Accusé d'agressions sexuelles, Kevin Spacey laissé libre par la justice britannique

L'acteur américain Kevin Spacey a été laissé libre jusqu'à une prochaine audience en juillet (Photo, AFP).
L'acteur américain Kevin Spacey a été laissé libre jusqu'à une prochaine audience en juillet (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 juin 2022

Accusé d'agressions sexuelles, Kevin Spacey laissé libre par la justice britannique

  • Le juge a décidé de le laisser libre jusqu'à une prochaine audience, le 14 juillet, qui aura lieu au tribunal de Southwark, à Londres
  • Cette brève audience, consacrée à des questions de procédures, lance ce qui s'annonce comme une longue bataille judiciaire

LONDRES: L'acteur américain Kevin Spacey a été laissé libre jusqu'à une prochaine audience en juillet, à l'issue d'une comparution jeudi devant la justice britannique pour des accusations d'agressions sexuelles sur trois hommes.

Déterminé à faire valoir son innocence, la star de la série "House of Cards", dont la carrière a été stoppée net par une série d'accusations depuis l'affaire Weinstein, est apparu calme et confiant à la Westminster Magistrates Court.

Au début de l'audience, le comédien, en costume bleu, a décliné son identité, sa date de naissance et son adresse, puis lui ont été lues les accusations retenues contre lui.

Le juge a décidé de le laisser libre jusqu'à une prochaine audience, le 14 juillet, qui aura lieu au tribunal de Southwark, à Londres.

Le procureur avait déclaré que l'acteur avait "pleinement coopéré" à l'enquête mais avait demandé qu'il soit placé en liberté conditionnelle avec obligation de rester à Londres.

Son avocat, Patrick Gibbs, avait fait valoir que l'acteur voulait "poursuivre sa vie" et que "toutes ses affaires sont aux Etats-Unis", où il a "un chien de neuf ans".

Cette brève audience, consacrée à des questions de procédures, lance ce qui s'annonce comme une longue bataille judiciaire.

L'acteur, âgé de 62 ans, est poursuivi pour quatre agressions sexuelles sur trois hommes, dont les noms n'ont pas été rendus publics, entre mars 2005 et avril 2013. Il est également accusé d'avoir forcé l'un d'eux à une activité sexuelle avec pénétration sans son consentement, chef d'accusation qui se distingue du viol (qui implique une pénétration avec un pénis) dans le droit anglais.

Kevin Spacey avait été formellement inculpé lundi, après le feu vert donné fin mai par le parquet britannique à ces poursuites.

L'acteur s'était alors dit "déçu" mais avait annoncé son intention de se présenter devant la justice britannique pour "prouver son innocence".

Deux inculpations visent des faits d'agressions sexuelles en mars 2005 à Londres sur un même plaignant, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années.

Une autre agression sexuelle concerne un deuxième plaignant d'une trentaine d'années, en août 2008, qui l'accuse également de l'avoir forcé à une activité sexuelle avec pénétration sans son consentement.

Enfin, une autre agression sexuelle aurait visé un troisième plaignant, également trentenaire, en avril 2013 dans le Gloucestershire (Sud-Ouest de l'Angleterre).

Débarqué de Netflix

Ces accusations contre Kevin Spacey, suivant d'autres aux Etats-Unis, avaient été formulées dans la foulée du scandale Weinstein, du nom du producteur de cinéma américain visé par de nombreuses accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles, révélées à l'automne 2017 par le New York Times et le New Yorker.

Elles ont eu de lourdes conséquences sur la carrière et la réputation de l'acteur deux fois oscarisé (pour "American Beauty" et "Usual Suspects"). Evoluant sur les planches avant d'être consacré au cinéma, il avait été débarqué par Netflix de la série à succès "House of Cards" où il jouait le personnage principal.

Son grand retour au cinéma --dans le film "L'uomo che disegno Dio" (L'homme qui dessine Dieu)-- avait été annoncé l'an dernier. L'Américain campe un détective dans ce long-métrage dirigé par le réalisateur italien Franco Nero qui joue aussi le rôle principal.

Scotland Yard avait ouvert une enquête après avoir reçu des plaintes d'agressions sexuelles contre l'acteur, dont certaines auraient été commises dans le quartier de Lambeth à Londres, où se situe le théâtre Old Vic dont il fut directeur artistique entre 2004 et 2015.

Dans son pays, Kevin Spacey avait été inculpé d'attentat à la pudeur et d'agression sexuelle dans l'Etat du Massachusetts, sur la côte Est. Il était accusé d'avoir, en juillet 2016, mis la main sur le sexe d'un jeune homme de 18 ans employé dans un bar, après l'avoir fait boire.

Mais les poursuites avaient été abandonnées en juillet 2019.

Fin mai, il a comparu devant un juge de New York pour une audience de procédure dans le cadre d'une action au civil intentée par l'acteur Anthony Rapp, qui l'avait accusé de lui avoir fait des avances sexuelles lorsqu'il était adolescent. Kevin Spacey avait démenti et l'action a été abandonnée au pénal.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.