Journée de grèves et de manifestations pour les salaires

 Des manifestants rassemblés sur la place de la Bastille lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour réclamer des hausses de salaires. (Photo, AFP)
Des manifestants rassemblés sur la place de la Bastille lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour réclamer des hausses de salaires. (Photo, AFP)
Des manifestants brandissent une banderole et des drapeaux syndicaux lors d'une manifestation pour défendre les services publics, l'éducation, les salaires et les retraites à Marseille, dans le sud de la France, le 27 janvier 2022. (Photo, AFP)
Des manifestants brandissent une banderole et des drapeaux syndicaux lors d'une manifestation pour défendre les services publics, l'éducation, les salaires et les retraites à Marseille, dans le sud de la France, le 27 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 27 janvier 2022

Journée de grèves et de manifestations pour les salaires

 Des manifestants rassemblés sur la place de la Bastille lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour réclamer des hausses de salaires. (Photo, AFP)
  • «Tout augmente, sauf nos salaires!»: plusieurs milliers d'employés du privé, fonctionnaires, retraités ou lycéens ont manifesté jeudi en France
  • A Paris, le cortège, composé de quelques milliers de personnes, s'est élancé peu après 14H00 de la place de la Bastille en direction de Bercy

PARIS: "Tout augmente, sauf nos salaires!": plusieurs milliers d'employés du privé, fonctionnaires, retraités ou lycéens ont manifesté jeudi en France pour réclamer des hausses de salaires dans un contexte de retour en force de la question du pouvoir d'achat, à quelques semaines de la présidentielle. 

Cette journée, à l'appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires et de plusieurs organisations de jeunesse, "est la convergence de toutes les mobilisations" depuis plusieurs semaines "dans tous les secteurs", a souligné le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. La centrale de Montreuil a cité l'industrie, l'agro-alimentaire, le commerce, ou la fonction publique. 

"Aujourd'hui trop de salariés en activité, trop de pensionnés sont en situation de se loger difficilement, de se chauffer plus difficilement, de se déplacer (...) et la réponse ne peut pas être des substituts, des pansements au dernier moment", a aussi estimé Yves Veyrier (FO). 

La CGT avait dit en amont penser "faire beaucoup plus que le 5 octobre", selon Céline Verzeletti, dirigeante confédérale. Cette journée de mobilisation interprofessionnelle avait réuni 85.400 personnes selon le ministère de l'Intérieur, plus de 160.000 selon la CGT. 

A Paris, le cortège, composé de quelques milliers de personnes, s'est élancé peu après 14H00 de la place de la Bastille en direction de Bercy, derrière une banderole proclamant: "augmentation générale des salaires, des retraites, des minimas sociaux, c'est l'urgence". 

Des personnalités politiques de gauche étaient présentes, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon (LFI) ou Yannick Jadot (EELV), à l'heure où les sondages mettent en tête des préoccupations des électeurs la question du pouvoir d'achat. 

A Marseille, dans la matinée, plusieurs milliers de personnes - 2.500, selon la préfecture de police -  avaient défilé depuis le Vieux-Port. Dockers, personnels hospitaliers, cheminots, ou retraités figuraient dans le cortège. 

A Lyon, environ 1.500 personnes selon la police ont aussi défilé dans un froid glacial à la mi-journée, avec des messages comme: "c'est notre travail qui crée les richesses", tandis qu'ils étaient 1.500 selon la police à Rennes, 2.500, selon les syndicats.  

« Comme des dominos »

Les enseignants, déjà dans la rue les 13 et 20 janvier pour protester contre la gestion de la crise sanitaire du Covid-19 à l'école, étaient présents dans les différents cortèges, avec des pancartes ciblant leur ministre Jean-Michel Blanquer, comme : "des salaires pour aller à Ibiza en hiver". En fin de matinée, le ministère de l'Education a fait état d'entre 8 et 9% de grévistes dans le premier et le second degré. 

Dans le cortège parisien, Emma enseignante en maternelle a fait part d'un "gros ras-le-bol" depuis la rentrée de janvier: "on fait plus du médical que de l'enseignement". 

"Les profs, nous on tombe comme des dominos", lançait aussi à Marseille Pascale Stevens, professeur des écoles. 

Les syndicats demandent une augmentation du Smic et du point d'indice des fonctionnaires, et plus généralement de tous les salaires, allocations et pensions de retraite, dans un contexte de forte inflation (+2,8% sur un an en décembre) et de dividendes record. 

"Il y a des déclarations de bonnes intentions de la part du gouvernement mais on voit que dans les branches ça coince". (...) Les salariés demandent leur dû", a estimé M. Martinez. 

"On est là pour dire qu'il faut un choc d'égalité dans ce pays", a déclaré le co-délégué général de Solidaires Simon Duteil à l'AFP. 

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a plaidé pour sa part sur CNews jeudi que le gouvernement était "très attentif au pouvoir d'achat depuis le début du quinquennat".  

Et le Premier ministre doit recevoir les partenaires sociaux pour des entretiens bilatéraux d'ici mi-février, a-t-on appris auprès de Matignon. Outre des sujets comme l'avancement de l'agenda social, seront évoqués "les sujets de préoccupation des partenaires sociaux". 

Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, martèle lui aussi la nécessité de revaloriser les salaires, plaidant que le patronat doit comprendre que "maintenant il faut rendre un peu". Mais le premier syndicat français n'a pas joint ses forces à l'intersyndicale jeudi, car "le fourre-tout ne marche pas". La CFDT a décidé d'organiser le 3 février "une marche des travailleurs essentiels". 

Les organisateurs de la mobilisation de jeudi vont décider vendredi matin de la suite du mouvement, à laquelle l'Unsa et la CFE-CGC ont annoncé leur venue. "L'arc syndical a l'air de s'élargir", s'est réjouie auprès de l'AFP Mme Verzeletti. 


Rouen: un homme armé tentant de mettre le feu à une synagogue tué par la police

"A Rouen, les policiers nationaux ont neutralisé tôt ce matin un individu armé souhaitant manifestement mettre le feu à la synagogue de la ville. Je les félicite pour leur réactivité et leur courage", écrit M. Darmanin sur X. (Reuters).
"A Rouen, les policiers nationaux ont neutralisé tôt ce matin un individu armé souhaitant manifestement mettre le feu à la synagogue de la ville. Je les félicite pour leur réactivité et leur courage", écrit M. Darmanin sur X. (Reuters).
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  • Selon une source proche du dossier, l'homme était armé «d'un couteau et d'une barre de fer»
  • «Il aurait menacé un policier d’un couteau et ce dernier a fait usage de son arme et l’individu est décédé», a précisé le procureur

ROUEN: Des policiers ont abattu vendredi matin un homme armé notamment d'un couteau qui tentait de mettre le feu à une synagogue à Rouen et les menaçait, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Vers 6h45, les policiers sont "intervenus sur un signalement de dégagement de fumée près de la synagogue", située rue des Bons enfants dans le centre historique de Rouen, a détaillé une source policière à l'AFP.

"Un individu a mis le feu à la synagogue de Rouen. Il aurait pris à partie les policiers et les pompiers", a pour sa part indiqué à l'AFP le procureur de Rouen, Frédéric Teillet.

Selon une source proche du dossier, l'homme était armé "d'un couteau et d'une barre de fer".

"Ensuite, il aurait menacé un policier d’un couteau et ce dernier a fait usage de son arme et l’individu est décédé", a précisé le procureur.

Une première enquête a été ouverte pour "incendie volontaire" visant un lieu de culte, "violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique confiée à la DGPN, a fait savoir le parquet.

Un autre enquête a été ouverte sur les circonstances du décès de l'individu armé pour "violences volontaires avec armes ayant entrainé la mort sans intention de la donner", confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

"A Rouen, les policiers nationaux ont neutralisé tôt ce matin un individu armé souhaitant manifestement mettre le feu à la synagogue de la ville. Je les félicite pour leur réactivité et leur courage", a écrit M. Darmanin sur X.

L'homme abattu par les forces de l'ordre n'a pas été immédiatement identifié, a-t-on précisé de source policière.

Sollicité par l'AFP, le Parquet national antiterroriste indique être en train d'évaluer s'il se saisit du dossier.

De nombreux pompiers et policiers étaient déployés sur place vendredi matin, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Sous le choc»

Selon le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, les pompiers maîtrisaient vendredi matin le départ de feu et il n'y aurait "pas d'autres victimes que l'individu armé".

"A travers cette agression et cette tentative d'incendie de la synagogue de Rouen, ce n'est pas seulement la communauté israélite qui est touchée. C'est toute la ville de Rouen qui est meurtrie et sous le choc", a réagi  le maire sur X.

"Tenter de brûler une synagogue, c'est vouloir intimider tous les Juifs. Une nouvelle fois, on veut faire peser un climat de terreur sur les Juifs de notre pays. Combattre l'antisémitisme, c'est défendre la République", a affirmé sur X le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi.

Gérald Darmanin avait demandé le 14 avril dernier aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs ainsi que devant les écoles confessionnelles, au lendemain de l'attaque menée par l'Iran contre Israël.

Les opérations militaires lancées par l'Etat hébreu contre la bande de Gaza, qui ont causé la mort de plus de 35.000 personnes, en représailles à l'attaque des combattants du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier ont provoqué une forte hausse des actes d'antisémitisme en France.

Début mai, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé que "366 faits antisémites" avaient été enregistrés au premier trimestre 2024, soit "une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023".

Face à cette hausse, "pas un acte ne doit rester impuni, pas un antisémite ne doit avoir l'âme tranquille", avait affirmé le chef du gouvernement en promettant de "faire preuve d'une fermeté exemplaire à chaque acte".


Des Français musulmans s'exilent à l'étranger, fuyant la « morosité ambiante »

Sur plus de 1.000 personnes répondant à un questionnaire relayé par l'intermédiaire de réseaux militants, 71% ont cité le racisme ou les discriminations pour expliquer ce choix, selon cette enquête, intitulée "La France, tu l'aimes mais tu la quittes". (AFP).
Sur plus de 1.000 personnes répondant à un questionnaire relayé par l'intermédiaire de réseaux militants, 71% ont cité le racisme ou les discriminations pour expliquer ce choix, selon cette enquête, intitulée "La France, tu l'aimes mais tu la quittes". (AFP).
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  • Une étude de sociologie publiée le mois dernier rapporte que des Français de culture musulmane, hautement qualifiés, souvent issus de l'immigration, quittent la France pour un nouveau départ
  • Ses amis, sa famille, la culture française lui manquent, mais il raconte avoir fui "l'islamophobie" et le "racisme systémique" entraînant des contrôles policiers à répétition à son encontre

PARIS: Après avoir échoué à 50 entretiens d'embauche pour un job de consultant, en dépit de ses qualifications et diplômes, Adam, Français de confession musulmane, a fait ses valises pour commencer une nouvelle vie à Dubaï.

"Je me sens beaucoup mieux ici qu'en France", estime désormais ce trentenaire d'origine nord-africaine.

"Ici on est tous égaux. On peut avoir comme patron une personne indienne, une personne arabe, un Français", témoigne-t-il à l'AFP, ajoutant que sa religion est "plus acceptée".

Une étude de sociologie publiée le mois dernier rapporte que des Français de culture musulmane, hautement qualifiés, souvent issus de l'immigration, quittent la France pour un nouveau départ dans des villes telles que Londres, New York, Montréal ou Dubaï.

Sur plus de 1.000 personnes répondant à un questionnaire relayé par l'intermédiaire de réseaux militants, 71% ont cité le racisme ou les discriminations pour expliquer ce choix, selon cette enquête, intitulée "La France, tu l'aimes mais tu la quittes".

En France, "vous devez faire deux fois plus d'efforts quand vous venez de certaines minorités", reprend Adam, qui ne donne pas son nom de famille, comme tous ceux interrogés par l'AFP.

Ses amis, sa famille, la culture française lui manquent, mais il raconte avoir fui "l'islamophobie" et le "racisme systémique" entraînant des contrôles policiers à répétition à son encontre.

'Plafond de verre'

La France, ancienne puissance coloniale et pays d'immigration, compte une importante population d'origine maghrébine et africaine.

Les enfants d'immigrés venus chercher une vie meilleure ou appelés à constituer une main d'oeuvre bon marché dans les années 60 sont Français. Mais nombre d'entre eux se sentent étrangers dans leur propre pays, considérés comme des "citoyens de seconde zone". En particulier depuis les attentats jihadistes de 2015 en France.

"Le climat en France s’est largement dégradé. En tant que musulman on est pointé du doigt", estime sous couvert de l'anonymat un banquier franco-algérien de trente ans, qui s'apprête à quitter son pays en juin, direction Dubaï.

Il évoque notamment certaines chaînes d'info et éditorialistes assimilant tous les musulmans à des extrémistes religieux ou des fauteurs de troubles.

Ce fils d'une femme de ménage algérienne, titulaire de deux masters, estime en outre s'être heurté à un "plafond de verre" dans son parcours professionnel en France.

En France, les statistiques ethniques et religieuses sont interdites. Mais de nombreuses enquêtes documentent depuis des années les discriminations frappant les personnes d'origine immigrée dans la recherche d'emploi, de logement, les contrôles policiers...

Un candidat au nom français a près de 50% de chances supplémentaires d’être rappelé par un employeur par rapport à un candidat au nom maghrébin, rappelle ainsi l'Observatoire des inégalités dans son rapport 2023.

'Morosité'

Le rapport très particulier de la France à la laïcité, les polémiques récurrentes sur le voile musulman, provoquent aussi le malaise chez certains.

"Il y a une vraie spécificité française sur cette question. Dans notre pays, une femme qui porte le voile est reléguée à la marge de la société et il lui est notamment très difficile de trouver un emploi. Des femmes portant le hidjab qui veulent travailler sont donc assez logiquement amenées à quitter la France", explique Olivier Esteves, l'un des auteurs de l'étude, au Monde.

"On étouffe en France", raconte à l'AFP un Français de 33 ans d'origine marocaine, qui s'apprête à émigrer en Asie du sud-est avec sa femme enceinte, "pour vivre dans une société plus apaisée et où les communautés savent vivre ensemble".

Cet employé dans la tech veut fuir "la morosité ambiante" et les "humiliations" du quotidien liées à son patronyme et ses origines.

"On me demande encore aujourd’hui ce que je fais dans ma résidence", où il vit depuis plusieurs années. "Et c’est pareil pour ma mère quand elle me visite. Mais ma femme qui est blanche de peau n’a jamais eu cette question", raconte-t-il.

"Cette humiliation constante est d’autant plus frustrante que je contribue net à cette société en faisant partie des hauts revenus qui paient plein pot", s'insurge-t-il.

Paradoxalement, la société française est pourtant "plus ouverte qu'il y a vingt ans" et "le racisme recule", souligne le dernier rapport annuel de l'Observatoire des inégalités, notant que 60% des Français déclarent n'être "pas du tout racistes", soit deux fois plus qu'il y a 20 ans.

Et la part de ceux qui pensent qu’il y a des "races supérieures à d’autres" a été divisée par trois, de 14% à 5%.


Les députés érigent l'agriculture en « intérêt général majeur »

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  • "La protection, la valorisation et le développement de l'agriculture et de la pêche sont d'intérêt général majeur en tant qu'ils garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux"
  • L'engagement avait été pris par Emmanuel Macron au salon de l'Agriculture, alors que la colère des agriculteurs battait son plein

PARIS: Les députés ont approuvé jeudi un article du projet de loi agricole qui prévoit de conférer à l'agriculture un caractère "d'intérêt général majeur", une innovation juridique censée répondre à une demande des agriculteurs, mais dont les oppositions contestent la portée.

"La protection, la valorisation et le développement de l'agriculture et de la pêche sont d'intérêt général majeur en tant qu'ils garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux", énonce cet article-clé du projet de loi.

L'engagement avait été pris par Emmanuel Macron au salon de l'Agriculture, alors que la colère des agriculteurs battait son plein. "Sur le plan juridique, ça positionne l'agriculture en équilibre avec l'environnement", avait approuvé Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole.

"Cela va venir produire, sur le long terme, des effets dans la manière dont vont pouvoir être pondérés différents objectifs de politiques publiques, et dans la manière dont, sur le terrain, des projets agricoles pourront être évalués, réalisés et développés", a affirmé le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

Plusieurs députés -- à l'instar de juristes --, doutent cependant de sa portée.

La mesure "crée le fantasme d'une remise en cause de la charte de l'environnement" et "donne l'illusion au monde paysan qu'on a répondu de façon démagogique à toutes ces attentes d'être au-dessus du reste des normes, du droit", a fustigé Dominique Potier (PS).

Nicole Le Peih, rapporteure Renaissance, a admis qu'il s'agissait d'une "innovation juridique" qui ne "modifie pas la hiérarchie des normes".

"Il n'y a pas de remise en cause du principe constitutionnel de la protection de l'environnement" mais "lorsque plusieurs dispositions législatives seront en présence, voire seront contradictoires, l'agriculture fera désormais l'objet d'une attention spécifique", a-t-elle soutenu.

« Intentions »

L'article propose également une longue définition de la souveraineté alimentaire et agricole de la France, reposant notamment sur sa capacité à "produire, transformer et distribuer" les produits nécessaires à "une alimentation suffisante, saine (et) sûre".

Il pose aussi le principe "d'ici au 1er juillet 2025 puis tous les dix ans d'une programmation pluriannuelle de l'agriculture".

Le reste consiste surtout en une longue liste de bonnes pratiques que les politiques publiques sont censées suivre pour assurer cette "souveraineté alimentaire".

L'article a surtout permis à chaque groupe de faire valoir sa vision de l'agriculture, et au camp présidentiel de jouer la carte de la co-construction.

Il a intégré certains objectifs proposés par Les Républicains (justifier et évaluer les surtranspositions avant de les mettre en place, valoriser les agricultrices) ou la gauche (améliorer les conditions de travail des agriculteurs, développer la prévention sanitaire).

Mais l'article "n'a aucune valeur normative" et n'apporte "aucune contrainte", a déploré Sébastien Jumel (PCF). Aurélie Trouvé (LFI), a dénoncé l'absence de mesures pour des "prix planchers".

"C'est caricatural", a rétorqué Henri Alfandari (Horizons), estimant que les agriculteurs demandaient aussi de la clarté sur leurs missions. L'article pose des "intentions qui encouragent", pour Julien Dive (LR).

Les députés RN ont eux fustigé le manque de soutien à leurs amendements.

Les règles de la procédure parlementaire ont aussi donné lieu à une fin de séance kafkaïenne, les députés passant près d'une heure et demie à voter ou rejeter près de 560 amendements, dont certains avaient été débattus de nombreuses heures auparavant.

"C'était complètement dingue", soupirait une députée en sortant, mi-amusée, mi-fatiguée.