Les champs de coton malien sous le nuage des sanctions

Mahamadou Konaté, propriétaire et cultivateur de coton, triant sur l'un de ses dépôts de coton, non loin de Kita, le 17 janvier 2022. (Photo, AFP)
Mahamadou Konaté, propriétaire et cultivateur de coton, triant sur l'un de ses dépôts de coton, non loin de Kita, le 17 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

Les champs de coton malien sous le nuage des sanctions

  • Le coton est une des premières sources de revenus d'exportation du Mali, après l'or
  • La Cédéao a sanctionné le refus des colonels, arrivés au pouvoir par la force en 2020, de rendre la place aux civils dans un proche avenir

NOUMOUTENE : La production de coton s'annonce record au Mali, mais si Mahamadou Konaté a le sourire en parcourant son champ, c'est plus la satisfaction du travail accompli que l'anticipation de lendemains radieux.

Mahamadou Konaté s'inquiète des effets de l'embargo imposé au Mali par ses voisins.

Comme si la filière, déjà agitée par un scandale politico-financier, déchirée par les querelles de pouvoir et affectée par la baisse des cours causée par la pandémie, avait besoin de cela.

"Seulement 2% du coton est transformé ici. S'ils nous sanctionnent, comment allons-nous faire pour vendre notre coton à l'extérieur?", demande-t-il au milieu d'une des parcelles située sur les 60 hectares où il cultive ce qu'on appelle ici "l'or blanc", près de Noumoutene (ouest).

Le Mali est l'un des premiers producteurs africains de coton.

Les bonnes années, un quart de la population en vit, directement ou indirectement, en faisant pousser et en ramassant la fibre de cellulose qui, en saison, couvre de blanc de vastes étendues.

Le coton est une des premières sources de revenus d'exportation du Mali, après l'or.

Alors les milliers de cotonculteurs maliens ont fait grise mine quand l'organisation des Etats ouest-africains (Cédéao) a décidé, en janvier, de fermer les frontières et de suspendre les échanges avec le Mali.

La Cédéao a sanctionné le refus des colonels, arrivés au pouvoir par la force en 2020, de rendre la place aux civils dans un proche avenir.

Sonnette d'alarme

Rassemblés au siège d'une association paysanne à Bamako, les présidents des quatre fédérations du sud et de l'ouest tirent la sonnette d'alarme.

"On va tous payer les pots cassés", dit Tiassé Coulibaly, président pour la zone de Fana. "S'ils n'arrivent pas à vendre les stocks de coton, l'année prochaine, c'est fini, il n'y aura plus de coton", augure Bakary Dembélé, pour la zone de Koutiala.

Dans un pays pauvre et enclavé, ce sont tous les secteurs qui redoutent les retombées des sanctions, qui ont, par ailleurs, provoqué un mouvement de résistance patriotique.

Comme d'autres, les présidents des fédérations, se demandent comment les cotonculteurs vont être payés si l'argent vient à manquer à cause de la suspension des transactions financières, également infligée par la Cédéao.

Un effet retard est aussi craint. Pour le comprendre, il faut suivre le cultivateur Mahamadou Konaté, drapé dans un habit traditionnel, en coton bien sûr.

Les cotonculteurs sont organisés en coopératives. "Nous cultivons, puis nous regroupons au village le coton", explique-t-il.

La Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), entreprise publique et seule sur le marché, achète ensuite le coton aux producteurs.

Elle l'égrène, c'est-à-dire qu'elle sépare la cellulose du grain. Puis elle le transporte vers les ports d'Afrique de l'ouest d'où la fibre - non transformée, comme 98% de la production malienne - embarque vers d'autres continents. L'égrenage et l'exportation s'étendent de novembre à mai.

Tous les ans, après concertation avec la CMDT et la confédération des cotonculteurs (qui regroupe les quatre fédérations), l'Etat fixe, en fonction des cours mondiaux et des résultats de l'exercice précédent, le prix auquel la CMDT rachètera au cours de la saison à venir le kilo de coton non-transformé.

La saison passée, l'immense majorité des cotonculteurs s'étaient détournés du coton au profit du mil, du maïs ou du soja parce que le tarif fixé par avance était trop bas à leurs yeux.

Tarif incitatif

Pour cette saison, la barre a été placée à 280 francs du kilo (0,42 euros), du jamais vu. Les cotonculteurs se sont rués dans les champs.

Les présidents des fédérations disent attendre une production record de 820 000 tonnes, contre seulement 147 000 l'an passé.

Mais quid du prix l'an prochain si le stock n'est pas écoulé? Seulement un tiers de la production annuelle a été exportée avant que les frontières ne ferment. Pour ne rien arranger, le métier est braqué contre l'Etat, qui a nommé à la tête de la confédération un administrateur extérieur à la profession.

Ni le ministère du Développement rural, ni la CMDT, n'ont donné suite aux sollicitations de l'AFP.

Dans le champ de Mahamadou Konaté, les nombreux enfants qui ramassent le coton sont payés une misère, 15 francs du kilo (0,02 euros). Le propriétaire peut espérer un gain de plusieurs millions de francs par an (plusieurs milliers d'euros).

"On fixe le prix du coton en fonction du marché mondial, mais si on ne l'amène pas à ce marché, comment va-t-on faire?", demande Mahamadou Konaté.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."