Hommages à Elie Buzyn, survivant de la Shoah, décédé à 93 ans

Elie Buzyn, rescapé de la Shoah déporté à Auschwitz, fait des gestes le 21 janvier 2015 à Paris. (AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE)
Elie Buzyn, rescapé de la Shoah déporté à Auschwitz, fait des gestes le 21 janvier 2015 à Paris. (AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE)
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Publié le Lundi 23 mai 2022

Hommages à Elie Buzyn, survivant de la Shoah, décédé à 93 ans

  • Ce natif de Pologne, rescapé du camp d'Auschwitz, s'était installé en France en 1956. Après la guerre, il s'était longtemps tu, comme de nombreux autres survivants
  • Plus tard, il n'a eu de cesse de s'employer à transmettre la mémoire de la Shoah; en racontant son terrible récit lors de conférences ou en accompagnant plusieurs de ses petits-enfants

PARIS: Il a témoigné une dernière fois devant des jeunes, puis il s'est éteint: Elie Buzyn, l'un des derniers témoins de la Shoah, "militant du devoir de mémoire", est mort à 93 ans, suscitant de nombreux hommages.


"Il est décédé ce matin. Il était entouré de sa famille", a déclaré sa fille Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé. "Il a fait un malaise hier (dimanche) soir juste après une conférence de témoignages, où il était avec des jeunes pour +passer le relais+, une conférence, qui a été très émouvante, très bouleversante, qui l'a beaucoup touché", a-t-elle ajouté.


Ce natif de Pologne, rescapé du camp d'Auschwitz, s'était installé en France en 1956. Après la guerre, il s'était longtemps tu, comme de nombreux autres survivants. Mais plus tard, il n'a eu de cesse de s'employer à transmettre la mémoire de la Shoah; en racontant son terrible récit lors de conférences ou en accompagnant plusieurs de ses petits-enfants ainsi que des groupes scolaires au camp d'Auschwitz-Birkenau.


"Puisque nous allons disparaître sous peu, je vous charge de devenir les 'témoins des témoins' que nous sommes", avait-il dit en 2018, devant les jeunes générations qu'il accompagnait lors d'un voyage organisé par le grand rabbin de France Haïm Korsia.


En janvier encore, celui qui fut chirurgien orthopédique, était au côté de Jean Castex, alors Premier ministre, à l'occasion du 77e anniversaire de la libération des camps nazis allemands. "Je vous rappelle qu'en 1933, le chancelier Hitler est arrivé au pouvoir après des élections tout à fait démocratiques", avait-il lancé devant des adolescents. "Alors, il faut bien réfléchir avant d'aller voter".


"Il a transmis le relais avec une constance et une détermination incroyable jusqu'au bout", a déclaré à l'AFP le grand rabbin Haïm Korsia, saluant "un homme qui a toujours été dans le combat, dans la capacité à regarder devant lui" et dont on "doit garder cette force de vie". "Un militant du devoir de mémoire que j'aimais tendrement comme un père", a-t-il déclaré.

Un «géant»
Après 1945, "d'autres (rescapés, ndlr) se sont suicidés et lui a avancé", a confié Agnès Buzyn. C'était "le choix du courage" que "de choisir la vie".


"Survivant de la Shoah, il témoigna sans relâche et jusqu’à ses derniers jours de l’indicible. Sa mémoire vivra", a affirmé le président Emmanuel Macron dans la soirée sur Twitter.


"Je me rappelle avec une très vive émotion cette visite à Auschwitz", lors de laquelle "il nous a fait ressentir l’horreur de la tragédie", a aussi réagi Jean Castex, ajoutant que cette journée serait "assurément un des moments forts de [son] mandat à Matignon".


Cet "infatigable combattant de la mémoire", aura "jusqu’au bout, porté la parole des victimes de la barbarie nazie", a pour sa part déclaré Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives (Crif), sur Twitter.


"Nous n'oublierons jamais le témoignage du docteur Elie Buzyn, qui jusqu'à ces derniers jours continuait avec force à transmettre son expérience de vie liée à la Shoah", a ajouté, sur le même réseau, Elie Korchia, président du Consistoire central, tandis que Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, louait en lui "un Mensch dont l'absence sera irremplaçable", utilisant le terme yiddish servant à qualifier un homme exemplaire.


"Un géant", qui aura témoigné "devant des milliers d'élèves et d'étudiants", selon l'Union des étudiants juifs de France.


La maire de Paris Anne Hidalgo a salué un homme qui a "consacré, sans relâche, sa vie à témoigner et transmettre la mémoire de la Shoah". SOS Racisme a loué en lui celui qui témoignait "des conséquences de la haine antisémite et raciste".


"A chaque disparition des derniers survivants de la Shoah comme Elie Buzyn, je me pose la même question: allons-nous être à la hauteur pour transmettre cette Histoire indicible que nous avons reçue de la bouche même de ces héros ?", s'est interrogé Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.