Du Danemark au Portugal, l'Europe redouble d'efforts pour s'émanciper du gaz russe

Une photo prise le 7 avril 2022 montre le chantier de construction du gazoduc Baltic Pipe à Middelfart, au Danemark. (AFP)
Une photo prise le 7 avril 2022 montre le chantier de construction du gazoduc Baltic Pipe à Middelfart, au Danemark. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 12 avril 2022

Du Danemark au Portugal, l'Europe redouble d'efforts pour s'émanciper du gaz russe

  • Né il y a près de 20 ans, commencé en 2018, le projet partiellement sous-marin devrait désormais entrer en service en octobre, avant d'être entièrement opérationnel au 1er janvier 2023
  • Avec une capacité de transport annuelle de 10 milliards de m3 de gaz, le gazoduc doit permettre de garantir la moitié de la consommation de la Pologne

MIDDELFART: Posés non loin d'une tranchée boueuse, les grands tuyaux noirs vont être bientôt enfouis dans ce coin de terre au Danemark. Longtemps suspendu, le chantier d'un gazoduc reliant la Norvège à la Pologne a repris après l'invasion de l'Ukraine.


De projets de terminaux méthaniers dans le nord de l'Allemagne, en Finlande ou en France, en passant par de possibles nouvelles voies par l'Espagne ou l'est de la Méditerranée, l'Europe met les bouchées doubles pour s'émanciper du gaz russe, même si la tâche prendra des années, selon les experts.


A Middelfart, sur l'île danoise de Fionie, le chantier du Baltic Pipe a repris le mois dernier pour achever cette liaison de près de 900 kilomètres.


"Il s'agit aussi d'avoir le gaz dans le système danois, mais surtout d'aider le système gazier de nos bons voisins et amis polonais", explique à l'AFP Søren Juul Larsen, responsable du projet chez l'opérateur danois d'infrastructures énergétiques Energinet.


Une semaine à peine après l'invasion de l'Ukraine, l'autorité environnementale danoise - qui s'inquiétait notamment de l'impact du projet sur des espèces locales de souris et de chauve-souris - a accordé un permis pour poursuivre la construction, après neuf mois de suspension.


"Nous nous attendions à ce qu'il soit bientôt approuvé, mais bien sûr la guerre a rendu la question plus urgente", constate Trine Villumsen Berling, chercheuse à l'institut danois des études internationales. 


Né il y a près de 20 ans, commencé en 2018, le projet partiellement sous-marin devrait désormais entrer en service en octobre, avant d'être entièrement opérationnel au 1er janvier 2023.


"Nous avons vraiment une bonne coopération avec tous les contractants pour accélérer, faire tout ce que nous pouvons pour tenir le calendrier", assure M. Juul Larsen en faisant visiter les lieux.

Nord Stream 2 abandonné 
Avec une capacité de transport annuelle de 10 milliards de m3 de gaz, le gazoduc doit permettre de garantir la moitié de la consommation de la Pologne, qui avait annoncé il y a trois ans l'arrêt en 2022 de son vaste contrat avec le géant russe Gazprom.


Mais cette bonne nouvelle pour Varsovie pourrait compliquer les approvisionnements du reste de l'Europe, signe de la complexité de l'approvisionnement sur le continent.


La Norvège, deuxième fournisseur gazier de l'Europe après la Russie, assure en effet produire à pleine capacité et le gaz arrivant en Pologne ne sera donc plus vendu en Europe de l'Ouest.


"Ce projet devrait aider la Pologne, mais pourrait entraîner une diminution des exportations de gaz norvégien vers le Royaume-Uni et l'Allemagne", explique Zongqiang Luo, expert auprès du cabinet d'analyses Rystad.


En outre, de nombreux contrats à long terme entre la Russie et des fournisseurs européens courent encore pour 10 à 15 ans, note-t-il.


Mais selon l'exécutif européen, l'UE pourrait se passer complètement de gaz russe "bien avant 2030".


La Norvège étant à pleine cadence, les gisements aux Pays-Bas et au Royaume-Uni en déclin et la Russie indésirable, l'Europe cherche donc son gaz de plus loin, avec le gaz naturel liquéfié (GNL) transportable par navires, venant des Etats-Unis, du Qatar ou encore d'Afrique.


Mais son importation nécessite de construire des terminaux lourds, ou a minima de s'offrir des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) du GNL importé.

Voies alternatives 
Confrontée à l'abandon du gazoduc Nord Stream 2 venu de Russie - dont la construction avait repris l'hiver dernier dans les eaux danoises -, l'Allemagne a ainsi relancé en urgence trois projets d'installation de terminaux méthaniers, jusqu'ici considérés comme non prioritaires.


L'un pourrait être prêt pour l'hiver 2023/24, les deux autres pas avant 2026.


La Finlande, associée à l'Estonie, a annoncé jeudi un projet de location d'un navire-terminal d'importation, alors que les trois pays baltes ont annoncé avoir cessé d'importer du gaz russe depuis le 1er avril.


Dans le sud de l'Europe, l'Espagne et le Portugal défendent une voie d'approvisionnement alternative au gaz russe.


Le port de Sines, le plus grand du Portugal, envisage de doubler la capacité de son terminal gazier en moins de deux ans.


Reliée par gazoduc à l'Algérie et dotée de vastes terminaux méthaniers, l'Espagne pourrait présenter une option. Mais cela implique de lourds travaux afin d'améliorer les connexions avec le reste de l'UE, via la France.


Autre voie également relancée: connecter à l'Europe le gaz de l'est de la Méditerranée, découvert en masse depuis 20 ans au large d'Israël et de Chypre.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Short Url
  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
Short Url
  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Short Url
  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

--
L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

--
Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

--
Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

--
L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

--
"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.