Deux morts à Kiev pendant que les pourparlers se poursuivent

Les pompiers à pied d'oeuvre pour éteindre un incendie causé par un bombardement russe sur un immeuble où au moins deux personnes ont péri. (AFP).
Les pompiers à pied d'oeuvre pour éteindre un incendie causé par un bombardement russe sur un immeuble où au moins deux personnes ont péri. (AFP).
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Deux morts à Kiev pendant que les pourparlers se poursuivent

  • Sur Facebook, les services d'urgence ont indiqué qu'une "frappe" avait visé un bâtiment de 15 étages dans le quartier de Sviatochine
  • Par ailleurs, la quatrième session de pourparlers entre l'Ukraine et la Russie a repris mardi après une pause la veille

KIEV: Des bombardement ont touché mardi matin plusieurs immeubles à Kiev, faisant au moins deux morts, au moment où l'armée russe amplifie son offensive en Ukraine, avant la reprise des pourparlers qui entretiennent une timide lueur d'espoir.


Sur Facebook, les services d'urgence ont indiqué qu'une "frappe" avait visé un bâtiment de 15 étages dans le quartier de Sviatochine, dans l'ouest de la capitale ukrainienne, provoquant l'incendie de tout l'immeuble. 


"Deux corps sans vie ont été retrouvés sur place", ont affirmé les secours, ajoutant avoir pu sauver 27 personnes. Selon cette source, des tirs ont aussi visé un autre immeuble du quartier, causant un faible incendie. 


Les services d'urgence ont par ailleurs indiqué qu'une frappe avait atteint mardi matin un immeuble de neuf étages dans le nord-ouest de Kiev, dans le quartier de Podil. Une personne a été prise en charge et hospitalisée, selon les secours. 


Cette explosion a soufflé toutes les vitres de l'immeuble et de ceux à proximité, selon un journaliste de l'AFP sur place. En début de matinée, plusieurs personnes jetaient par les fenêtres des débris depuis les appartements ravagés du bâtiment.

Par ailleurs, la quatrième session de pourparlers entre l'Ukraine et la Russie a repris mardi après une pause la veille, a annoncé un haut responsable ukrainien, insistant sur la demande de cessez-le-feu formulée par Kiev.

"Les négociations sont en cours", a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un négociateur et conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Au menu des discussions figurent notamment "un cessez-le-feu et le retrait des troupes" russes du territoire ukrainien, a-t-il ajouté.


La quatrième session de pourparlers entre Moscou et Kiev avait débuté lundi en visioconférence. Les délégations s'étaient séparées pour une "pause technique" avec la promesse de reprendre les discussions mardi.


Les deux camps ont affiché un certain optimisme ces derniers jours, même si le Kremlin a estimé mardi qu'il était prématuré de faire tout "pronostic".


Un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch, a jugé possible un accord de paix d'ici le mois de mai, "et peut-être beaucoup plus rapidement".


Dans la nuit, le président Volodymyr Zelensky a assuré que les Russes ont "commencé à comprendre qu'ils n'arriveront à rien par la guerre". 


"On m'a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons", a indiqué le chef de l'Etat ukrainien, après avoir évoqué samedi une approche nouvelle, "fondamentalement différente", de Moscou dans les négociations. 


"Mais attendons de voir", a-t-il ajouté.


En attendant, les forces russes continuent de pilonner plusieurs villes d'Ukraine. Des frappes sur des immeubles d'habitation de Kiev ont fait au moins deux morts mardi matin.

                
"Les négociations sont en cours", a déclaré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un négociateur et conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Au menu des discussions figurent notamment "un cessez-le-feu et le retrait des troupes" russes du territoire ukrainien, a-t-il ajouté.

Au vingtième jour de guerre , la quatrième session de négociations pour tenter de trouver une issue à cette crise devait reprendre mardi après une "pause technique" annoncée la veille en fin par le chef des négociateurs ukrainiens.


Cette fois, les discussions se déroulent par visioconférence après trois rounds en présentiel au Bélarus voisin puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs de la diplomatie russe et ukrainienne.


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait noté samedi une approche nouvelle, "fondamentalement différente", de Moscou dans les négociations.


Dans la nuit de lundi à mardi, il a affirmé via une vidéo publiée sur sa page Facebook que les Russes avaient "déjà commencé à comprendre qu'ils ne parviendront à rien par la guerre". "On m'a dit que (les pourparlers en cours) étaient plutôt bons", a indiqué le chef de l'Etat. "Mais attendons de voir".


Les combats se sont ainsi intensifiés ces derniers jours autour de Kiev, presque entièrement encerclée. Plus de la moitié de ses trois millions d'habitants ont fui. La capitale est "en état de siège", selon un conseiller du président ukrainien.

Ukraine: l'aéroport de Dnipro bombardé, des « destructions massives »

L'aéroport de le ville de Dnipro, dans l'Est de l'Ukraine, a subi des "destructions massives", après deux bombardements russes dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué les autorités régionales. 


"Dans la nuit, l'ennemi a attaqué l'aéroport de Dnipro. Deux frappes. La piste de décollage et d’atterrissage a été détruite. Le terminal est endommagé. Destructions massives", écrit Valentin Reznitchenko, gouverneur de la région éponyme sur Telegram. 


Dnipro, une cité industrielle d'un million d'habitants arrosée par le fleuve éponyme qui sépare l'Est, en partie prorusse de l'Ukraine, et le reste de son territoire a été relativement épargnée par la progression de l'armée russe. 


Samedi, Dnipro a été visée par des bombardements qui ont fait au moins un mort.

De son côté, son homologue russe Vladimir Poutine avait évoqué vendredi des "avancées" au cours de ces différentes tractations tandis que l'armée russe accroissait son action sur le sol ukrainien, y compris dans des régions jusque-là épargnées.


"L'ennemi continue son offensive contre notre Etat. (...) Les forces d'occupation continuent de mener des frappes avec des missiles et des bombes, de l'artillerie et des chars sur des infrastructures et des quartiers civils", a dénoncé l'état-major de l'armée ukrainienne dans la nuit de lundi à mardi.


Le Kremlin a évoqué lundi "la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées".

L'enjeu Marioupol

"D'après les informations disponibles, l'ennemi prévoit de renforcer le regroupement de (ses) troupes (...) en direction de Kharkiv", deuxième ville d'Ukraine, a avancé l'état-major de l'armée ukrainienne, précisant que l'armée russe tentait aussi "de capturer Marioupol".


"Les soldats ukrainiens sont parvenus à repousser les envahisseurs" de cette ville portuaire stratégique du sud-est assiégée par l'armée russe, s'est-il félicité.


Selon lui, le camp russe a perdu dans son offensive environ 150 soldats, deux chars, sept véhicules de combat d'infanterie, et "a battu en retraite".


Un convoi d'aide humanitaire, qui cherche depuis des jours à atteindre la ville, a de nouveau été bloqué lundi par des soldats russes à Berdiansk, à 85 km de Marioupol, selon les autorités ukrainiennes.


Quelque 400.000 habitants de Marioupol vivent terrés dans des caves, privés d'eau, d'électricité, de chauffage et de nourriture. Plus de 2.187 civils y ont péri depuis le 24 février, selon la municipalité.


Les forces navales russes ont "établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire", a affirmé lundi le ministère britannique de la Défense.


Plus de 2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion, selon un décompte publié lundi par l'ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l'intérieur du pays.


Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mis en garde contre les répercussions de cette guerre, qui risquent de se traduire par "un ouragan de famines" dans de nombreux pays.


Mardi devrait également marquer l'entrée en vigueur du quatrième paquet de sanctions décidées à Bruxelles par les ambassadeurs des 27 Etats membres de l'Union européenne.

Yacht bloqué 

Les précédentes visent déjà 862 personnes et 53 entités russes. Figurer sur cette liste noire entraîne une interdiction d'entrer sur le sol de l'UE et permet la saisie des avoirs.


Un yacht d'un oligarque russe d'une valeur de près de 128 millions d'euros a par exemple été immobilisé lundi à Barcelone (Espagne) dans le cadre de ces sanctions, a annoncé dans la soirée le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. "Et d'autres sont à venir", a-t-il prévenu, sans davantage de précision.


Selon le quotidien espagnol El Pais, il s'agit du yacht Valérie, qui serait lié à Sergueï Tchemezov, patron du conglomérat russe de l'industrie de défense Rostec, et allié de M. Poutine.


Les sanctions internationales adoptées auparavant ont déjà gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes à l'étranger.


La Russie a accusé lundi l'Occident de vouloir provoquer un défaut de paiement artificiel par ses sanctions gelant les avoirs de Moscou à l'étranger.


Le Kremlin pourrait avoir du mal à honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères courant mars-avril, ravivant le souvenir de l'humiliant défaut de 1998.


Moscou est également visé par divers recours. La demande ukrainienne de son exclusion du Conseil de l'Europe, organisation de défense des droits humaines, doit être examinée jeudi.


De son côté, la Cour internationale de justice (CIJ) a indiqué lundi qu'elle rendrait son verdict mercredi dans la procédure lancée par Kiev, qui demande à la Cour d'ordonner à Moscou d'arrêter son invasion de l'Ukraine.


Le léger vent d'optimisme entourant les pourparlers a permis aux cours du pétrole de reculer lundi, le baril de WTI --référence aux Etats-Unis-- terminant à 103,01 dollars après avoir dépassé les 130 dollars la semaine dernière.


Et il a chuté de plus de 5% mardi à 97,13 dollars, cette fois sur fond d'inquiétudes d'un ralentissement de l'économie chinoise à cause des mesures drastiques annoncées par Pékin face à une recrudescence des cas de Covid-19 dans le pays.

Russie: Irruption télévisée à la télévision d'Etat

Volodymyr Zelensky s'est dit "reconnaissant envers les Russes qui ne cessent d'essayer de transmettre la vérité. A ceux qui combattent la désinformation et disent la vérité, les faits réels à leurs amis et à leurs proches. Et personnellement à la femme qui est entrée dans le studio de Channel One avec une affiche contre la guerre".

Une femme --identifiée par l'ONG OVD-Info comme Marina Ovsiannikova, une employée de la chaîne-- a fait irruption lundi soir pendant le journal télévisé le plus regardé de Russie avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine, une scène rarissime en Russie.

Sur sa pancarte, on pouvait lire "Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment, ici". La vidéo de l'incident s'est propagée comme traînée de poudre sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un "courage extraordinaire".

L'utilisation du mot "guerre" par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est notamment passible de poursuites. Des lois prévoient de lourdes peines. 


Attentat contre le Premier ministre slovaque: médecins optimistes, le suspect au tribunal

Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kalinak (C), fait un geste lors d'une conférence de presse devant l'hôpital universitaire F.D. Roosevelt à Banska Bystrica, en Slovaquie, le 18 mai 2024, où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est soigné après avoir reçu de «multiples coups de feu» le 15 mai. (Photo de Ferenc Isza AFP)
Le ministre slovaque de la Défense, Robert Kalinak (C), fait un geste lors d'une conférence de presse devant l'hôpital universitaire F.D. Roosevelt à Banska Bystrica, en Slovaquie, le 18 mai 2024, où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est soigné après avoir reçu de «multiples coups de feu» le 15 mai. (Photo de Ferenc Isza AFP)
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  • Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de M. Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient
  • Le suspect de la tentative de meurtre, identifié par les médias slovaques comme étant le poète Juraj Cintula, âgé de 71 ans, a tiré cinq coups de feu sur Fico mercredi et l'a touché à quatre reprises

BRATISLAVA, Slovaquie : Le pronostic concernant l'état de santé du chef du gouvernement slovaque Robert Fico après la tentative d'assassinat est «positif», a annoncé samedi la ministre slovaque de la Santé, alors que le suspect comparaissait devant un tribunal.

M. Fico est hospitalisé depuis mercredi, date à laquelle un tireur isolé lui a tiré dessus à quatre reprises, notamment dans l'abdomen.

Il a subi une opération de cinq heures mercredi et une autre de deux heures vendredi, toutes deux dans un hôpital de la ville de Banska Bystrica, dans le centre de la Slovaquie.

«L'intervention chirurgicale d'hier, qui a duré deux heures, a contribué à un pronostic positif sur l'état de santé du Premier ministre», a déclaré la ministre Zuzana Dolinkova à la presse.

«L'état de santé du premier ministre est stable, mais il reste grave», a-t-elle ajouté.

«Si le tir était parti quelques centimètres plus haut, il aurait atteint le foie du Premier ministre», a déclaré le ministre de l'Intérieur Matus Sutaj Estok à la chaîne d'information TA3.

Le ministre de la Défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de M. Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient.

«Je ne pense pas qu'il puisse être transporté à Bratislava dans les prochains jours, car son état est encore grave», a-t-il déclaré aux journalistes.

Dans la matinée également, le suspect de la tentative de meurtre est arrivé au tribunal pénal de Pezinok au nord-est de Bratislava, qui devrait ordonner son maintien en détention provisoire.

L'homme, identifié par les médias slovaques comme étant le poète Juraj Cintula, âgé de 71 ans, a tiré cinq coups de feu sur Fico mercredi et l'a touché à quatre reprises.

Un procureur a requis vendredi que le suspect soit placé en détention provisoire après avoir été inculpé de tentative de meurtre avec préméditation.

La fusillade s'est produite alors que M. Fico saluait ses partisans après une réunion du gouvernement délocalisée dans la ville de Handlova, dans le centre de la Slovaquie.

M. Fico est en poste depuis que son parti populiste centriste, le Smer-SD, a remporté les élections législatives à l'automne dernier.

- Tous ces mensonges -

M. Fico effectue son quatrième mandat en tant que Premier ministre après avoir fait campagne sur des propositions de paix entre la Russie et l'Ukraine, pays voisin de la Slovaquie, et sur l'arrêt de l'aide militaire à Kiev, ce que son gouvernement a fait par la suite.

La tentative d'assassinat a profondément choqué ce pays de 5,4 millions d'habitants, membre de l'Union européenne et de l'OTAN, déjà fortement divisé sur le plan politique depuis des années.

La présidente pro-occidentale sortante, Zuzana Caputova, et son successeur, Peter Pellegrini, un allié de M. Fico qui prendra ses fonctions en juin, ont appelé leurs concitoyens slovaques à s'abstenir de toute «confrontation» après la fusillade.

Ils ont convoqué une réunion de tous les chefs de partis parlementaires pour mardi afin de faire preuve d'unité à la suite de l'attentat.

M. Kalinak a toutefois laissé entendre samedi que le Smer-SD ne participerait pas à la réunion.

«Ils ont invité les chefs des partis politiques et notre président (du parti) est entre les mains des médecins», a-t-il déclaré.

M. Kalinak a ajouté qu'il appellerait Mme Caputova à ce sujet, soulignant que la Slovaquie avait besoin de «réconciliation et de paix».

Certains hommes politiques slovaques ont déjà lancé des accusations contre leurs adversaires, les accusant d'être à l'origine de l'attentat.

M. Kalinak a critiqué vendredi les hommes politiques de l'opposition et certains médias pour avoir qualifié M. Fico de criminel, de dictateur ou de serviteur du président russe Vladimir Poutine avant l'attentat.

«Tous ces mensonges sont la principale raison pour laquelle Robert Fico se bat aujourd'hui pour sa vie», a-t-il déclaré dans un message publié sur le site internet du Smer-SD.


Zelensky se prépare à une offensive plus large, les troupes russes continuent d'avancer

Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 17 mai 2024 montre des sauveteurs évacuant des civils victimes de bombardements russes dans la région de Kharkiv. (Photo Ukraine Emergency Service AFP)
Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 17 mai 2024 montre des sauveteurs évacuant des civils victimes de bombardements russes dans la région de Kharkiv. (Photo Ukraine Emergency Service AFP)
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  • « Ils ont lancé leur opération, elle peut être constituée de plusieurs vagues. Et ça c'est leur première vague», a assuré vendredi M. Zelensky alors que la Russie vient d'engranger ses plus grands gains territoriaux depuis fin 2022
  • L'armée russe a revendiqué vendredi la capture, en une semaine, de 12 localités dans la région de Kharkiv et affirmé que ses forces continuaient à progresser

KIEV, Ukraine : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit s'attendre, dans un entretien exclusif à l'AFP, à une offensive russe plus large dans le Nord et dans l'Est qui viserait à prendre Kharkiv, régions où Moscou poursuit son assaut d'ampleur lancé le 10 mai.

«Ils ont lancé leur opération, elle peut être constituée de plusieurs vagues. Et ça c'est leur première vague», a assuré vendredi M. Zelensky alors que la Russie vient d'engranger ses plus grands gains territoriaux depuis fin 2022.

Il a néanmoins assuré que, malgré les avancées russes des derniers jours dans la région de Kharkiv, la situation était meilleure pour ses forces qu'il y a une semaine, lorsque les troupes du Kremlin ont franchi par surprise la frontière.

Pour lui, la Russie veut attaquer  Kharkiv (Nord-Est), deuxième ville du pays, à seulement quelques dizaines de kilomètres du front. Moscou avait déjà échoué à la prendre en 2022 et le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi ne pas avoir l'intention de l'attaquer «pour l'instant».

L'offensive russe vise officiellement, selon M. Poutine, à répliquer aux frappes ukrainiennes des derniers mois en territoire russe et créer une zone tampon censée empêcher ces frappes.

Les forces de Moscou essayent de profiter du manque d'hommes et d'armes auquel est confronté l'Ukraine après deux ans de guerre.

- Près de 10.000 évacuations  -

M. Zelensky a reconnu auprès de l'AFP un manque d'effectifs. «Il y a un nombre important de brigades qui sont vides», a-t-il dit.

Face à ses carences, Kiev a voté une législation controversée, entrée en vigueur samedi, pour accélérer la mobilisation militaire avec l'abaissement de l'âge de 27 à 25 ans.

Vendredi, M. Zelensky a également signé une loi permettant de recruter des détenus en échange d'une libération conditionnelle.

Tourné vers les Occidentaux, il a déploré n'avoir qu'un quart des systèmes de défense antiaérienne dont Kiev a besoin, ajoutant avoir également besoin de 120 à 130 avions de combat F-16.

Dans la région de Kharkiv, la Russie a affirmé samedi avoir saisi le village de Staritsa près de Vovtchansk, ville située à une cinquantaine de kilomètres de Kharkiv, assurant que ses forces «poursuivent leur avancée en profondeur dans les positions défensives de l'ennemi».

Près de dix mille personnes ont été contraintes de quitter leur habitation dans la région de Kharkiv, avaient auparavant annoncé les autorités ukrainiennes.

«Au total, 9.907 personnes ont été évacuées», a déclaré samedi le gouverneur Oleg Synegoubov, précisant que les forces armées ukrainiennes avaient repoussé deux tentatives de percer les défenses au cours de la nuit.

La situation est selon lui «sous contrôle», les «défenseurs menant des assauts et des opérations de ratissage dans certaines zones».

Selon M. Synegoubov, les Russes ont «commencé à détruire Vovtchansk, en utilisant chars et artillerie». La ville, comptait quelque 18.000 habitants avant-guerre. Une centaine de personnes y sont toujours et «de violents combats» ont lieu, selon le gouverneur.

L'armée russe a souvent fini par détruire les villes ukrainiennes pour les conquérir, comme Bakhmout l'an passé ou Avdiïvka en février.

Kiev accuse Moscou d'utiliser des civils comme «boucliers humains» à Vovtchansk et d'avoir commis au moins une exécution sommaire.

- Avancée de l'ennemi -

Un peu plus à l'ouest, les forces russes ont progressé sur leur deuxième axe d'assaut dans la région.

Elles visent le village de Loukiantsi, pour ouvrir la voie vers Lyptsi, une autre localité sur la route de Kharkiv.

«Les hostilités continuent à Loukiantsi. Oui, il y a une avancée de l'ennemi dans cette localité. Mais nos soldats essayent encore de la tenir», avait affirmé le gouverneur de la région de Kharkiv.

De son côté, l'armée russe a revendiqué vendredi la capture, en une semaine, de 12 localités dans la région et affirmé que ses forces continuaient à progresser.

- «Zone sanitaire» -

Moscou a engrangé en une semaine ses plus importants gains territoriaux depuis fin 2022, avec quelque 257 km2 conquis dans la seule région de Kharkiv, selon une analyse jeudi de l'AFP à partir de données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Vendredi après-midi, Kharkiv, très régulièrement bombardée, a été touchée par de nouvelles frappes russes qui ont fait au moins trois morts et 28 blessés, selon un dernier bilan fourni par le maire Igor Terekhov dans la soirée.

A Vovtchansk, des frappes russes ont tué un homme de 35 ans et blessé un autre de 60 ans, tous deux civils, selon le Parquet régional.

A Odessa, ville portuaire du sud du pays régulièrement frappée elle aussi, un bombardement russe a fait un mort et cinq blessés hospitalisés, selon le gouverneur local Oleg Kiper.

Pour sa part, l'armée russe a dit avoir fait face à une centaine de drones lancés depuis l'Ukraine dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a fait état de la mort d'une mère et de son enfant de quatre ans dans le village d'Oktiabrski.

Dans la soirée, il a en outre annoncé la mort d'un homme dans le village de Novaïa Naoumovka attaqué par des drones, et d'un blessé hospitalisé.

Dans la région de Krasnodar (sud-ouest), les autorités ont affirmé que deux drones ukrainiens avaient incendié une raffinerie à Touapsé. Dans cette même région, des «infrastructures civiles» ont été touchées et ont pris feu à Novorossiïsk, port de la mer Noire.

En Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie, la ville de Sébastopol, quartier général de la flotte russe en mer Noire, a été en partie privée de courant car une installation électrique a été endommagée, selon les autorités locales.

Enfin, dans la journée de vendredi une femme a été tuée par une frappe dans la région russe de Briansk, selon le gouverneur.

 


Un pétrolier touché par un missile au large du Yémen

Un missile tiré par les rebelles huthis du Yémen a touché un vraquier dans le golfe d'Aden le 6 mars 2024. L'équipage avait fait état de trois morts et d'au moins quatre blessés, selon l'armée américaine. (Photo Indian Navy AFP)
Un missile tiré par les rebelles huthis du Yémen a touché un vraquier dans le golfe d'Aden le 6 mars 2024. L'équipage avait fait état de trois morts et d'au moins quatre blessés, selon l'armée américaine. (Photo Indian Navy AFP)
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  • Une communication radio «indique que le navire a été touché par un missile et qu'il y a un incendie dans le compartiment de pilotage de l'appareil», a rapporté samedi la société de sécurité maritime Ambrey
  • Les Houthis, qui contrôlent la ville de Hodeidah ainsi que de larges pans du territoire yéménite, ont mené depuis novembre des dizaines de frappes de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden

DUBAÏ, Emirats Arabes Unis : Un pétrolier battant pavillon panaméen a été touché par un missile au large du Yémen, où les rebelles houthis multiplient les attaques contre les navires marchands, a rapporté samedi la société de sécurité maritime Ambrey.

Une communication radio «indique que le navire a été touché par un missile et qu'il y a un incendie dans le compartiment de pilotage de l'appareil», a affirmé la société britannique selon laquelle l'attaque s'est produite à environ 10 miles nautiques au sud-ouest de la ville yéménite de Mokha.

L'agence de sécurité maritime britannique UKMTO avait fait état plus tôt d'une attaque à 76 miles nautiques au sud-ouest de la ville de Hodeidah, également sur la mer Rouge, sans que l'on sache s'il s'agit du même navire.

«Un navire a subi de légers dégâts après avoir été touché par un projectile non identifié», a affirmé UKMTO sur son compte X, en précisant que l'équipage était sain et sauf et que le navire avait poursuivi sa route vers son prochain port d'escale.

Les Houthis, qui contrôlent la ville de Hodeidah ainsi que de larges pans du territoire yéménite, ont mené depuis novembre des dizaines de frappes de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, perturbant le commerce maritime mondial dans cette zone stratégique.

Alliés de l'Iran, ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël a déclenché la guerre contre le Hamas après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

Face à ces attaques, les Etats-Unis, proché allié d'Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale pour protéger la navigation en mer Rouge et lancé en janvier, avec l'aide du Royaume-Uni, des frappes au Yémen contre les rebelles qui disent depuis qu'ils ciblent aussi les navires américains et britanniques.