Le pétrole russe de «l'amitié», encombrant héritage d'une raffinerie allemande

Vue du parc industriel PCK qui abrite la raffinerie de pétrole PCK, juste à l'extérieur de Schwedt, à environ 110 km au nord de Berlin, dans le nord-est de l'Allemagne, prise le 2 avril 2022. (AFP)
Vue du parc industriel PCK qui abrite la raffinerie de pétrole PCK, juste à l'extérieur de Schwedt, à environ 110 km au nord de Berlin, dans le nord-est de l'Allemagne, prise le 2 avril 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 11 avril 2022

Le pétrole russe de «l'amitié», encombrant héritage d'une raffinerie allemande

  • L'usine a beau se savoir indispensable, puisqu'elle fournit environ 90% du carburant et combustible consommé à Berlin et sa région, y compris le kérosène de l'aéroport, l'argument ne suffit pas à rassurer
  • Ce pétrole russe est la raison d'être de la raffinerie de Schwedt où débouche une branche du plus long oléoduc du monde qui part du sud-est de la Russie. 

SCHWEDT: Du pétrole russe abreuve depuis des décennies la raffinerie de Schwedt, un ancien combinat est-allemand qui a survécu à la réunification mais pourrait ne pas se remettre d'un arrêt des importations de brut puisé dans les gisements sibériens.


"La peur du lendemain est très proche de ce qu'elle était après la chute du mur", décrit Buckhard Opitz pour résumer le sentiment des 1 200 salariés de l'entreprise PCK.


Entré à la raffinerie en 1977, ce sexagénaire n'a pas oublié les turbulences économiques qui ont accompagné la réunification de l'Allemagne en 1990 avec son cortège de sites industriels démantelés et de privatisations douloureuses.


La raffinerie de Schwedt a surnagé, moyennant une sévère restructuration, parce qu'"elle faisait partie des plus modernes, parce que nous avons toujours été au top", affirme M. Opitz, représentant local du syndicat de la chimie et de l'énergie IG BCE.


Depuis l'offensive lancée par Moscou en Ukraine, l'incertitude étreint de nouveau la commune située près de la frontière polonaise.


L'usine a beau se savoir indispensable, puisqu'elle fournit environ 90% du carburant et combustible consommé à Berlin et sa région, y compris le kérosène de l'aéroport, l'argument ne suffit pas à rassurer.


Pour compliquer l'équation, le géant pétrolier russe Rosneft, contrôlé par le Kremlin, est actionnaire majoritaire du site.

Energie : les bonnes affaires des entreprises russes en Allemagne

Prise à la gorge par sa dépendance au gaz russe, l'Allemagne s'est découvert un autre talon d'Achille : le poids des capitaux russes dans ses raffineries de pétrole, oléoducs et autres réservoirs de gaz. 


Les filiales des géants Gazprom et Rosneft sont des acteurs clés des infrastructures énergétiques du pays.


Responsables politiques et économiques allemands se retrouvent "devant les ruines" d'une coopération avec la Russie longtemps perçue comme garante d'une détente avec le régime de Vladimir Poutine, observe le magazine Spiegel.


"Ils doivent se rendre à l'évidence, poursuit l'hebdomadaire : ils n'ont pas fait appel à des agents du changement au sein de la Russie, mais peut-être à des chevaux de Troie du Kremlin".

Réservoirs

Début avril, le gouvernement allemand a pris une décision inédite : prendre temporairement le contrôle de la filiale allemande de Gazprom, mesure radicale justifiée par un transfert opaque de la propriété de l'entreprise.


Le ministre de l'Economie a invoqué des enjeux "d'ordre public et de sécurité" nationale.


Et pour cause : détenu par Gazprom, le réservoir de Rehden (nord-ouest), en Basse-Saxe, représente à lui seul environ 20% de la capacité totale de stockage de gaz de l'Allemagne.


D'une capacité de 4 milliards de mètres cubes de gaz, il est présenté comme le plus grand d'Europe. Appartenant jusqu'en 2015 au groupe allemand BASF, il avait été cédé à la société Astora, filiale de Gazprom


Le groupe russe est soupçonné d'avoir délibérément maintenu son stockage à un faible niveau pendant l'été précédant l'invasion de l'Ukraine. Le réservoir de Rehden n'est plus rempli qu'à 0,5%.


Astora possède d'autres installations de stockage à Jemgum, à la frontière avec les Pays-Bas, et à Haidach, en Autriche. 


Gazprom Germania détenait aussi une participation dans un important stockage en cavité saline, non loin de Hambourg.

Réseaux de distribution 

Gascade, l'un des plus importants opérateurs de réseaux de distribution de gaz en Allemagne, est également détenu à 50,03% par Gazprom-Germania.


L'entreprise décrit son réseau de 3.200 kilomètres de gazoducs comme "la plaque tournante du transport européen du gaz naturel". Ses tuyaux baptisés Eugal, Midal, Stegal ou Weda transportent la matière première vers les métropoles allemandes. 


Sur son site internet, la société affirme agir de manière indépendante : "l'activité de transport de Gascade n'est pas soumise à l'influence du groupe Gazprom ou à celle de tout autre actionnaire." 


D'autres liaisons importantes comme le gazoduc nord-européen NEL et le gazoduc Opal de la mer Baltique appartiennent à l'entreprise Wiga transports, dans lequel Gazprom Germania détient une participation de 49,98%. 


Le reste de Gascade et de Wiga Transport est détenu par le groupe allemand Wintershall Dea - dont l'oligarque russe Mikhail Fridman, désormais sous sanctions occidentales, est propriétaire à un tiers.


Avec une part de marché d'environ 20%, Wingas, filiale à 100% de Gazprom-Germania, joue un rôle de premier plan dans la distribution de gaz, notamment aux services publics municipaux allemands, à des entreprises industrielles et des centrales électriques. 


La tutelle de l'Etat allemand sur les filiales de Gazprom est prévue jusqu'au 30 septembre. Durant cette période, le gouvernement devra choisir entre nationalisation et vente à un nouveau propriétaire.

Raffineries

La filiale Rosneft Allemagne du géant pétrolier russe revendique assurer un quart de toutes les importations allemandes de pétrole brut.


L'entreprise est propriétaire majoritaire de la raffinerie PCK de Schwedt, à l'est de Berlin. Ce site peut traiter environ 11,6 millions de tonnes de pétrole brut par an, ce qui correspond à environ 11% de la consommation totale de pétrole de l'Allemagne. 


Rosneft veut racheter la participation de 37,5% que possède le groupe anglo-néerlandais Shell dans la raffinerie faisant passer ses part à 92%. 


L'Office fédéral des cartels avait approuvé cette transaction quelques jours avant le déclenchement de la guerre. Le ministère de l'Economie examine actuellement si l'achat peut encore être arrêté.


Rosneft Allemagne détient également 24% et près de 29 % des actions des grandes raffineries Miro et Bayernoil dans le sud de l'Allemagne.


Comme Gazprom dans le secteur du gaz, Rosneft est également l'un des plus importants distributeurs et logisticiens pour le pétrole. Selon le quotidien Handelsblatt, les sociétés du groupe fournissent 4.000 clients majeurs en Allemagne.

Fin du monde «normal»
A la permanence locale du parti social-démocrate (SPD), on évite de s'exprimer "car les craintes sont déjà suffisamment grandes". De nombreuses entreprises locales dépendent de l'activité de la raffinerie.


Même si l'Union Européenne s'est contenté jeudi de décider d'un embargo sur le charbon russe, des sanctions sur le pétrole et le gaz russes viendront "tôt ou tard", a assuré le président du Conseil européen Charles Michel. 


L'Allemagne refuse un embargo immédiat sur l'ensemble des énergies russes, notamment le gaz. Mais Berlin veut s'en libérer progressivement et quasiment stopper ses achats de pétrole russe d'ici la fin de l'année.


Or ce pétrole est la raison d'être de la raffinerie de Schwedt où débouche une branche du plus long oléoduc du monde qui part du sud-est de la Russie. 


Le pipeline "Droujba" a été mis en service dans les années 1960 pour acheminer du brut de l'URSS vers les pays du bloc de l'Est. Il reste une source vitale de brut pour de nombreuses raffineries d'Europe centrale. "Droujba" signifie "amitié" en russe.


Fin 2021, Rosneft avait annoncé son intention d'augmenter de 54 à 92% sa participation dans la raffinerie PCK, en rachetant ses parts à Shell. Le groupe russe est présidé par Igor Setchine, un oligarque proche de Vladimir Poutine visé par les sanctions occidentales.


"Le monde était encore normal à l'époque. Il n'y avait aucune raison de refuser la participation russe, tout comme il y avait des participations allemandes en Russie", assure Alexander von Gersdorff, porte-parole de l'association allemande des industries pétrolières En2x.


Aujourd'hui il en est convaincu : "Sans pétrole en provenance de Russie, la raffinerie de Schwedt devrait être mise hors service. Il n'y aurait plus d'essence ni de diesel pour Berlin, sa région ou la Pologne occidentale".

«Irréaliste»
La gouvernement allemand a reconnu que le cas de Schwedt était complexe. L'option d'une nationalisation temporaire a été évoquée dans les médias. C'est la mesure exceptionnelle choisie récemment pour la filiale allemande de Gazprom, dont Berlin a pris le contrôle.


Esquissant un schéma sur un coin de papier, Buckhard Opitz assure que des alternatives au pétrole russe peuvent être trouvées pour la raffinerie, monstre métallique qui se dresse à la sortie de la ville, à une centaine de kilomètres de Berlin.


Un pipeline arrive du port allemand de Rostock, qui pourrait recevoir du brut d'autres parties du monde, dit-il. La Pologne pourraient compléter l'approvisionnement via le port de Gdansk.


"Irréaliste", juge Alexander von Gerstoff, compte-tenu des difficultés logistiques : Rostock ne peut accueillir des tankers suffisamment gros ; la Pologne a besoin de toutes ses capacités pour sa propre diversification. Et les raffineries de l'est de l'Allemagne ont été conçues pour fonctionner avec du brut russe, aux caractéristiques particulières.


"Différents scénarios logistiques et technologiques" sont à l'étude, a indiqué l'entreprise à l'AFP.


"La décision finale sera politique", assure Buckhard Opitz.


Le pape a été accueilli comme une rock star par les jeunes catholiques lors d'une veillée de jubilé

Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
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  • Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000.
  • La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

ROME : Des centaines de milliers de jeunes catholiques du monde entier ont acclamé samedi le pape François comme une rock star lors d'une veillée en plein air près de Rome, point d'orgue du Jubilé, après son arrivée spectaculaire à bord d'un hélicoptère.

Des pèlerins se sont exclamés et d'autres ont fondu en larmes lorsque l'hélicoptère militaire blanc a touché le sol de l'immense esplanade de Tor Vergata, à l'est de Rome, où près de 800 000 jeunes fidèles venus de 146 pays, selon les organisateurs, étaient rassemblés pour le « Jubilé de la Jeunesse », qui a débuté lundi.

Monté à bord de la papamobile, le premier pape américain a affiché un grand sourire et a salué la foule en liesse rassemblée le long de son parcours, après avoir passé la journée à écouter de la musique, à prier ou à échanger avec d'autres pèlerins sous un soleil de plomb.

« Le pape est là ! » annonce une voix survoltée à travers les haut-parleurs, entraînant des applaudissements nourris et des cris retentissants.

Mais l'animateur de l'événement a rapidement adopté un ton plus solennel lorsque le pape de 69 ans est monté sur scène, une grande croix de bois à la main.

« Chers jeunes, après avoir marché, prié et partagé ces jours de grâce du Jubilé qui vous sont dédiés, nous nous rassemblons maintenant dans la lumière de cette soirée pour veiller ensemble », a déclaré le pape. 

Parmi les fidèles, Julia Mortier, une Française de 18 ans, a la voix enrouée après avoir chanté et crié pendant des heures. « Nous sommes si heureux d'être là ! Voir le pape est une chance unique dans une vie. »

Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000, au cours duquel plus de deux millions de jeunes avaient répondu à l'appel du pape Jean-Paul II pour participer aux Journées mondiales de la jeunesse.

La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

- Un « Woodstock catholique » -

Certains dans la foule sont si loin qu'ils ne peuvent pas voir le pape sur l'immense scène surmontée d'une arche dorée et d'une imposante croix, qui domine la vaste esplanade de plus de 500 000 mètres carrés, soit près de 70 terrains de football.

« Je suis tellement heureux d'être ici, même si je suis un peu loin du pape », confie à l'AFP Andy Hewellyd, un étudiant britannique. Depuis sa place, il ne peut voir la scène que grâce à un écran géant.

La Rai, la radio-télévision publique italienne, a qualifié l'événement de « Woodstock catholique », alors qu'une vingtaine de groupes de musique et de danse, pour la plupart religieux, se sont succédé pendant la journée, diffusant de la musique à plein volume.

Victoria Perez, 21 ans, qui porte un drapeau espagnol et un lourd sac à dos, se réjouit d'être arrivée tôt « pour pouvoir voir de près » le chef des 1,4 milliard de catholiques.

« C'est la première fois que je vais le voir et j'ai hâte, alors je voulais arriver tôt pour avoir une bonne place », explique la jeune femme, impatiente de vivre cette « nuit de prières à la belle étoile ».

Quentin Remaury, un Français de 26 ans, dit de son côté avoir été inspiré par le message que le pape François a délivré à la jeunesse lors d'un déplacement à Cracovie en 2016.

« Le pape François nous avait dit de nous “lever de nos divans”, et cela m'a vraiment donné un élan », dit-il. 

- Confessionnal à ciel ouvert -

L'organisation de l'événement a constitué un défi logistique hors norme, avec quelque 10 000 personnes déployées, dont des policiers et des agents de la protection civile, et des mesures sanitaires, comme la distribution de bouteilles d'eau et de brumisateurs, ont été mises en place pour aider les participants à surmonter la chaleur estivale.

Le Vatican a indiqué que le pape avait rencontré et prié samedi avec les compagnons de voyage d'une pèlerine égyptienne de 18 ans, décédée vendredi soir d'une crise cardiaque, selon la Rai, alors qu'elle rentrait en bus à son hébergement après un événement à Rome.

Du Colisée aux abords du Vatican, en passant par la place d'Espagne, des flots de pèlerins exhibant les drapeaux de leur pays ont inondé toute la semaine les transports et les artères de la Ville éternelle, dans une ambiance festive entre concerts, conférences et prières.

Vendredi, le Circus Maximus, l'hippodrome où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique, au pied du mont Palatin, s'est transformé en un vaste confessionnal à ciel ouvert. Un millier de prêtres y ont entendu les confessions de dizaines de milliers de jeunes, dans dix langues différentes, sous des tentes blanches.


L’Ambassade du Maroc à Tokyo célèbre le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI

L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
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  • L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume
  • Le Japon a salué la stabilité du Maroc et le renforcement des liens économiques bilatéraux

TOKYO : L’Ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo a célébré mercredi le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.

L’événement a rassemblé des parlementaires éminents, des personnalités politiques japonaises, des diplomates, des chefs d’entreprise ainsi que des responsables gouvernementaux, conférant à la célébration une dimension solennelle et prestigieuse.

L’Ambassadeur Rachad Bouhlal a accueilli les invités en soulignant les réformes visionnaires et cohérentes menées par le Roi Mohammed VI tout au long de ses 25 années de règne. Ces réformes ont largement contribué à faire du Maroc « un pays moderne, ouvert et inclusif », tout en favorisant son développement économique et social, le positionnant comme un modèle pour d'autres nations.

L’Ambassadeur a également adressé ses salutations à l’Empereur et l’Impératrice du Japon, à la Famille impériale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple japonais.

Il a mis en avant le rôle du Maroc en tant que hub régional d’investissement et d’innovation, notamment dans les secteurs industriel et des infrastructures. Il a notamment cité le port de Tanger-Med, aujourd’hui le plus grand port de la Méditerranée, ainsi que l’expansion de la ligne à grande vitesse Al Boraq, première du genre en Afrique.

L’Ambassadeur Bouhlal a souligné que le Maroc figure parmi les premiers pays africains à adopter les énergies renouvelables, ce qui lui permet d’attirer des industries à forte valeur ajoutée. Il a précisé que le Royaume est désormais le premier constructeur de voitures particulières en Afrique, avec un rôle déterminant joué par les entreprises japonaises reconnues pour leur expertise technologique, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays.

Par ailleurs, le Maroc et le Japon ont signé un mémorandum d’entente pour la promotion de l’investissement et du commerce. Selon les données du tourisme international des Nations unies, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023, ce qui en fait la première destination touristique du continent africain.

Le ministre japonais de la Sécurité économique, KIUCHI Minoru, a salué les avancées du Maroc sous le leadership du Roi Mohammed VI. Il a exprimé l’admiration du Japon pour les réformes marocaines en faveur de la modernisation et de la justice sociale. Le ministre a souligné que la stabilité politique et l’ouverture du Royaume en font un partenaire de confiance, attirant un nombre croissant d’investissements japonais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.