Trump a martelé ses «mensonges» sur l'élection de 2020 malgré les alertes de ses fidèles

Lors de quatre auditions à venir, la commission dite «du 6 janvier» continuera à présenter ses conclusions sur son année d'enquête (Photo, AFP).
Lors de quatre auditions à venir, la commission dite «du 6 janvier» continuera à présenter ses conclusions sur son année d'enquête (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 14 juin 2022

Trump a martelé ses «mensonges» sur l'élection de 2020 malgré les alertes de ses fidèles

  • Après près d'un an d'enquête, le groupe d'élus a livré un récit minutieux sur les manœuvres de l'ancien président entre le soir de l'élection présidentielle et l'assaut du Capitole
  • Donald Trump a dénoncé lundi une «parodie de justice» dans un communiqué

WASHINGTON: Son ministre de la Justice, une ribambelle de conseillers et même sa propre fille... une commission parlementaire a fourni lundi une chronologie troublante de la façon dont Donald Trump a tenté de se maintenir au pouvoir après sa défaite à la présidentielle de 2020, assurant que l'élection lui avait été "volée", malgré les dénégations répétées de ses plus proches fidèles.

"Avant même l'élection, M. Trump avait décidé que, qu'importent les faits et la vérité, s'il perdait l'élection, il affirmerait qu'elle était truquée", a affirmé Zoe Lofgren, élue démocrate membre de cette commission cherchant à faire la lumière sur la responsabilité du milliardaire républicain dans l'attaque du Congrès américain par ses partisans, le 6 janvier 2021.

Après près d'un an d'enquête, ce groupe d'élus a livré un récit minutieux sur les manœuvres de l'ancien président entre le soir de l'élection présidentielle et l'assaut du Capitole.

Trump fustige une «parodie de justice»

Donald Trump a dénoncé lundi la "parodie de justice" que constituent les travaux de la commission parlementaire dans un communiqué de 12 pages où il réitère en outre ses fausses allégations de fraude concernant l'élection de 2020.

"Cette comédie (...) est une tentative éhontée de détourner l'attention du public de la vérité (...) qui est que les Américains sont massivement venus à Washington le 6 janvier 2021 pour tenir leurs élus pour responsables des signes évidents d'activité criminelle lors de l'élection", écrit l'ancien président dans ce document en dépit des innombrables preuves du contraire.

L'avocat de Trump «en état d'ébriété»

Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote le 3 novembre 2020, Joe Biden et Donald Trump sont au coude-à-coude. "Il devenait évident que l'élection ne serait pas décidée ce soir-là", a confié Ivanka Trump, la fille de l'ancien président et à l'époque l'une de ses plus proches conseillères, dans un témoignage diffusé lundi par la commission.

Pourtant, peu avant 02H30 du matin, Donald Trump se présente devant les télévisions américaines depuis les salons de la Maison Blanche. "Honnêtement, nous avons gagné l'élection", lance-t-il, malgré le décompte toujours en cours.

"Il était bien trop tôt pour prendre ce genre de décision", a jugé Bill Stepien, le directeur de campagne de Donald Trump, devant ce groupe d'élus.

Un des seuls à encourager le président dans sa démarche ce soir-là? Son avocat personnel, Rudy Giuliani, qui selon un des conseillers du président témoignant devant la commission, était "clairement en état d'ébriété".

Le président «en colère»

Le 7 novembre 2020, juste avant 11H30, Joe Biden est déclaré vainqueur. Ce même jour, le directeur de campagne de Donald Trump assiste à une réunion avec le président sortant. "Nous lui avons dit ce que nous pensions être ses chances de victoire à ce stade (...), qu'il y avait peut-être 5 ou 10% de chances" qu'il gagne, détaille Bill Stepien.

Le président "était de plus en plus en colère", raconte M. Stepien. Le dirigeant décide alors de changer ses équipes pour s'entourer de personnes qui le soutiennent dans sa croisade.

Le 19 novembre, cette nouvelle équipe juridique tient une conférence de presse des plus déroutantes. Sidney Powell, une des avocates de Donald Trump, accuse pêle-mêle le Venezuela, Cuba et les démocrates d'avoir ourdi un complot électoral.

À ses côtés, Rudy Giuliani, dénonce "un scandaleux rideau de fer de censure". Sous la chaleur des projecteurs, un liquide marron, de la teinture capillaire, commence à dégouliner sur ses tempes.

«Des âneries»

Quatre jours plus tard, le ministre de la Justice Bill Barr se rend à la Maison Blanche. "C'était un peu gênant", confie le ministre dans une vidéo retransmise lundi par la commission.

À plusieurs reprises, dit-il, les deux hommes ont examiné ensemble les supposées fraudes à l'élection avancées par Donald Trump. "Des âneries" exprimées par un homme "détaché de la réalité", estime le ministre de la Justice qui démissionnera le 14 décembre.

Dans le mois qui suivra, Donald Trump et son entourage continueront à véhiculer "ces mensonges" sur la fraude électorale pour récolter des dons, a argué la commission. Inondant ses partisans de dizaines de courriels par jour, son équipe de campagne amassera 250 millions de dollars entre le jour de l'élection et le 6 janvier 2021, a-t-elle révélé.

"Le grand mensonge était aussi une grande arnaque", a fustigé l'élue Zoe Lofgren, connue pour avoir travaillé sur les mises en accusation devant le Congrès de trois présidents: Richard Nixon, Bill Clinton... et Donald Trump.

L'ancien locataire de la Maison Blanche a une nouvelle fois dénoncé cette enquête parlementaire, la qualifiant de "chasse aux sorcières", qui fait selon lui "honte à l'Amérique".

Lors de quatre auditions à venir, la commission dite "du 6 janvier" continuera à présenter ses conclusions sur son année d'enquête, plaçant Donald Trump au cœur "d'une tentative de coup d'Etat".

Le ministre américain de la Justice Merrick Garland, qui a assuré suivre "toutes les auditions" de cette commission, a promis lundi de demander des comptes à tous les acteurs du 6 janvier 2021, "quel que soit leur rang, leur position, et qu'ils aient été présents ou non" lors de l'assaut du Capitole.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Short Url
  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Short Url
  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.