Union à gauche, le tour de force de Mélenchon qui pose un défi existentiel au PS

Jean-Luc Melenchon arrive au siège de LFI à Paris le 4 mai 2022 (Photo, AFP).
Jean-Luc Melenchon arrive au siège de LFI à Paris le 4 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 mai 2022

Union à gauche, le tour de force de Mélenchon qui pose un défi existentiel au PS

  • Le chef des négociateurs socialistes Pierre Jouvet s'est félicité vendredi de ce «rassemblement historique»
  • La jeune garde impatiente de nouer des accords sur les cendres du fiasco de la candidate socialiste Anne Hidalgo à la présidentielle

PARIS: Malgré de profondes divergences, Jean-Luc Mélenchon a accompli le tour de force de réunir les principaux partis de gauche sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour une aventure commune qui pose un défi existentiel au PS.

Longtemps fantasmée et souvent qualifiée d'impossible, l'union des gauches est devenue une réalité dans la nuit de jeudi à vendredi lorsque le Conseil national du PS a adopté, au terme de débats parfois houleux, à 62% l'accord avec La France insoumise.

Ce changement d'orientation historique consacre un grand vainqueur: Jean-Luc Mélenchon qui, fort de ses 22% au premier tour de la présidentielle, a réussi son OPA sur la gauche en unissant sous un même drapeau le PS mais aussi les écologistes d'EELV et les communistes, dans la perspective des législatives de juin où il vise à être nommé "Premier ministre". Dans l'immédiat, il ne sera pas lui-même candidat aux législatives, a-t-il précisé au 20H de France 2.

Le leader insoumis organise une photo de famille samedi à l'occasion d'une Convention d'investiture de la "Nouvelle union populaire écologique et sociale" (Nupes) à Aubervilliers, près de Paris.

L'événement marque une rupture profonde pour le PS, notamment par rapport au quinquennat Hollande, dont les conséquences à court et moyen terme restent incertaines.

Le chef des négociateurs socialistes Pierre Jouvet s'est félicité vendredi de ce "rassemblement historique" qu'attendaient "les Français désespérés de cette désunion".

"Nous avons prouvé que nous étions capables de converger vers un projet commun pour changer la vie des gens", s'est réjoui le représentant de la nouvelle vague du PS où une fracture générationnelle est clairement apparue ces derniers jours.

Avec, d'un côté, une jeune garde impatiente de nouer des accords sur les cendres du fiasco de la candidate socialiste Anne Hidalgo à la présidentielle (1,74%). Et, de l'autre, les "éléphants" comme François Hollande, Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault ou Jean-Christophe Cambadélis, vent debout contre cette union avec M. Mélenchon qui ne les a jamais ménagés.

A LFI, on applaudit, à l'image de l'eurodéputée LFI Manon Aubry. "Je me souviens la première fois qu'on a vu le Parti socialiste, il y a une grosse semaine, j'avais le sentiment d'avoir en face de moi un nouveau Parti socialiste, prêt à revenir sur les lois El Khomri [sur le droit du travail], prêt à défendre la retraite à 60 ans, la VIe République, et même à ne pas respecter certaines règles européennes", a-t-elle dit.

Le PS, «c'est fini»

Ce virage à gauche conduit le politologue (et ancien candidat LR aux régionales de 2015) Dominique Reynié à dire que le Parti socialiste, "c'est fini", du moins en tant que "formation de gouvernement, qui accède au pouvoir, qui gouverne, qui conduit les affaires publiques de façon raisonnable, qui peut mener des réformes".

"Le Parti socialiste désormais se retrouve dans le sillage lointain d'une force qui est une force protestataire, La France insoumise", a-t-il estimé sur BFMTV, rappelant les différences au départ énormes entre PS et LFI, notamment dans leur "rapport à l'Europe, à l'universalisme, à la République".

Les adversaires politiques s'en délectent, à l'image du député MoDem Jean-Noël Barrot qui évoque "un triple reniement, du PS sur la question de la laïcité, du PCF sur le nucléaire et des Verts sur l'Europe".

Plusieurs figures du PS se sont également élevées contre ce "grand écart" sur plusieurs points programmatiques-clé, comblé au prix de nombreuses contorsions sémantiques. Certains ont d'ores et déjà appelé à "l'insoumission aux Insoumis", comme le sénateur Rachid Temal.

La puissante présidente de la région Occitanie Carole Delga, opposée à l'accord, s'inquiète, elle, du peu de circonscriptions réservées au PS (70 sur 577) et a prévenu qu'elle soutiendrait des candidats dissidents. 

Elle a annoncé dans deux interviews, au Parisien et au quotidien régional La Dépêche, sont intention d'organiser dans quelques mois des "États généraux de la gauche républicaine, européenne et écologiste, ouverts à des militants, des sympathisants, à la société civile, tous ceux qui, à gauche, veulent un projet de société qui ne soit ni celui d’Emmanuel Macron ni celui de Jean-Luc Mélenchon".

L'ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve a déjà rendu sa carte du PS. D'autres membres pourraient suivre et quitter un parti "transformé en paillasson", comme le regrettait mercredi auprès de l'AFP le président du département de l'Hérault et ancien député Kléber Mesquida, 76 ans, dont 47 ans au PS.

Du côté de la majorité d'Emmanuel Macron, on s'empresse déjà de leur tendre la main. "Je dis : +Rejoignez-nous+ aux sociaux-démocrates. Nos portes sont grandes ouvertes", a insisté vendredi le patron de LREM Stanislas Guerini.

Le ministre Olivier Véran, ex-PS, a lui adressé une lettre à ses "anciens camarades qui s'interrogent" en leur disant: "Ce n'est pas vous qui quittez le parti socialiste, c'est lui qui vient de vous quitter".


JO-2024: 6 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 pour l'arrivée de la flamme

La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • La soirée a rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%)
  • Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%

PARIS: L'arrivée de la flamme olympique à Marseille en début de soirée mercredi a été suivie par 5,9 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 réunies, selon des chiffres publiés par Médiamétrie jeudi.

Sa descente sur le sol français depuis le trois-mâts Belem dans les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, et l'allumage du chaudron par le rappeur marseillais Jul ont rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%).

Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%.

 

 


France : pas de partage de la dissuasion nucléaire avec l'UE, répète Marine Le Pen

La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
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  • Dans une tribune au quotidien Le Figaro, Marine Le Pen développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct»
  • Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction

PARIS : La dirigeante française d'extrême droite Marine Le Pen a mis en cause la légitimité démocratique des commissaires européens, qui ne sont pas élus au suffrage universel direct, pour justifier son refus d'envisager que la France partage la dissuasion nucléaire avec ses partenaires.

Dans une tribune au quotidien Le Figaro, elle développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct».

«Une légitimité démocratique que n'aurait évidemment pas un commissaire européen», ajoute-t-elle dans ce texte publié sur le site du journal.

«Partager la dissuasion, c'est l'abolir», tranche-t-elle.

Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction.

Les oppositions lui ont reproché de «brader» la souveraineté nationale.

«Mettons tout sur la table», a insisté le chef de l'Etat deux jours après, dans un entretien avec la presse régionale française.

Mais pour la présidente du groupe Rassemblement national (extrême droite) à l'Assemblée nationale, battue au second tour de la présidentielle de 2022 par Emmanuel Macron, «la dissuasion repose sur un certain nombre de paramètres incompatibles avec toute collégialité supranationale».

«Qui fixera les critères d'emploi ? Qui décidera de la conduite à tenir ? Du caractère conventionnel ou nucléaire de la riposte ? Il y aurait nécessairement débat. Et, à la faveur de ce débat, les intérêts sont divergents», décrit-elle, en jugeant qu'«aucun peuple n'accepte de risquer sa disparition pour en sauver un autre».

«Comme si, à trois ans de la fin de son mandat, il lui fallait s'attaquer aux derniers piliers encore debout de notre indépendance nationale», s'agace-t-elle encore à propos d'Emmanuel Macron.

Choisir de partager la dissuasion nucléaire dont, depuis le Brexit, la France est seule à disposer dans l'UE, «viendrait affaiblir à nouveau notre démocratie, déjà dépossédée de la plupart de ses prérogatives au profit d'organismes supranationaux non élus», ajoute Marine Le Pen.

La doctrine française prévoit l'usage de l'arme suprême uniquement si ses intérêts vitaux sont menacés. Depuis les années 1970, la dissuasion française comprend donc une dimension européenne, les intérêts vitaux français n'étant pas uniquement liés au territoire du pays.

La France est le seul Etat membre doté de l'arme nucléaire depuis la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

 


JO-2024: Marseille donne le coup d'envoi du relais olympique, rendez-vous à Paris

Cette photographie montre le trois-mâts français Belem, datant du XIXe siècle, escorté par les plaisanciers alors qu'il navigue près de la côte de Marseille, le 8 mai 2024, avant d'accoster avec la torche olympique, en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Nicolas Tucat / AFP)
Cette photographie montre le trois-mâts français Belem, datant du XIXe siècle, escorté par les plaisanciers alors qu'il navigue près de la côte de Marseille, le 8 mai 2024, avant d'accoster avec la torche olympique, en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Nicolas Tucat / AFP)
Le chanteur et compositeur français Said M'Roumbaba, alias Soprano, observe la cérémonie d'arrivée de la flamme olympique à Marseille, dans le sud de la France, le 8 mai 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Sylvain Thomas AFP)
Le chanteur et compositeur français Said M'Roumbaba, alias Soprano, observe la cérémonie d'arrivée de la flamme olympique à Marseille, dans le sud de la France, le 8 mai 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Sylvain Thomas AFP)
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  • Jeudi matin, au lendemain de l'allumage du premier chaudron olympique par le rappeur Jul sur le Vieux-Port, plusieurs dizaines de personnes avaient monté la colline pour assister à ce moment particulier et l’archevêque de Marseille était présent
  • Pour ce grand relais de la flamme, tradition née lors des JO 1936 à Berlin, Marseille sera la seule ville, avec Paris, à être traversée sur une journée entière

MARSEILLE, France : Le relais de la flamme olympique a débuté jeudi à Marseille, devant l'emblématique basilique Notre-Dame de la Garde, où Basile Boli, légende du football marseillais, a été porté en premier la torche qui arrivera le 26 juillet à Paris pour la cérémonie d'ouverture des JO-2024.

L'ex-international français, seul buteur lors de la victoire de l'Olympique de Marseille en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions 1993, a pris le départ à 08H20 juste sous la célèbre statue dorée de la «Bonne-Mère» qui veille sur la deuxième ville de France.

Vêtu de blanc comme tous les porteurs, il a ensuite passé le relais, sous un grand ciel bleu, en donnant le «baiser de la torche» à Colette Cataldo, 83 ans, supportrice historique de l’OM, qui a chanté «Allumer le feu» de Johnny Hallyday.

«Voilà, ça fait battre le coeur et c'est fantastique. C'est la flamme olympique, c'est le symbole du sport, du vivre ensemble, de tout ce qu'on peut espérer dans le monde», a commenté Basile Boli. «J'aurais jamais cru ça de ma vie», s'est exclamé Colette Cataldo.

«Attention, ça va passer très vite votre relais, profitez-en!», leur avait lancé auparavant Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JO de Paris-2024.

- «C'est parti !» -

«Le départ c'est important dans le sport», a-t-il ajouté. «On a pris un bon départ... maintenant c'est parti! On va chaque jour délivrer ces moments de fête, d'émotions» avec 10.000 relayeurs dans 400 villes de France jusqu'à la cérémonie d'ouverture des JO (26 juillet - 11 août).

Jeudi matin, au lendemain de l'allumage du premier chaudron olympique par le rappeur Jul sur le Vieux-Port, plusieurs dizaines de personnes avaient monté la colline pour assister à ce moment particulier et le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, était présent en tenue d'apparat.

«Ca fait un petit réveil musculaire, mais comme les JO en France, c'est une fois tous les 100 ans, ça valait le coup», dit en souriant à l'AFP Julie Landon, 36 ans, venue à pied d'un autre quartier de Marseille.

La flamme a ensuite poursuivi son chemin en contrebas, accueillie par des centaines de personnes, beaucoup postées aussi aux fenêtres des immeubles.

Comme mercredi, lors de son arrivée à Marseille à bord du trois-mâts Belem sous les yeux de plus de 200.000 personnes, un important dispositif de sécurité est mis en oeuvre pour protéger le flambeau et ses porteurs.

Pour ce grand relais de la flamme, tradition née lors des JO 1936 à Berlin, Marseille sera la seule ville, avec Paris, à être traversée sur une journée entière, portée par près de 200 relayeurs, sportifs, artistes et anonymes, mais aussi un collectif de 28 athlètes européens, ce 9 mai étant également la journée de l'Europe.

La gymnaste ukrainienne Maria Vysochanska, dont le père combat sur le front contre l'invasion russe, sera la capitaine de ce relais collectif auquel participeront également l'ancien perchiste français Jean Galfione, ou la Polonaise Anita Wlodarczyk, triple championne olympique en titre du lancer de marteau.

Au fil de huit segments tracés à travers la ville, la flamme passera ensuite par plusieurs lieux emblématiques, notamment le palais du Pharo, la Corniche qui domine la Méditerranée, la marina olympique où se tiendront cet été les épreuves de voile, le Vieux-Port, le Mucem ou les grandes lettres MARSEILLE installées façon Hollywood à l'entrée nord de la ville.

L'ancien basketteur Tony Parker, le skieur Cyprien Sarrazin, auteur cet hiver d'un incroyable doublé sur la mythique descente de Kitzbühel, et plusieurs membres de l'équipe de France de voile porteront également le feu olympique.

- Drogba avant le départ -

L'actrice et humoriste Nicole Ferroni et le chef triplement étoilé Alexandre Mazzia, associé à la préparation des repas des athlètes cet été et dont le restaurant est à Marseille, seront eux aussi relayeurs.

Pour conclure cette première journée du relais, le dernier segment conduira la flamme jusqu'au Stade Vélodrome, où se tiendront cet été 10 matches des tournois olympiques féminin et masculin de football.

Le ballon rond sera alors à l'honneur avec la présence de Jean-Pierre Papin, Ballon d'Or 1991, de Louisa Necib, Marseillaise et ancienne N.10 de l'équipe de France, et de Valentin Rongier, actuel capitaine de l'OM. Zinedine Zidane, autre illustre Marseillais dont le nom avait circulé pour l'allumage du chaudron mercredi, n'est en revanche pas prévu au programme.

Le rappeur Soprano, enfant des quartiers Nord de la ville, effectuera pour sa part un spectaculaire relais sur le toit du stade. Puis il remettra la flamme à Eric Di Meco, champion d'Europe 1993 avec l'OM, qui la tendra lui-même à Didier Drogba, autre légende du club marseillais, à charge pour ce dernier d'allumer donc le deuxième chaudron de ces Jeux, au pied du mythique Vélodrome.

Vendredi, la flamme quittera enfin Marseille pour continuer son périple par le Var. Puis son chemin se poursuivra jusqu'à Paris, via le Mont-Saint-Michel, les plages du Débarquement, le Château de Versailles ou encore le Viaduc de Millau.