Décès du chanteur Arno, crinière blanche et voix rocailleuse

 Sur cette photo d'archives prise le 3 décembre 2010, le chanteur belge Arno se produit à la salle de concert de la Cartonnerie à Reims, dans le nord-est de la France. Le chanteur belge Arno est décédé à l'âge de 72 ans, a annoncé son agent le 23 avril 2022. (AFP).
Sur cette photo d'archives prise le 3 décembre 2010, le chanteur belge Arno se produit à la salle de concert de la Cartonnerie à Reims, dans le nord-est de la France. Le chanteur belge Arno est décédé à l'âge de 72 ans, a annoncé son agent le 23 avril 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 23 avril 2022

Décès du chanteur Arno, crinière blanche et voix rocailleuse

  • Né le 21 mai 1949 d'une famille de résistants et de syndicalistes, Arnold Charles Ernest Hintjens fut un humaniste et Européen convaincu
  • Vêtu du même costume noir depuis des lustres, le Tom Waits belge se démarquait par son franc-parler, bousculant parfois la syntaxe française avec son accent flamand, pour décrire la complexité des émotions humaines

PARIS : Le chanteur belge Arno, décédé samedi à 72 ans, chantait comme personne son Ostende natale,  les filles du bord de mer ou encore les yeux de sa mère.

Il était toujours une référence pour la nouvelle scène. Stromae, qui l'avait rejoint sur scène en début d'année, avait raconté à l'AFP leur lien. 

"J'ai entendu 'Putain putain', trop bien écrite, et j'en ai fait un remix. Je lui ai demandé s'il pouvait venir la chanter avec moi aux Trans Musicales de Rennes (ouest de la France), pour mes premiers concerts en 2010". "Il est venu, alors que c'est une légende, qu'il n'avait rien à gagner, alors que moi j'étais le mec d'un seul tube", confiait en mars Stromae.

Crinière blanche et voix rocailleuse, Arno était capable sur scène de parler à quelques minutes d'intervalle du peintre Léon Spilliaert (1881-1946), originaire de la même ville que lui, maître des ambiances entre chien et loup.

Composée à l'origine par Salvatore Adamo dans les années 1960, sa chanson "Les filles du bord de mer" est doucement ironique, sur un air de java. Reprise et popularisée par Arno, elle prend toute sa dimension canaille, salée comme la mer du Nord.  

Vêtu du même costume noir depuis des lustres, le Tom Waits belge se démarquait par son franc-parler, bousculant parfois la syntaxe française avec son accent flamand, pour décrire la complexité des émotions humaines. Ou faire rimer cholestérol avec rock'n'roll.

«L'être humain m'inspire»

"C'est l'être humain qui m'inspire, avec toutes ces conneries qu'il fait, ses faiblesses... il tombe amoureux, il fait des guerres, il vote pour tel ou tel parti, il tombe malade et tout le bazar", avait-il partagé avec l'AFP à la sortie de son album "Human Incognito" (2015).

Globe-trotter - "je suis parti à Katmandou en stop quand j'étais jeune" - il a bien tenté de vivre à Paris, Amsterdam, Londres ou Copenhague, mais est toujrs repassé par les cases Bruxelles et Ostende. 

Né le 21 mai 1949 d'une famille de résistants et de syndicalistes, Arnold Charles Ernest Hintjens fut un humaniste et Européen convaincu. "Putain, putain/C'est vachement bien/Nous sommes quand même/Tous des Européens", scandait-il ainsi dans un titre phare de TC Matic, son groupe de rock des années 1980.

"Je viens d'une génération où, quand j'étais jeune, tout était possible, 'the sky was the limit', racontait-il encore à l'AFP. Il y avait une révolte contre le système, la jeunesse se créait sa propre culture. Maintenant, il n'y a plus de révolte alors qu'il y aurait beaucoup contre quoi le faire". 

«Deux bars en faillite»

"Il n'y avait pas de crise et il y avait une vraie solidarité: je n'ai jamais fumé un joint tout seul!", soulignait-il, goguenard en 2015. "On fumait un joint - ce que je ne fais plus - avec Marvin Gaye en promenade sur la plage à Ostende", précisait-il encore en 2019 à l'occasion de la sortie de son album "Santeboutique" (une expression pour dire "c'est +bordélique+, c'est le bazar, quoi").

"J'ai été son cuisinier pendant presque un an, c'était au début des années 1980". Marvin Gaye, figure de la Motown, en perdition, a alors besoin de fuir - ses problèmes de drogue dure, d'argent, de couple... - et débarque sur ce bout de côte de mer du Nord. "C'était un mec formidable, Marvin".

Arno - qui fut aussi acteur dans quelques films - a surmonté une forme d'autisme et un bégaiement de jeunesse. Il avait révélé en février 2020 devoir se faire opérer d'un cancer du pancréas. 

Quelques jours plus tard, sur la scène du Trianon à Paris - dernière prestation avant son intervention chirurgicale - il n'avait qu'effleuré pudiquement le sujet. Avec humour comme d'habitude. "J'ai pas bu depuis trois mois, mon foie était en grève. Bon, deux bars ont fait faillite".


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com