Affaire Maëlys: perpétuité pour Nordahl Lelandais

Jennifer Cleyet-Marrel, mère de Maelys (D) et son avocat Fabien Rajon sont photographiés au palais de justice de Grenoble, le 17 février 2022, après la condamnation au procès de Nordahl Lelandais pour l'enlèvement et le meurtre de Maelys De Araujo. (AFP)
Jennifer Cleyet-Marrel, mère de Maelys (D) et son avocat Fabien Rajon sont photographiés au palais de justice de Grenoble, le 17 février 2022, après la condamnation au procès de Nordahl Lelandais pour l'enlèvement et le meurtre de Maelys De Araujo. (AFP)
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Publié le Vendredi 18 février 2022

Affaire Maëlys: perpétuité pour Nordahl Lelandais

  • L'ancien militaire était également jugé pour des agressions sexuelles contre deux petites-cousines de 4 et 6 ans, au cours du même été 2017
  • La mère de Maëlys, sa soeur et leurs proches étaient arrivés vendredi matin au palais de justice arborant tous le même polo noir imprimé du visage de la fillette

GRENOBLE : La cour d'assises de l'Isère a condamné vendredi Nordahl Lelandais à la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité, pour le meurtre de la petite Maëlys en août 2017.

Cette condamnation, qui est assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, est conforme aux réquisitions de l'avocat général, qui avait qualifié l'accusé de "danger social absolu". 

Elle a été accueillie par un silence dans la salle d'audience, au terme des trois semaines de procès organisé au palais de justice de Grenoble.

Debout dans son box, Nordahl Lelandais a réagi calmement à l'énoncé du verdict, qui par un hasard du calendrier tombe le jour de ses 39 ans. Il a ensuite rapidement échangé avec ses avocats et avec sa mère. 

La famille de la fillette qui a vu sa "vie brisée" après sa disparition dans la nuit du 26 au 27 aout 2017 lors d'une soirée de mariage, n'a pas eu de réactions visibles. Elle a également échangé avec ses avocats.

L'ancien militaire était jugé depuis le 31 janvier pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys, 8 ans, ainsi que pour des agressions sexuelles contre deux petites-cousines âgées de 4 et 6 ans au cours du même été 2017.

L'avocat général Jacques Dallest avait requis à son encontre la peine maximale, le qualifiant de "grand criminel, grand prédateur". 

L'ancien militaire était également jugé pour des agressions sexuelles contre deux petites-cousines de 4 et 6 ans, au cours du même été 2017.

L'avocat de la défense avait de son côté plaidé pour une peine de 30 ans afin de lui permettre de "conserver un espoir, fût-il lointain". Son client purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour le meurtre d'un jeune militaire qui avait croisé son chemin en avril 2017.  

Juste avant le début du délibéré, qui a duré environ 7 heures, Nordahl Lelandais avait une nouvelle fois présenté ses excuses à la famille de Maëlys.  

"Je sais que les familles n'accepteront jamais mes excuses mais je me dois de leur présenter avec la plus grande sincérité", a-t-il déclaré. Il s'est également engagé à poursuivre "le long travail que j'ai à faire sur moi-même (...) avec une grande détermination".

Joachim De Araujo, le père de Maëlys, s'était dit convaincu que ces dernières déclarations relevaient d'"une forme de comédie". 

"Si c'était sincère, ça m'aurait touché mais là je vois que ce n'est pas du tout sincère", a-t-il déclaré à BFMTV.

La mère de Maëlys, sa soeur et leurs proches étaient arrivés vendredi matin au palais de justice arborant tous le même polo noir imprimé du visage de la fillette. 

Une grande banderole proclamant "La vérité et la justice pour toi Maëlys. On ne lâchera jamais" avait été déployée sur le parvis. 

« Hallucination »

Depuis le début du procès, l'accusé a livré des versions fluctuantes sur la disparition de la fillette, variant notamment sur les circonstances de l'enlèvement de sa victime, qu'il n'avait jamais rencontrée avant les faits.

Il a fini par reconnaître l'avoir tuée "volontairement" en la frappant violemment au visage, quelques minutes après l'avoir emmenée de la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin (Isère) où se déroulait le mariage. 

Il a justifié cette flambée soudaine de violence en évoquant un accès de panique, une "hallucination", expliquant avoir vu sur le visage de la fillette apparaître celui du caporal Arthur Noyer qu'il avait tué cinq mois plus tôt.

Confronté aux vidéos glaçantes qu'il avait filmées avec son téléphone où on le voit toucher le sexe de ses petites-cousines âgées de 4 et 6 ans, il a également admis pour la première fois clairement avoir ressenti des penchants "pédophiles".

Il nie en revanche tout mobile sexuel à l'encontre de Maëlys, affirmant qu'elle était montée de son plein gré dans sa voiture pour voir ses chiens. Cette version n'a jamais convaincu les parties civiles. 

"On n'a pas eu la vérité de la part de Nordahl Lelandais mais on ne l'attendait pas de sa bouche. On a une vérité objective qui est celle du dossier, qui est accablant pour (lui)", a estimé l'avocat de la mère de Maëlys, Me Fabien Rajon.

L'affaire suscite depuis le début une immense émotion, dans un tourbillon médiatique. Plus de 250 journalistes se sont  accrédités pour les débats, des centaines de curieux ont afflué chaque jour aux portes du palais de justice dans l'espoir d'assister aux audiences.

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.