Covid: lundi, masques et pass sanitaires tombent en France

Les élèves retournent en classe après une pause dans une école primaire où les masques de protection contre le Covid-19 ne sont plus obligatoires à Labouheyre, dans le sud-ouest de la France. (Philippe Lopez/AFP)
Les élèves retournent en classe après une pause dans une école primaire où les masques de protection contre le Covid-19 ne sont plus obligatoires à Labouheyre, dans le sud-ouest de la France. (Philippe Lopez/AFP)
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Publié le Lundi 14 mars 2022

Covid: lundi, masques et pass sanitaires tombent en France

  • Toute personne qui le désire peut maintenant accéder aux cinémas, théâtres, restaurants, foires... sans justifier d'un pass vaccinal
  • Concédant qu'il y avait actuellement une «reprise des cas», le chef du gouvernement, Jean Castex, a cependant exclu, samedi, de «changer de stratégie»

PARIS : Voir le visage de ses collègues ou de sa maitresse en entier, ne plus sortir son pass pour prendre un café au bar... l'essentiel des restrictions anti-Covid sont levées lundi en France sur fond d'appel à la prudence face au «rebond» de l'épidémie.

Toute personne qui le désire peut maintenant accéder aux cinémas, théâtres, restaurants, foires... sans justifier d'un pass vaccinal. Ou encore arpenter visage découvert les couloirs des écoles et les rayons des commerces.

Il n'est pas pour autant question de la fin du masque, qui reste obligatoire dans les transports et dans les établissements de santé. Les entreprises peuvent toujours décider de l'imposer à leurs employés et le ministère de l'Education le recommande «fortement» aux cas contacts «en intérieur pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé».

De son côté, un pass «sanitaire», qui fonctionne aussi avec un test négatif au virus, est quand à lui maintenu dans les établissements de santé et les Ehpad.

Si début mars, quand ces mesures d'allègement ont été annoncées par le gouvernement, la forte et longue cinquième vague de l'épidémie redescendait clairement, ce n'est maintenant plus le cas. Ces derniers jours, le nombre de nouveaux cas positifs est même reparti à la hausse en France: la moyenne des sept derniers jours était dimanche de plus de 65.250 nouveaux cas, contre 50.646 une semaine auparavant.

Cette inversion de tendance reste pour l'heure sans effet dans les services de soins critiques, même si une hausse du nombre d'hospitalisations a été enregistrée dimanche.

«Il faut encore attendre un petit peu pour voir si cette tendance se confirme mais effectivement au niveau de l'Europe, on voit la même chose», a indiqué dimanche sur France Inter Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat à Paris.

Ce membre du Conseil scientifique y voit «trois raisons»: la présence du sous-variant BA2, «un peu plus transmissible», la «réouverture des écoles» après ses vacances et «probablement un relâchement de la population, qui est assez normal». 

«Rester vigilants»

Concédant qu'il y avait actuellement une «reprise des cas», le chef du gouvernement, Jean Castex, a cependant exclu, samedi, de «changer de stratégie».

«Depuis deux ans, il y a toujours des risques et des bénéfices à ce que l'on fait. On n'est pas dans un situation de certitude totale», a expliqué Yazdan Yazdanpanah, rappelant que cette fois «80% des gens» sont vaccinés et qu'«une proportion non négligeable de la population» a déjà été touchée par l'infection». «Cette immunité, probablement, nous protège. En tout cas en termes d'hospitalisations».

De fait, dans ses scénarios les plus pessimistes, l'Institut Pasteur, prestigieux centre de recherche français, estime que le pic des contaminations «pourrait dépasser 100.000 cas quotidiens en mars», un chiffre élevé mais «très inférieur au pic de janvier», selon de nouvelles modélisations publiées jeudi.

Si après deux années de pandémie, la fin des restrictions promet d'être accueillie avec soulagement par bien des Français, les scientifiques appellent chacun à garder des précautions, vis-à-vis par exemple des immunodéprimés.

«Il est trop tôt pour tourner la page Covid même si on en a très envie! Nous devons rester vigilants», a exhorté mardi sur Twitter Rémi Salomon, président de la commission d'établissement de l'AP-HP (Hôpitaux de Paris).

Le gouvernement a également décidé d'ouvrir «dès à présent la quatrième dose de vaccin aux plus de 80 ans» et recommande «fortement aux personnes fragiles du fait de leur âge ou de leurs pathologies de maintenir le port du masque dans les lieux clos et dans les grands rassemblements».

Dans le monde politique, le retour à la normale fait largement consensus. Aucun adversaire de M. Macron, à gauche comme à droite, n'a jugé trop rapide l'allègement des mesures, dans un contexte surtout dominé par la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques et sociales.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.