Deux ans de masques anti-Covid: pénuries, volte-face et polémiques

Des résidents font la queue pour subir des tests d'acide nucléique pour le coronavirus Covid-19 à Jilin, dans la province du Jilin, dans le nord-est de la Chine, le 12 mars 2022. (AFP)
Des résidents font la queue pour subir des tests d'acide nucléique pour le coronavirus Covid-19 à Jilin, dans la province du Jilin, dans le nord-est de la Chine, le 12 mars 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Deux ans de masques anti-Covid: pénuries, volte-face et polémiques

  • Une contestation anti-masque voit le jour: le 29 août 2020, quelques centaines de manifestants protestent à Paris aux cris de «liberté, liberté !»
  • A partir du 14 mars, le masque n'est plus obligatoire dans tous les lieux fermés comme les magasins ou les entreprises où son port était de mise, à l'exception des transports publics

PARIS: Qu'il soit bleu chirurgical, en tissu coloré fait maison ou de type FFP2, le masque, dont le port obligatoire sera levé lundi (sauf dans les transports), a été le symbole le plus visible de deux années d'épidémie de Covid-19.

D'abord jugé inutile puis rendu obligatoire, souvent contesté: rappel des grandes étapes du port du masque en France.

Mars 2020: une «denrée rare»

En mars 2020, la pandémie causée par le nouveau coronavirus SARS-Cov-2 déferle en France. Les stocks de masques sont très limités et les autorités sanitaires les réservent aux soignants et malades.

"C'est vraiment une denrée rare, une ressource précieuse pour les soignants, et totalement inutile pour toute personne dans la rue", déclare le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, le 18 mars 2020 au début du premier confinement.

La polémique enfle sur la responsabilité de cette pénurie: les réserves sont passées de presque 2 milliards d'unités (masques chirurgicaux et FFP2) en 2009 à 100 millions à la veille de la crise sanitaire.

Fin 2020, une commission d'enquête du Sénat l'imputera "directement à la décision, prise en 2018 par le directeur général de la Santé, de ne pas renouveler le stock de masques chirurgicaux".

Printemps 2020: la promotion des masques «grand public»

Au fil des semaines, le discours du gouvernement évolue, du fait notamment de la prise de conscience de la transmission de la maladie via les aérosols. Les difficultés d'approvisionnement en masques chirurgicaux persistent et l'exécutif met en avant la production de masques alternatifs, en tissu, diffuse des normes pour la confection de masques "grand public".

Le 11 mai 2020, date du premier déconfinement, le masque devient obligatoire dans les transports en commun et les collèges. Il est recommandé dans les commerces.

Fatigue, «vannes ouvertes» et applaudissements: deux ans après, le confinement vu par les soignants

Deux ans après le premier confinement, les "héros en blouses blanches" restent marqués par l'irruption brutale de la Covid-19 et conservent des souvenirs contrastés de cette période à la fois "dure" et paradoxalement "positive" pour certains.

«D'un coup tout est devenu possible» (Olivier Milleron, cardiologue)

On avait arrêté toute notre activité programmée, il n'y avait quasiment plus de patients qui rentraient, pendant plusieurs jours l'hôpital était vide en attendant la vague. Tout d'un coup, elle est arrivée et de façon paradoxale tout est devenu possible. C'étaient les soignants qui organisaient et l'administration qui suivait.


Dans un certain sens, c'était une période positive car tout le monde a travaillé avec un objectif commun et il n'y avait pas de limite organisationnelle ni financière.


Je me souviens d'un soir, après une journée difficile où on avait perdu beaucoup de patients, je rentrais à vélo à la maison, tout était fermé et d'un coup à 20 heures les gens ont applaudi aux fenêtres. Même s'il y avait un côté dérisoire, parce que plein de gens étaient en train de mourir, c'était important à ce moment-là. On avait l'impression que ça allait déboucher sur quelque chose.


Deux ans plus tard, le constat est catastrophique. On s'inquiétait déjà avant le Covid car l'hôpital était fragilisé, aujourd'hui il s'écroule, tout le monde s'en va. On y a cru, le sentiment de trahison est énorme.

«J'en suis ressortie lessivée» (Catherine Defendini, infirmière anesthésiste)

S'il faut résumer en un mot cette période, c'est: fatigue. Pendant deux mois, j'ai assuré les nuits en réa Covid, de 19 heures à 7 heures du matin, et j'en suis ressortie lessivée. C'était complètement désorganisé, mon planning changeait tous les jours, avec des rythmes anarchiques.


A cela s'ajoutait l'inconnu, le manque de matériel, la peur d'attraper la Covid et de la ramener à la maison... Un stress ambiant planait sur tout le service.


Je me rappelle les applaudissements qu'on entendait depuis les chambres des patients, c'était un truc vraiment sympa. Je me souviens aussi des coups de fil des familles qui n'avaient pas le droit de venir à l'hôpital et des rues désertes le matin.


En retournant au bloc opératoire au mois de mai, je me suis aperçue que j'avais perdu l'odorat et donc attrapé la Covid. Mais j'avais tellement la tête dans le guidon que je ne m'en étais pas rendu compte. Pourtant en réa, il y a des odeurs !

«On a moins subi l'isolement» (Nicolas Kazolias, aide-soignant)

On s'adaptait jour après jour à ce qu'on apprenait de la maladie, en organisant des circuits avec des marquages au sol, pour séparer les patients Covid et non-Covid. Ca nécessitait de doubler certains postes pour limiter les risques, mais toutes les vannes étaient ouvertes. Ils ne comptaient pas le personnel, alors qu'on sait que c'est ce qui coûte le plus cher.


On savait qu'on prenait le risque d'attraper la Covid et de la ramener chez nous, mais d'un autre côte on a moins subi l'isolement parce qu'on savait qu'on pouvait sortir pendant notre journée de travail et on se sentait privilégiés d'avoir cette socialisation.


On a reçu des aides de partout, il y a eu un vrai élan de solidarité: du savon, des masques, des baskets... On nous ramenait tout le temps à manger, ça faisait chaud au coeur.


Dès le lendemain de la première vague, ça a été très brutal, on s'est retrouvé du jour au lendemain en sous-effectif, dans la même situation qu'avant. Pas mal de gens sont partis, parce que le vase était déjà plein et ça a été la goutte d'eau pour eux.

«On était en mode très dégradé» (Nicolas de Prost, réanimateur)

C'était une période dure. Psychologiquement, physiquement. On a vraiment été confronté de manière frontale à cette première vague.


Il a fallu doubler le nombre de lits de réa, en colonisant tous ceux de soins continus, de soins intensifs, en recrutant le personnel du bloc opératoire à la faveur des déprogrammations multiples... Et après ça, on a encore ouvert 80 lits de plus dans un nouveau bâtiment qui devait normalement ouvrir quelques mois plus tard. On était en mode très, très dégradé.


Depuis, à part une petite lune de miel à l'été 2020, on n'a jamais arrêté de faire du Covid, avec des expansions en accordéon, au gré des vagues. Cette crise a montré que nous avons besoin d'une offre de lits de réanimation plus importante, de former plus de médecins réanimateurs, de reconnaitre la qualification des infirmières de réa.


Il faut se préparer à gérer de telles crises parce que si ce n'est pas le Covid demain, ce sera autre chose.

Eté 2020: port obligatoire

La protection faciale "dans tous les lieux publics clos", comme les commerces, devient obligatoire à partir du 20 juillet, avec une amende de 135 euros pour les contrevenants.

De nombreuses municipalités rendent obligatoire le masque dans les rues de leurs centre-ville durant l'été.

Parfois ce sont les préfets qui prennent le relais et imposent le masque dans les zones à forte densité de population.

A Paris, le masque devient obligatoire dans la totalité de l'espace public le 28 août.

Outre les rues des grandes villes, le port du masque s'impose à la rentrée dans les collèges, lycées et les entreprises.

Masques et anti-masques

Une contestation anti-masque voit le jour: le 29 août 2020, quelques centaines de manifestants protestent à Paris aux cris de "liberté, liberté !".

Le 6 septembre le Conseil d'Etat entérine des arrêtés préfectoraux imposant le port du masque généralisé dans les rues de Strasbourg, de Lyon et Villeurbanne.

Port étendu 

Face à une nouvelle vague épidémique, le gouvernement annonce le 29 octobre 2020 l'extension du port du masque aux enfants des écoles primaires.

En janvier 2021, l'arrivée de nouveaux variants plus contagieux pousse le Haut conseil de la santé publique (HCSP) à recommander d'éviter les masques en tissu de catégorie 2 (filtrant 70% des particules), jugés pas assez filtrants, et les masques artisanaux.

Relâchement 

En mai, plusieurs villes et préfectures annoncent une levée de l'obligation de port du masque dans la rue, à Arcachon par exemple.

Le port du masque à l'extérieur n'est plus obligatoire en France à compter du 17 juin, sauf exceptions, grâce à la baisse des contaminations.

Retour 

Mais le masque obligatoire à l'extérieur fait son retour en juillet et en août dans plusieurs départements touristiques pour contrer un rebond épidémique.

A la rentrée 2021, le masque reste de mise pour tous les élèves, du primaire à l'université.

L'obligation est levée le 4 octobre dans les écoles primaires des départements les moins touchés. Mais volte-face le 15 novembre: face à une flambée des cas, le masque redevient obligatoire dans toutes les écoles primaires du pays.

Le 29 décembre, le masque est réimposé à l'extérieur partout à Paris, puis dans toute la région parisienne, à Lyon et dans de nombreuses autres villes.

Adieu les masques? 

Début 2022, le reflux épidémique permet un certain relâchement: à partir du 2 février 2022, l'obligation de porter un masque à l'extérieur disparaît.

Et grâce à l'embellie sanitaire, le gouvernement annonce qu'à compter du 28 février, le masque n'est plus obligatoire dans les lieux clos soumis au pass vaccinal, exception faite des transports.

A partir du 14 mars, le masque n'est plus obligatoire dans tous les lieux fermés comme les magasins ou les entreprises où son port était de mise, à l'exception des transports publics. 


Washington annonce 6 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (au centre) et le chef d'état-major interarmées, le général C. Q. Brown, Jr. (à droite), répondent aux questions lors d'un point de presse au Pentagone le 26 avril 2024 à Arlington, en Virginie (Photo, AFP).
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (au centre) et le chef d'état-major interarmées, le général C. Q. Brown, Jr. (à droite), répondent aux questions lors d'un point de presse au Pentagone le 26 avril 2024 à Arlington, en Virginie (Photo, AFP).
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  • Ce programme d'aide comprend de la défense aérienne, des systèmes anti-drones, des munitions d'artillerie
  • Il s'agit du second volet d'aide annoncé cette semaine, après celui d'un milliard de dollars dévoilé mercredi

WASHINGTON: Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a annoncé vendredi un nouveau volet de 6 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, au moment où Washington tente de rattraper le retard dans ses livraisons à Kiev après des mois d'impasse au Congrès.

"Il s'agit de la plus grande enveloppe d'aide militaire que nous ayons annoncée jusqu'ici", a souligné le responsable américain, lors d'une conférence de presse.

Ce programme d'aide comprend de la défense aérienne, des systèmes anti-drones, des munitions d'artillerie.

Il permettra à Kiev de "stabiliser la ligne de front", a salué le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Il s'agit du second volet d'aide annoncé cette semaine, après celui d'un milliard de dollars dévoilé mercredi.

Les deux montants s'inscrivent dans le budget de 61 milliards de dollars d'assistance à Kiev voté cette semaine au Congrès et promulgué dans la foulée par Joe Biden, l'Ukraine rencontrant actuellement des difficultés dans sa guerre contre la Russie.

Si l'aide d'un milliard de dollars dévoilée mercredi proviendra des stocks de l'armée américaine, celle annoncée vendredi proviendra de contrats avec l'industrie de défense ou de partenaires. Ce qui signifie qu'elle nécessitera davantage de temps pour parvenir jusque sur le champ de bataille.

Après avoir promulgué mercredi la loi prévoyant ces 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique à l'Ukraine, Joe Biden avait promis un envoi rapide et massif d'armement.

Vote au Congrès 

Les Etats-Unis sont le principal soutien militaire de Kiev, mais le Congrès n'avait pas adopté de grande enveloppe pour son allié depuis près d'un an et demi -- principalement en raison de querelles partisanes.

Avant cette semaine, Washington n'avait annoncé d'aide à l'Ukraine qu'à une seule occasion cette année: une aide de 300 millions de dollars en mars rendue uniquement possible en raison d'économies réalisées par le Pentagone sur d'autres achats.

L'adoption de ce plan d'aide est un soulagement pour l'armée ukrainienne, confrontée à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions, face aux pressions constantes des troupes russes à l'est. Les autorités prédisent une dégradation sur le front potentiellement dès la mi-mai.

Et si le retour de l'aide américaine va permettre à l'armée ukrainienne de reprendre l'initiative face à la Russie, la préparation d'une contre-offensive sera bien plus longue, a estimé jeudi une responsable militaire américaine.

"Les Ukrainiens ont rationné leurs munitions depuis un moment (...), donc les Russes ont, pour résumer, repris l'initiative", a déclaré à la presse cette responsable sous couvert de l'anonymat.

L'aide militaire des alliés "va permettre aux Ukrainiens de commencer à reprendre l'initiative", mais "ce ne sera pas un processus rapide", a-t-elle ajouté.

La réception et la mise en place opérationnelle des nouvelles livraisons va prendre du temps, rien que "pour défendre leurs positions", a-t-elle prévenu, disant ne s'attendre à "aucune offensive de grande ampleur dans un premier temps".


Biden se moque de Trump lors du dîner annuel des correspondants de la Maison Blanche

Le président américain Joe Biden rit pendant que l'humoriste américain Colin Jost (à l’écran) prend la parole lors du dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA) au Washington Hilton, à Washington, DC, le 27 avril 2024. (Photo par Brendan Smialowski AFP)
Le président américain Joe Biden rit pendant que l'humoriste américain Colin Jost (à l’écran) prend la parole lors du dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA) au Washington Hilton, à Washington, DC, le 27 avril 2024. (Photo par Brendan Smialowski AFP)
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  • «L'élection de 2024 bat son plein et oui l'âge est un sujet», a déclaré M. Biden avant de lancer: «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de six ans»
  • Depuis des mois maintenant, à chaque fois que le président américain se déplace, des manifestants se rassemblent pour protester contre le soutien à Israël de celui qu'ils appellent «Joe le génocidaire»

WASHINGTON, États-Unis : Le président Joe Biden a fait preuve d'autodérision samedi tout en égratignant son concurrent à la présidentielle américaine Donald Trump, un «enfant de six ans», lors du dîner annuel des correspondants de la Maison Blanche, événement qui a suscité une manifestation contre la guerre à Gaza à ses abords.

De nombreux invités de marque, journalistes ou célébrités, sont arrivés à l'hôtel Hilton de la capitale fédérale au moment où une centaine de manifestants étaient rassemblés près de l'entrée. Certains protestataires ont alors entonné des slogans tels que «Honte à vous».

A l'intérieur du bâtiment, la guerre entre le Hamas et Israël n'a toutefois pas occupé le devant de la scène, au contraire des moqueries sur l'âge de Joe Biden ou ses chutes occasionnelles dans les escaliers de l'avion présidentiel.

La présence du dirigeant américain à ce gala annuel s'inscrit dans la longue tradition de l'événement, interrompue pendant le mandat de son prédécesseur Donald Trump, qui veut que le président écoute, avec le sourire, un humoriste l'éreinter en règle devant une assemblée en smoking et robes longues, puis prononce un discours émaillé de blagues plus ou moins réussies.

A la manœuvre cette année pour rire du président américain se trouvait le comédien Colin Jost, auteur et acteur pour l'émission phare de la télévision américaine «Saturday Night Live», diffusée sur NBC. Son épouse, l'actrice Scarlett Johansson, était également présente samedi au dîner.

«Je voudrais signaler qu'il est 22H00 passées, Joe l'endormi est toujours debout, pendant que Donald Trump a passé la semaine à s'endormir au tribunal chaque matin», a asséné l'humoriste, dans une allusion au procès à New York de l'ancien président pour une affaire de paiements dissimulés à une ancienne actrice de films X.

Entre autodérision et taquineries à l'encontre des médias, M. Biden, 81 ans, a pris la parole pour railler son rival républicain, 77 ans, expliquant que «l'âge est la seule chose que nous avons en commun».

Colin Jost et Joe Biden ont toutefois adopté un ton plus grave en abordant la question du climat politique aux Etats-Unis. La rhétorique de Donald Trump constitue un danger selon le président américain, en particulier après l'assaut du Capitole en 2021, et «les enjeux ne pourraient être plus élevés», d'après lui.

- Manifestation pro-palestinienne  -

«L'élection de 2024 bat son plein et oui l'âge est un sujet», a déclaré M. Biden avant de lancer: «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de six ans».

Loin des rires de l'assistance parcourant la salle, une manifestation s'est déroulée devant l'hôtel, d'où, depuis une fenêtre du dernier étage, des protestataires ont suspendu un drapeau palestinien de plusieurs mètres de long. D'autres étaient rassemblés en contrebas, au niveau de la chaussée, tenant des pancartes ou des mégaphones.

Le dîner de gala s'est tenu alors que le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise dans les campus américains, avec des arrestations par centaines et le déploiement de policiers anti-émeute.

Un des groupes qui ont organisé la manifestation devant l'hôtel Hilton, Code Pink, a dit vouloir «arrêter» le dîner pour protester contre «la complicité du gouvernement Biden dans le ciblage et le meurtre de journalistes palestiniens par l'armée israélienne», précisant que cette action serait «non violente».

Depuis des mois maintenant, à chaque fois que le président américain se déplace, des manifestants se rassemblent pour protester contre le soutien à Israël de celui qu'ils appellent «Joe le génocidaire», et pour réclamer un arrêt des hostilités à Gaza.

Plusieurs journalistes palestiniens avaient appelé dans une lettre ouverte leurs confrères américains à boycotter cet événement très couru, point d'orgue de tout un week-end de réceptions mondaines.

«Vous avez une responsabilité particulière de dire leur vérité aux puissants et de soutenir l'intégrité journalistique. Il est inacceptable de rester silencieux, par peur ou pour des raisons de carrière, lorsque des journalistes à Gaza continuent d'être détenus, torturés, et tués parce qu'ils font leur métier», ont écrit une vingtaine de journalistes palestiniens.

Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une association établie à New York, au moins 97 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas, dont 92 Palestiniens. Au moins 16 autres ont été blessés.

Le dîner était organisé par l'association des correspondants à la Maison Blanche. Cet événement annuel donne aussi lieu à une remise de prix et à une distribution de bourses à des étudiants en journalisme.

L'an dernier, 2.600 invités avaient assisté à l'événement.

 


Mouvement pro-palestinien sur les campus américains: près de 200 arrestations

Des policiers arrêtent un manifestant lors d'une manifestation pro-palestinienne contre la guerre à Gaza à l'université Emory, le 25 avril 2024, à Atlanta (Géorgie). (Photo par Elijah Nouvelage AFP)
Des policiers arrêtent un manifestant lors d'une manifestation pro-palestinienne contre la guerre à Gaza à l'université Emory, le 25 avril 2024, à Atlanta (Géorgie). (Photo par Elijah Nouvelage AFP)
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  • Partie il y a dix jours de l'université Columbia à New York, cette nouvelle vague de soutien aux Palestiniens et contre la guerre que conduit Israël dans la bande de Gaza a gagné nombre d'établissements
  • La présidence de Columbia, épicentre new-yorkais de la mobilisation estudiantine, a renoncé à faire évacuer par la police un «village» de tentes de 200 personnes sur une pelouse de son campus

BOSTON, États-Unis : Près de 200 manifestants pro-palestiniens ont été interpellés samedi sur trois campus américains lors de l'évacuation par la police de leurs campements, dernier épisode d'un mouvement étudiant qui s'élargit aux Etats-Unis.

Partie il y a dix jours de l'université Columbia à New York, cette nouvelle vague de soutien aux Palestiniens et contre la guerre que conduit Israël dans la bande de Gaza a gagné nombre d'établissements, de la Californie au nord-ouest des Etats-Unis, en passant par le centre et le sud.

Une centaine de manifestants pro-palestiniens ont été brièvement interpellés par des policiers anti-émeute dans une université de Boston.

L'établissement, la Northeastern University, a annoncé sur X «l'interpellation d'environ 100 individus par la police», en précisant que «les étudiants qui ont présenté leurs cartes de Northeastern U. ont été libérés (...) Ceux qui ont refusé ont été arrêtés».

Des «insultes antisémites violentes» comme «Tuez les Juifs» avaient été proférées sur le campus selon l'université, qui a annoncé un «retour à la normale» à la mi-journée.

Un campement «illégal» de quelques tentes y a été démantelé par des policiers de l'université et des forces de l'ordre locales en tenue anti-émeute, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

A l'autre bout du pays, les forces de l'ordre de l'université d'Etat d'Arizona (ASU) ont «arrêté 69 personnes samedi après l'installation d'un campement non autorisé», a indiqué l'établissement en accusant la «plupart de ne pas être étudiants ou membres du personnel de l'ASU». Ces personnes seront «poursuivies pour intrusion illégale».

Et dans le centre des Etats-Unis, 23 personnes ont été interpellées lorsque la police, munie d'équipements anti-émeute, a évacué un campement installé à l'université de l'Indiana, a rapporté le journal Indiana Daily Student.

- Village de tentes -

La présidence de Columbia, épicentre new-yorkais de la mobilisation estudiantine, a de son côté renoncé à faire évacuer par la police un «village» de tentes de 200 personnes sur une pelouse de son campus.

Un dirigeant du mouvement y est toutefois interdit d'accès après avoir proféré des menaces antisionistes dans une vidéo datant de janvier. Le jeune homme a présenté par la suite ses «excuses», selon CNN, qui a décrit le campus comme «relativement calme» samedi.

La situation s'est en revanche tendue à l'université de Pennsylvanie (UPenn), dont la présidente avait démissionné cet hiver après des déclarations devant le Congrès à Washington jugées ambiguës sur la lutte contre l'antisémitisme. A la suite d'«informations crédibles de cas de harcèlement et d'intimidation», la présidence a ordonné le démantèlement immédiat d'un campement.

En Californie, le campus de l'université polytechnique de Humboldt restera «fermé» pour le reste du semestre, et les cours auront lieu à distance, en raison de «l'occupation» de deux bâtiments, selon un communiqué.

Et au Canada voisin, un campement a été érigé pour la première fois à l'université McGill de Montréal où le mouvement dure depuis février. L'établissement s'inquiète d'«un risque d'escalade et de confrontation».

- Policiers anti-émeute -

Les images de policiers anti-émeute interpellant des étudiants, à l'appel de dirigeants d'universités, ont fait le tour du monde.

Elles font écho au soulèvement de campus américains durant la guerre du Vietnam. Voire à un souvenir douloureux, celui de la Garde nationale de l'Ohio ouvrant le feu en mai 1970 à l'université d'Etat de Kent, tuant quatre étudiants qui manifestaient de manière pacifique.

Le mouvement de solidarité avec Gaza a pris une tournure politique à sept mois de l'élection présidentielle américaine, entre allégations d'antisionisme et d'antisémitisme et défense de la liberté d'expression, un droit constitutionnel aux Etats-Unis.

Le pays compte le plus grand nombre de juifs au monde derrière Israël (quelque six millions) et aussi des millions d'Américains arabo-musulmans.

Toute la semaine à travers les Etats-Unis, étudiants et activistes pro-palestiniens ont été interpellés et le plus souvent relâchés sans poursuites en justice.

Et dans ces rassemblements, des étudiants juifs de gauche et antisionistes soutiennent la cause palestinienne, keffieh sur les épaules, dénonçant même un «génocide» qui serait perpétré par Israël.

Mais d'autres jeunes juifs américains expriment leur malaise et leur peur face à des slogans antisémites.

Skyler Sieradzky, 21 ans, de l'université George Washington de la capitale a affirmé cette semaine s'être fait cracher dessus en arrivant avec un drapeau israélien.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du 7 octobre sur le sol israélien par des commandos du Hamas qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, et sa vaste opération militaire dans la bande de Gaza a fait 34.388 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.