Venezuela: la tradition des «palmeros» descendant des rameaux de la montagne

Cette tradition de plus de 250 ans figure dans le registre des bonnes pratiques de sauvegarde de l'Unesco et aspire à être patrimoine mondial (Photo, AFP).
Cette tradition de plus de 250 ans figure dans le registre des bonnes pratiques de sauvegarde de l'Unesco et aspire à être patrimoine mondial (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 10 avril 2022

Venezuela: la tradition des «palmeros» descendant des rameaux de la montagne

  • Le curé de la paroisse avait alors demandé aux fidèles de chercher les rameaux dans la montagne, promettant de perpétuer la pratique si la maladie disparaissait
  • Foi et dévotion mais aussi fête et blagues de corps de garde sont au menu de l'aventure où les femmes sont absentes

CARACAS: "Je veux être un palmero et monter là-haut", chantent les "palmeros" qui collectent pendant plusieurs jours, les branches de palmiers dans le parc national qui borde Caracas, pour les offrir aux fidèles le dimanche des Rameaux après une procession qui rassemble des milliers de personnes.

Cette tradition de plus de 250 ans figure dans le registre des bonnes pratiques de sauvegarde de l'Unesco et aspire à être patrimoine mondial.

Samedi, salués et applaudis par des milliers de personnes sur leur parcours dans le quartier huppé de Chacao, les "palmeros", sales et fatigués, sortent du parc Waraira Repano transportant les rameaux, pour rallier l'église de San José où la messe des Rameaux dimanche a rassemblé quelque 2.000 personnes avant une procession religieuse.

Comme le veut la tradition, on distribue gratuitement les rameaux récoltés par les palmeros.

"On pleure quand on remet les rameaux. C'est incomparable", explique Carlos Gonzalez, 37 ans, menuisier.

Cette tradition de plus de 250 ans figure dans le registre des bonnes pratiques de sauvegarde de l'Unesco et aspire à être patrimoine mondial (Photo, AFP).

 

«Vitamines»

Le curé de la paroisse avait alors demandé aux fidèles de chercher les rameaux dans la montagne, promettant de perpétuer la pratique si la maladie disparaissait... 

Mercredi, 01H30 du matin, Carlos et Alvaro Porras, 36 ans, s'enfoncent dans la forêt avec une demi douzaine de jeunes. Quatre kilomètres au programme mais près de 1.000m de dénivelé pour atteindre leur campement.

Quelque 300 "palmeros" se disséminent dans le parc national avec l'autorisation exceptionnelle d'y collecter les palmiers, Caroxylum Carifarum, une espèce en danger.

Les "Palmeritos", Santiago Coriat et Joseph Rincon, tous deux 12 ans, oscillent entre peur et excitation. "J'ai envie mais je suis un peu nerveux. C'est la première fois", raconte Santiago, qui porte un sac à dos auquel est attaché un "budaré" (plaque pour cuire les galettes de maïs). 

Alvaro et Carlos portent 60 kg sur le dos. Nourriture et équipement... Sans oublier "les vitamines", rhum et eau de vie.

La lumière de la ville qu'on surplombe éclaire le chemin escarpé. D'abord prolixes, ils se concentrent sur l'effort. Les conversations s'éteignent.

"La montée est dure mais redescendre les rameaux pour les fidèles, c'est ce qu'il y a de mieux", raconte Alvaro. 

A sept heures, c'est enfin l'arrivée au campement et ses nuages de moustiques.

"Il y la foi, la responsabilité de perpétuer la tradition mais c'est aussi de l'amitié. En haut, nous sommes unis. Tous nous ne formons qu'un", explique Alvaro.

"Les +munecos+, les esprits des +palmeros+ décédés, nous accompagnent", assure Carlos.

Foi et dévotion mais aussi fête et blagues de corps de garde sont au menu de l'aventure en l'absence de femmes. "Ce qui se passe sur la montage, reste sur la montagne", souffle un +palmero+. 

Les +palmeros+ crapahutent hors chemins à travers les bois, gravissant des parois raides parfois à quatre pattes... 

Mais, la quête ne doit rien au hasard, ils connaissent les zones où ils sèment des palmiers chaque année.

Avant, la recherche et la coupe se faisaient au hasard et les palmiers ont failli disparaître. 

"On est +palmero+ 365 jours par an. On sème, on nettoie la montagne. On fait des opérations dans d'autres parcs, sur les places, dans les écoles. Nous rendons à la nature ce qu'elle nous donne", explique Alvaro.

Alvaro et Carlos enseignent aux jeunes comment récolter le rameau central de chaque arbre pour que celui-ci puisse continuer à vivre. Santiago et Joseph sont ainsi "baptisés".  

"Je voudrais que mes compagnons enseignent aux jeunes. Car (la forêt) c'est notre poumon", commente José Leon Garcia, 90 ans, le plus vieux des palmeros dont la chemise porte l'inscription "Monte sur la montagne depuis 1939". Cette année, il est monté mais en téléphérique.

Quartier populaire

Samedi, après deux nouvelles nuits sur la montagne, les "palmeros", dont certains portent des rosaires autour du cou, redescendent avec les rameaux sur les épaules. Pour beaucoup, c'est une sorte de "chemin de croix". 

"On est contents d'avoir rempli la mission. Peu importe les douleurs, la fatigue", résume Jean-Paul Blanco, tatoueur.

Au son de fanfares et de pétards, les "palmeros" défilent dans la ville passant notamment dans le quartier populaire du Pedregal dont ils sont pour la plupart issus.

La tradition de cette pratique c'est aussi l'histoire de ce quartier enclavé dans Chacao, zone huppée avec ses résidences et immeubles de luxe. 

La pression immobilière est forte mais Alvaro jure que le quartier de plusieurs centaines d'habitants ne disparaitra jamais: "Le Pedregal, c'est une grande famille. Chaque voisin a un ancêtre en commun. La famille cherche à maintenir cet héritage".

A 16H00, ils arrivent à l'église ou les rameaux sont bénis puis déposés dans la maison paroissiale. Fin de l'aventure. 

Fatigue et émotion se mêlent. Les "palmeros" s'étreignent, crient, s'embrassent, pleurent, rient, chantent. "Mission accomplie!" 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.