Bataille autour des navires de croisière sur l'île paradisiaque de Key West

Le fondateur du Key West Committee for Safer Cleaner Ships, Arlo Haskell regarde un cutter (à droite) de la Garde côtière américaine naviguer à Key West, en Floride, le 12 avril 2022. La paix idyllique de l’île est menacée par les navires de croisière chargés de touristes. (Chandan Khanna/AFP)
Le fondateur du Key West Committee for Safer Cleaner Ships, Arlo Haskell regarde un cutter (à droite) de la Garde côtière américaine naviguer à Key West, en Floride, le 12 avril 2022. La paix idyllique de l’île est menacée par les navires de croisière chargés de touristes. (Chandan Khanna/AFP)
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Publié le Dimanche 17 avril 2022

Bataille autour des navires de croisière sur l'île paradisiaque de Key West

  • De nombreux commerces locaux dépendent de la présence de navires de croisière, mais beaucoup d'habitants disent aussi leur ras-le-bol de ces arrivées
  • «Ces navires de croisière sont une industrie d'extraction, qui tire des profits de la beauté de Key West tout en portant atteinte à cette beauté»

KEY WEST, États-Unis : Avec ses eaux turquoise et ses flamboyants couchers de soleil, l'île de Key West, à l'extrême sud de la Floride, invite plus à de lentes promenades qu'aux batailles juridiques. Pourtant, ces dernières années, les grands bateaux de croisière y ont semé la discorde.

Ces énormes navires amènent chaque jour des milliers de touristes dans cette petite ville de 26.000 habitants.

De nombreux commerces locaux dépendent de leur présence, mais beaucoup d'habitants disent aussi leur ras-le-bol de ces arrivées, comme Arlo Haskell, cofondateur de l'association Safer Cleaner Ships.

«Ces navires de croisière sont une industrie d'extraction, qui tire des profits de la beauté de Key West tout en portant atteinte à cette beauté et en gâchant l'expérience de tout le monde», affirme-t-il.

En 2020, son association a poussé pour trois référendums locaux: un pour limiter la taille des bateaux, un autre pour qu'ils ne puissent pas faire débarquer plus de 1.500 personnes par jour, et un dernier pour donner la préférence aux navires plus respectueux de l'environnement.

Les trois propositions ont été approuvées par 60 à 80% des votants et ratifiées par la mairie, une victoire pour M. Haskell. C'est du moins ce qu'il pensait.

En juin 2021, le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a signé une loi suspendant la mesure. Le texte affirmait que les électeurs ne pouvaient pas s'immiscer dans les questions de commerce maritime.

Peu avant, a indiqué le journal Miami Herald, des compagnies appartenant au propriétaire du quai B de Key West (l'un des principaux bénéficiaires de l'arrivée de croisières) avaient donné près d'un million de dollars aux Amis de Ron DeSantis, un groupe créé pour récolter des fonds pour le gouverneur, dont le nom circule pour la présidentielle de 2024.

- Quais fermés -

Safer Cleaner Ships a donc repris la bataille, s'appuyant sur des données inespérées.

Pendant la pandémie, la suspension des croisières n'a en effet pas fait plonger les finances locales. Au contraire, en 2021, la ville a obtenu 25% de plus de taxes sur les ventes qu'en 2019.

Hôtels et restaurants semblent avoir profité du fait que la Floride ait promu l'ouverture des commerces en plein Covid-19, quand d'autres Etats du pays imposaient de sévères restrictions.

L'association de M. Haskell a alors tenté de mobiliser la population pour que la mairie agisse.

Comme le nombre de bateaux de croisière ne peut être limité, l'administration municipale a approuvé le mois dernier la fermeture de deux quais publics de Key West à ces navires.

Désormais, ces bâtiments peuvent seulement accoster dans le seul quai privé de la ville, le quai B, qui reçoit un bateau de croisière par jour. Fini le temps où arrivaient quotidiennement deux ou trois de ces bateaux.

Une bonne nouvelle pour beaucoup, mais un coup dur pour certains commerces.

Car si les touristes des croisières ne passent que quelques heures dans la ville, et mangent en général à bord de leur bateau, ils sont une source de revenus pour les magasins de souvenirs, les glaciers et les lieux comme le musée Ernest Hemingway, situé dans la maison de l'écrivain américain qui y a vécu entre 1931 et 1939, explique la maire, Teri Johnston.

- «Dégâts» -

En cette matinée de semaine, les rues de la ville sont quasi vides.

Vanessa Wilder attend que les passagers d'un bateau récemment arrivé viennent louer des vélos.

«Nous tirons beaucoup de ces navires», dit la jeune femme de 25 ans. «Si nous ne les avions pas, beaucoup de commerces ici devraient fermer.»

M. Haskell salue la dernière mesure de la mairie, mais insiste sur le fait que les navires arrivant sur le quai privé ne devraient pas dépasser la taille désirée par les habitants.

Ces bateaux «provoquent de gros dégâts dans notre écosystème», assure-t-il.

Scott Atwell, un porte-parole de l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine à Key West, tempère.

«Nous n'avons pas d'études spécifiques (établissant) que la turbidité due aux bateaux de croisière est différente de la turbidité naturelle» ou disant qu'elle «atteint nos récifs de corail de manière dommageable», dit-il.

La mairie a malgré tout décidé de surveiller la qualité des eaux.

«Nous ne voulons pas nous débarrasser des bateaux de croisière», conclut la maire. «Nous voulons les amener à un juste milieu pour que nous ayons de bonnes conditions économiques mais aussi une bonne qualité de vie pour notre population.»


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.