabilité.

Dans ce contexte, la fusion prévue entre les banques NCB et Samba créera sans aucun doute des institutions plus fortes et renforcera encore l'écosystème financier dans le Royaume.

Les banques, qui travaillent en étroite collaboration avec les autorités pour soutenir les objectifs nationaux, continueront à jouer un rôle de premier plan dans la relance économique post-pandémique et bien au-delà.

 

Asad Ahmed est directeur général et responsable des services financiers du Moyen-Orient, Alvarez & Marsal

NDLR : L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.