Climat: l'objectif de Paris en vue si absolument toutes les promesses sont tenues, estime une étude

Un manifestant tient une banderole affichant un slogan "1,5 degré" lors d'une manifestation sur le changement climatique en dehors de la COP26 à Glasgow, le 12 novembre 2021. (Photo, AFP)
Un manifestant tient une banderole affichant un slogan "1,5 degré" lors d'une manifestation sur le changement climatique en dehors de la COP26 à Glasgow, le 12 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 13 avril 2022

Climat: l'objectif de Paris en vue si absolument toutes les promesses sont tenues, estime une étude

  • De nombreux pays ne tiennent déjà pas leurs engagements, alors que selon le tout récent rapport des experts climat de l'ONU (Giec) les émissions doivent plafonner d'ici trois ans pour que le monde reste « vivable»
  • L'accord de Paris, texte international de référence, fixe l'objectif de contenir le réchauffement de la planète « nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels» et si possible à +1,5°C

PARIS : Si tous les engagements nationaux, y compris sous conditions et à long terme, de réductions d'émissions de gaz à effet de serre et de neutralité carbone étaient intégralement tenus, il serait encore possible de contenir le réchauffement climatique juste sous la barre de +2°C, selon une étude publiée mercredi.

Mais ce résultat n'est que la compilation des effets attendus de "promesses" et ne garantit en rien qu'elles seront appliquées, soulignent les auteurs de l'étude, publiée dans la revue scientifique Nature.

Or, de nombreux pays ne tiennent déjà pas leurs engagements, alors que selon le tout récent rapport des experts climat de l'ONU (Giec) les émissions doivent plafonner d'ici trois ans pour que le monde reste "vivable". Le patron de l'ONU Antonio Guterres avait d'ailleurs dénoncé début avril les mensonges de certains pays qui "disent une chose et en font une autre" en matière de climat.

L'accord de Paris, texte international de référence, fixe l'objectif de contenir le réchauffement de la planète "nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et si possible à +1,5°C. Objectifs "hors de portée" avec les engagements internationaux actuels à horizon 2030, selon le Giec.

Mais le Giec se fonde sur des  "contributions nationales" soumises par les Etats (NDC, dans le jargon onusien), des textes formels dans lesquels les pays déclarent leurs engagements à l'horizon 2030.

La nouvelle étude, elle, analyse tous les engagements pris jusqu'à la fin de la dernière conférence mondiale sur le climat (COP26) en novembre à Glasgow, qui s'était conclue sur la réaffirmation de l'objectif prioritaire de "maintenir +1,5°C en vie". 

Tout reste à faire

L'étude s'intéresse donc à toutes les promesses, qu'elles aient été formalisées dans ces "NDC" ou non. Elle inclut par exemple les objectifs de réductions d'émissions pris sous conditions d'aide technique ou financière par certain pays, notamment en développement. Et elle a aussi intégré comme devant être tenus les engagements de neutralité carbone affichés par de nombreux pays, souvent à horizon 2050, voire plus lointain.

Le champ de leurs calculs est donc bien plus large que celui du Giec, qui évalue les seules NDC et estime que si les engagements fermes à 2030 étaient tenus, le mercure monterait de +2,8°C.

Les auteurs ont modélisé les engagements de 196 pays depuis la signature de l'accord de Paris en 2015. Et si tous étaient entièrement appliqués aux dates prévues, ils estiment que le réchauffement pourrait être contenu entre 1,8°C et 2°C.

Par contre, il n'y aurait qu'entre 6% et 10% de chances d'atteindre l'objectif plus ambitieux de +1,5°C.

Selon l'auteur principal, Malte Meinshausen de l'université de Melbourne, l'étude montre ainsi "pour la première fois (que) nous pourrions contenir le réchauffement sous la barre symbolique de 2°C avec les promesses sur la table, à supposer bien sûr que les pays tiennent leurs promesses et qu'un soutien approprié soit fourni à tous les pays pour qu'ils tiennent leurs promesses dans les délais et dans leur intégralité".

Mais il s'agit "d'une quantification des objectifs et des engagements" et "bien entendu pas" de "dire que les politiques nécessaires sont déjà mises en œuvre", a souligné lors d'un point presse en ligne le professeur Meinshausen, lui-même un des auteurs du Giec. 

Au contraire, l'étude confirme les analyses du Giec alertant que des actions fortes "sont nécessaires cette décennie pour avoir une chance de ne pas largement dépasser +1,5°C" et qu'il faut donc "rehausser l'ambition d'ici 2030", a-t-il insisté.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.