Grèce: grogne sociale avec la flambée des prix

Les gens manifestent contre la gestion par le gouvernement de la pandémie de Covid-19, les pénuries de personnel dans le secteur de la santé publique, la fermeture des hôpitaux et le prix élevé pour les tests Covid-19 au milieu d'un taux de mortalité élevé dû au virus, dans le centre d'Athènes le 22 janvier 2022. (Photo, AFP)
Les gens manifestent contre la gestion par le gouvernement de la pandémie de Covid-19, les pénuries de personnel dans le secteur de la santé publique, la fermeture des hôpitaux et le prix élevé pour les tests Covid-19 au milieu d'un taux de mortalité élevé dû au virus, dans le centre d'Athènes le 22 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 février 2022

Grèce: grogne sociale avec la flambée des prix

  • En janvier, les prix ont bondi à 6,2% sur un an, un record que l'invasion russe en Ukraine pourrait encore gonfler
  • Les prix de l'électricité ont augmenté en janvier de 56%, ceux des carburants de 21,6% quand celles du gaz naturel ont grimpé de 156%, selon les chiffres officiels

ATHÈNES : Malgré l'embellie du tourisme, l'explosion des prix plombe le climat social en Grèce où des manifestations à l'appel des syndicats sont prévues samedi pour dénoncer la hausse du coût de la vie.

"Les prix des loyers et de l'électricité ont explosé", fustige Dimitris Stephanidis, kinésithérapeute à Athènes, qui envisage de quitter le pays.

En janvier, les prix ont bondi à 6,2% sur un an, un record que l'invasion russe en Ukraine pourrait encore gonfler.

En raison de la conjoncture actuelle "l'inflation pourrait s'élever à plus de 2% en moyenne en 2022", a indiqué à l'AFP Panagiotis Petrakis, professeur de l'Economie à l'Université d'Athènes. 

Les prix de l'électricité ont augmenté en janvier de 56%, ceux des carburants de 21,6% quand celles du gaz naturel ont grimpé de 156%, selon les chiffres officiels.

Dimitris Stephanidis avait déjà quitté la Grèce en 2012 au pic de la crise de la dette, comme des centaines de milliers de ses compatriotes, mais "la détérioration de sa situation économique" est telle qu'il pourrait bien repartir, confie-t-il à l'AFP.

Avec un taux de chômage à près de 13%, l'un de plus élevés de la zone euro, la Grèce traîne encore un lourd héritage de la crise financière qui a frappé le pays entre 2010 et 2018.

Si le gouvernement conservateur a promis "des aides aux les plus vulnérables" et la hausse du salaire minimum, actuellement à environ 650 euros par mois, les syndicats appellent à manifester samedi pour "la protection des emplois" et "des salaires".

Spectre de la pauvreté

Car la Grèce arrive juste derrière la Bulgarie et la Roumanie sur le risque d'exclusion sociale, avec plus du quart de sa population (28,9%) en risque de pauvreté, selon les données de 2020 du réseau grec de lutte contre la pauvreté.

"44,6% des foyers disent avoir des difficultés à payer leur loyer ou leurs prêts immobiliers" tandis que "16,7% ne disposent pas de chauffage adéquat", selon ces données.

L'opposition de gauche réclame l'augmentation des aides sociales, après un paquet de 6 milliards d'euros alloué par les autorités en place au programme d'armements.

La pandémie du coronavirus a porté un nouveau coup à l'économie grecque, à peine sortie de la dépression au cours de laquelle le pays a perdu un quart de son Produit intérieur brut (PIB), salaires et retraites ayant été rabotés.

Mais avec la reprise du tourisme et les plans d'aide de l'Union européenne, le pays a l'an dernier rattrapé une partie de ses pertes. Près de 44 milliards d'euros ont été versés par le gouvernement en soutien aux entreprises et aux bas revenus pendant la pandémie.

"La hausse du tourisme en 2021 et des exportations démontrent une grande dynamique de l'économie actuellement", souligne Nikos Vettas, directeur de l'Institut du patronat grec (Iove).

Prévue à 6% du PIB en 2021, la croissance doit atteindre 4,5% en 2022 contre une récession de -9% il y a deux ans, selon les estimations officielles.

Remboursement de la dette au FMI

Autre élément d'une certaine stabilisation de l'économie, la baisse graduelle de la dette publique, principal fardeau du pays dont le taux est l'un de plus élevés de la zone euro: selon les prévisions gouvernementales, elle doit passer à 189,6% du PIB en 2022 - contre 197,1% en 2021 et 206,3% du en 2020.

Les agences de notation, dont Fitch, ont récemment révisé à la hausse les perspectives de la Grèce, de stable à positive.

En outre l'image du pays sur les marchés d'emprunt doit encore s'améliorer après le remboursement prévu de la totalité de sa dette au FMI d'ici avril, soit 1,850 milliards d'euros, assure une source proche du dossier.

Mais le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis doit encore résoudre une équation difficile : "à la fois réduire le déficit public" prévu à environ 7% du PIB en 2021 et en même temps "soutenir les bas revenus", souligne Nikos Vettas.


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com