«Tenue décente exigée»: la polémique sur le burkini enflamme Grenoble

Baigneurs sur une plage de Six-Fours-les-Plages, dans le sud de la France, le 27 mai 2021. (Nicolas Tucat / AFP)
Baigneurs sur une plage de Six-Fours-les-Plages, dans le sud de la France, le 27 mai 2021. (Nicolas Tucat / AFP)
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Publié le Samedi 14 mai 2022

«Tenue décente exigée»: la polémique sur le burkini enflamme Grenoble

  • Le sujet qui polarise depuis plusieurs mois la classe politique française figure à l'ordre du jour du conseil municipal prévu lundi
  • Pour le maire de Grenoble, les restrictions introduites il y a dix ans se résument à «des injonctions sur le corps des femmes»

GRENOBLE, France : «Tenue décente exigée»: à l'approche de l'été, le code vestimentaire dans les piscines de Grenoble fait des remous alors que la municipalité menée par l'écologiste Eric Piolle veut autoriser le burkini -et le monokini-, à la grande fureur de l'opposition. 

Le maire EELV l'avait promis de longue date, le sujet serait remis sur la table après l'élection présidentielle et avant l'ouverture estivale des piscines municipales, mi-juin.  Et, le sujet qui polarise depuis plusieurs mois la classe politique française figure à l'ordre du jour du conseil municipal prévu lundi.

Concrètement, il s'agit de modifier le règlement intérieur des piscines municipales, notamment son article 12 qui exige des usagers une «tenue décente» et «une attitude correcte».

Pour l'heure, le texte requiert que les baigneurs soient vêtus d'un maillot de bain recouvrant «au minimum la partie située entre le haut des cuisses et la ceinture et au maximum la partie située au-dessus des genoux et au-dessus des coudes».

Ces précisions pourraient sauter dans le texte remanié.

Car pour le maire de Grenoble, les restrictions introduites il y a dix ans se résument à «des injonctions sur le corps des femmes».

«Notre volonté est de lever les interdits vestimentaires aberrants: cela concerne les seins nus, les maillots couvrants pour se protéger du soleil ou pour raison de conviction. La question n'est pas d’être pour ou contre le burkini spécifiquement», argue-t-il tout en plaidant pour un service public «accessible à tous» et en invoquant la loi de 1905 sur la laïcité.

- Tempête dans une piscine -

Mais pour ses opposants, le burkini n'est qu'une «version aquatique du voile islamiste». 

En quelques jours, le vote annoncé au conseil municipal a provoqué une tempête politique, les deux camps s'affrontant à coups de tribunes, pétitions et prises de position musclées dans la presse ou sur les réseaux sociaux.

Début mai, le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, a ouvert les hostilités en accusant le maire de Grenoble de «soumission à l’islamisme» et en menaçant de couper toute subvention à la ville si la mesure passe.

«Ce que défend M. Piolle est une impasse terrible pour notre pays», a-t-il estimé, en l'accusant de «faire des pactes avec l'islam politique» pour «acheter des voix», à quelques semaines des élections législatives.

Plusieurs dizaines d'élus locaux ou départementaux ont signé cette semaine des appels à renoncer à un vote selon eux «imposé par des groupes minoritaires, dont le seul objectif est de tester en permanence la sensibilité de nos institutions au fait religieux».

Certains redoutent un effet domino, pour d'autres élus qui seraient »de la même façon, demain, sommés de se positionner». D'autres font un lien avec le port du voile intégral que les talibans viennent d'imposer aux femmes en Afghanistan.

L'ancien maire de» Grenoble, Alain Carignon, désormais dans l'opposition municipale a dénoncé la «croisade solitaire» de son successeur.

- Opérations coup de poing -

Dans l'autre camp, une centaine de personnalités dont des féministes comme Caroline De Haas ou Alice Coffin, ont publié une tribune de soutien: «les femmes musulmanes ont autant leur place à la piscine» que les autres citoyens et «personne ne doit être stigmatisé·e jusque dans les bassins en raison de son choix de maillot».

Le texte a été rédigé par la controversée association Alliance Citoyenne, organisatrice de plusieurs opérations coup de poing dans les piscines grenobloises en faveur du port du burkini, depuis mai 2019.

Fondée en 2012 à Grenoble, Alliance Citoyenne y revendique actuellement plus de 5.000 membres. Aujourd'hui présente dans d'autres villes, elle soutient le collectif de joueuses de football voilées les +Hijabeuses+, mobilisées contre la Fédération française de football (FFF) qui interdit le port du voile en compétition.

Alliance citoyenne a été accusée l'an dernier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de faire «pression sur les pouvoirs publics pour promouvoir, au profit des musulmans, des règles compatibles avec la charia».

Une récente enquête du Parisien l'accuse aussi d'avoir fiché les origines et les croyances d’habitants des quartiers populaires afin de les recruter pour de futures campagnes.

Plusieurs manifestations pour ou contre le burkini sont d'ores et déjà annoncées lundi en marge du conseil municipal.

Le burkini est autorisé dans les piscines de Rennes depuis 2018. Contactée par l'AFP, la mairie n'a pas souhaité communiquer à ce sujet.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.