Le désespoir des commerçants d'Ottawa après 14 jours de manifestations

Des centaines de chauffeurs de camion et leurs partisans se rassemblent pour bloquer les rues du centre-ville d'Ottawa dans le cadre d'un convoi de manifestants contre la politique sanitaire du gouvernement canadien, photo prise le 10 février 2022 (AFP)
Des centaines de chauffeurs de camion et leurs partisans se rassemblent pour bloquer les rues du centre-ville d'Ottawa dans le cadre d'un convoi de manifestants contre la politique sanitaire du gouvernement canadien, photo prise le 10 février 2022 (AFP)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Le désespoir des commerçants d'Ottawa après 14 jours de manifestations

  • La plupart des magasins du centre-ville ont temporairement fermé. D'autres ont réduit leurs heures d'ouverture. Une dizaine de magasins interrogés ont estimé leurs pertes à plusieurs milliers de dollars par jour
  • Depuis le 29 janvier, la police recommande d'éviter le centre-ville, des rues sont inaccessibles à la circulation et les piétons se font rares

OTTAWA: Ils se préparaient à rouvrir leurs commerces quand la manifestation anti-mesures sanitaires s'est installée devant leurs devantures. Presque deux semaines plus tard, les manifestants sont toujours là, pas les clients, au grand désespoir des commerçants et restaurateurs du centre-ville d'Ottawa.

"Ce convoi est pire que le Covid", lâche Inaas Kiryakos, propriétaire du magasin de vêtements Milk, en plein centre de la capitale fédérale canadienne, à quelques pas de la colline parlementaire où le convoi des routiers s'est installé.

Depuis plusieurs semaines, des centaines de camions occupent ces rues pour protester contre l'obligation vaccinale pour les camionneurs qui passent la frontière canado-américaine. 

Mais le mouvement s'est maintenant étendu à des revendications plus larges et les manifestants refusent de partir tant que toutes les mesures sanitaires ne sont pas levées.

Fin janvier, "nous étions vraiment heureux de voir les restaurants rouvrir" et donc "les gens revenir" dans le centre, après un mois de fermeture en raison du confinement en Ontario, poursuit M. Kiryakos au milieu de son magasin qui fourmille de bijoux fantaisie.

Mais rien ne s'est passé comme prévu... "L'arrivée des camionneurs a finalement prolongé le confinement, mais de façon bien plus dure pour nous", explique-t-il.  

Depuis le 29 janvier, la police recommande d'éviter le centre-ville, des rues sont inaccessibles à la circulation et les piétons se font rares. 

Alors la plupart des magasins ont temporairement fermé. D'autres ont réduit leurs heures d'ouverture. Une dizaine de magasins interrogés par l'AFP ont estimé leurs pertes à plusieurs milliers de dollars par jour. 

À deux pâtés de maisons, le plus grand centre commercial d'Ottawa est fermé depuis deux semaines après avoir été envahi par les manifestants, dont certains refusaient de porter le masque.

Dans un communiqué, le groupe propriétaire des lieux Cadillac Fairview a indiqué avoir été contraint de fermer "en raison de problèmes de sécurité publique liés aux manifestations", qualifiant la situation d'"intenable".

Ironie

Un peu plus loin, la papeterie Paper Papier a choisi de rester ouverte, "mais personne ne vient", se désespère Tom Charleboix, l'un des employés, seul au milieu des étals de stylos, de cartes postales et de papiers cadeau colorés. 

Les employés fédéraux des bureaux à proximité ne sont pas venus pendant des semaines pour cause de télétravail et évitent désormais le centre-ville. 

"Tout cela est bien ironique: le jour où tout peut rouvrir, finalement ce n'est pas vraiment le cas", glisse-t-il, fataliste.

"Les blocages, les manifestations illégales sont inacceptables" et ont "un impact négatif pour nos commerces", a déploré le chef du gouvernement Justin Trudeau devant les députés mercredi.

Certaines entreprises ont demandé qu'une aide financière puisse être allouée aux magasins et restaurants affectés par ce mouvement de protestation qui ne faiblit pas et semble dans une impasse.

Dans les rues, certains habitants de la ville enragent eux aussi devant la situation et s'inquiètent pour les commerces et la vitalité de la capitale, comme Bobby Ramsay. 

Seul au milieu des camions stationnés, devant le parlement il brandit sa pancarte: "Vous faites du mal aux résidents d'Ottawa. S'il vous plaît, partez".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.