Métavers, NFT: l'industrie du luxe se met à la mode du virtuel

«Aujourd’hui la marque ne touche rien sur un produit revendu en seconde main. Demain, un contrat pourra être attaché au NFT, faisant qu'à chaque revente, une partie reviendra à la marque. "Cela crée une équation économique très différente», souligne le PDG de Kering. (AFP)
«Aujourd’hui la marque ne touche rien sur un produit revendu en seconde main. Demain, un contrat pourra être attaché au NFT, faisant qu'à chaque revente, une partie reviendra à la marque. "Cela crée une équation économique très différente», souligne le PDG de Kering. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

Métavers, NFT: l'industrie du luxe se met à la mode du virtuel

  • Le secteur du luxe investit dans le nouveau monde virtuel, synonyme de débouchés supplémentaires et où il s'y retrouve en termes de «valeurs»
  • Une étude de la banque Morgan Stanley de novembre 2021 estime que les NFT et jeux en ligne pourraient représenter 10% du marché du luxe en 2030, soit 50 milliards de revenus

PARIS: Des avatars habillés en Moncler ou Gucci, un NFT (objet numérique unique) Burberry prenant l'apparence d'un requin de jeu vidéo baptisé Sharky B., le secteur du luxe investit dans le nouveau monde virtuel, synonyme de débouchés supplémentaires et où il s'y retrouve en termes de "valeurs".


"Le luxe est à l'avant-garde" dans le nouveau monde virtuel des métavers et NFT car ils "partagent les mêmes valeurs: la rareté, l'exclusivité, la dimension V.I.P, les prix chers", explique Eric Briones, directeur du Journal du Luxe.


Le métavers est un univers parallèle accessible en réalité augmentée ou virtuelle, décrit comme l'avenir d'internet. Les NFT sont des objets virtuels dont la valeur réside dans le certificat d'authenticité qui les accompagne et les rend uniques. Les experts appellent l'ensemble "web3".


Kering, le groupe de François-Henri Pinault, a constitué des équipes qui y sont entièrement dédiées chez Gucci, Balenciaga et au sein de la maison mère. "Plutôt que d’être dans le +wait and see+ (attendre de voir), qui est souvent la posture des maisons de luxe, on est dans le +test and learn+ (apprendre en testant)", a expliqué le PDG lors d'une conférence de presse.


Bernard Arnault s'est lui déclaré "prudent", en présentant les résultats annuels de son groupe LVMH, à propos du métavers, "un monde purement virtuel". "Méfions-nous des effets bulle", a-t-il prévenu.


Le numéro un du luxe est pourtant bien présent sur le secteur. Sa marque phare Louis Vuitton a même créé pour son bicentenaire son propre jeu vidéo intégrant des NFT à gagner. Quelques jours après les déclarations de Bernard Arnault, son fils Alexandre, vice-président exécutif de Tiffany, affichait un nouveau profil sur les réseaux sociaux le représentant en un personnage CryptoPunk, une collection de NFT.


"Si vous vous demandez pourquoi la plupart des marques de luxe s'engagent dans le virtuel, c'est en partie parce qu'il y a des affaires à faire", souligne une note HSBC. Une étude de la banque Morgan Stanley de novembre 2021 estime que les NFT et jeux en ligne pourraient représenter 10% du marché du luxe en 2030, soit 50 milliards de revenus.

«Far west et mines d'or»
Dolce & Gabbana a vendu en septembre neuf NFT sous forme de robes, costumes, tiares et couronnes pour 1 885,719 Ether (une cryptomonnaie), soit plus de 6 millions d'euros. La marque italienne vient d'annoncer un nouveau projet NFT avec "des avantages numériques, physiques et expérientiels qui emmènent les détenteurs dans un voyage entre la vie réelle et le métavers".


"Les technologies passent, les modes passent mais l'humain reste l'humain, avec l'obsession de l'homme à exhiber son statut social", selon Eric Briones. D'où, selon lui, l'attrait des premiers "habitants de ces métavers" (la communauté "des millionnaires en cryptomonnaie") pour le luxe.


Il s'agit aussi de gagner une nouvelle clientèle: des hommes (selon HSBC, environ 70% des acheteurs NFT sont des hommes, contre 30% pour le luxe traditionnel), plus jeunes et plus connectés.


Les marques de luxe "n'ont pas le choix. Si vous n'êtes pas dans le web3, le web3 viendra à vous", prédit Eric Briones, rappelant le cas Hermès qui ne s'est pas lancé dans ce monde virtuel mais a récemment attaqué en justice à New York un artiste qui avait créé des NFT sous forme du célèbre sac Birkin. "C'est un far west, il y aura quelques mines d'or, pas mal de mine de plomb", prédit-il.


François-Henri Pinault analyse trois opportunités dans ce nouveau monde.


Celle de prolonger l'expérience du monde réel dans le monde virtuel, avec des NFT attachés à des produits physiques existants. 


Celle des produits uniquement virtuels, qui "ouvre des champs tout à fait nouveaux. Est-ce que ce seront des créations liées à nos métiers, des vêtements? de la chaussure? Peut-être. Mais ça peut être autre chose".


Enfin, l'opportunité liée aux "nouveaux services qui vont se créer", comme "la rente à vie sur une propriété virtuelle". Aujourd’hui la marque ne touche rien sur un produit revendu en seconde main. Demain, un contrat pourra être attaché au NFT, faisant qu'à chaque revente, une partie reviendra à la marque. "Cela crée une équation économique très différente", souligne le PDG de Kering.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".