Le corps de l'ex-président angolais autopsié en Espagne

L'ancien président angolais José Eduardo dos Santos avec son épouse Ana Paula (Photo, AFP).
L'ancien président angolais José Eduardo dos Santos avec son épouse Ana Paula (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 12 juillet 2022

Le corps de l'ex-président angolais autopsié en Espagne

  • La fille de l'ex-président angolais avait demandé à la justice espagnole de pratiquer cette autopsie
  • Jose Eduardo Dos Santos avait été hospitalisé après un arrêt cardiaque

MADRID: Le corps de l'ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos, mort vendredi à Barcelone, a été autopsié à la demande d'une de ses filles, qui juge son décès "suspicieux" et souhaite empêcher son enterrement en Angola.

L'autopsie "a été réalisée durant le week-end", ont indiqué lundi à l'AFP les avocats de Tchizé dos Santos. "Nous n'avons pas encore les résultats", ont-ils précisé.

La fille de l'ex-président angolais avait demandé, quelques heures après le décès de son père, à la justice espagnole de pratiquer cette autopsie. Sollicitée par l'AFP, une porte-parole du tribunal de Barcelone (nord-est de l'Espagne) a confirmé qu'un juge avait donné son feu vert à l'autopsie vendredi soir mais n'a pas communiqué davantage de détails.

Jose Eduardo dos Santos, qui a dirigé l'Angola d'une main de fer de 1979 à 2017, est mort vendredi matin à l'âge de 79 ans dans une clinique de Barcelone, où il avait été hospitalisé après un arrêt cardiaque le 23 juin.

L'ancien chef d'Etat avait quitté l'Angola pour Barcelone en avril 2019, officiellement pour raisons de santé.

Son placement en soins intensifs, révélé par la presse, a mis au jour les vives tensions existant au sein de la famille dos Santos, notamment entre sa dernière épouse Ana Paula - une ex-hôtesse de l'air de 21 ans sa cadette - et sa fille Tchizé dos Santos, âgée de 44 ans.

Tchizé dos Santos, qui a porté plainte en Espagne quelques jours avant le décès pour "tentative d'homicide", accuse Ana Paula et le médecin personnel de son père d'être responsables de la détérioration de l'état de santé de l'ancien chef d'Etat. Elle assure que son père était séparé depuis longtemps d'Ana Paula.

Deuil national

"Depuis leur séparation en 2017 et jusqu'au mois d'avril dernier, Ana Paula n'avait pas rendu visite à Barcelone" à l'ancien président, a assuré Tchizé dos Santos dans un communiqué publié samedi par ses avocats.

Or, "c'est depuis qu'elle est arrivée à Barcelone et s'est installée dans la maison" de l'ex-chef d'Etat "que sa santé s'est gravement détériorée", tant sur le plan physique que cognitif, ajoute-t-elle.

Tchizé dos Santos, qui évoque dans son communiqué "une série d'indices" laissant penser que le décès de son père s'est produit dans des "conditions suspicieuses", souhaite s'opposer au retour de son corps en Angola.

L'ancien président "a exprimé son souhait d'être enterré dans l'intimité en Espagne" et non "en Angola avec des funérailles nationales qui pourraient favoriser le gouvernement actuel" du président Joao Lourenço, insiste-t-elle.

Le ministre angolais des Affaires étrangères, Tete Antonio, qui s'est rendu vendredi dans la clinique de Barcelone où Jose Eduardo dos Santos est décédé, a refusé de commenter ces accusations.

"Nous ne sommes pas venus pour discuter de questions de cette nature, mais pour être présent lors d'un moment difficile", a-t-il déclaré à des journalistes.

"Mon père ne voulait pas être enterré par Joao Lourenço", a souligné lundi soir Tchizé dos Santos lors d'un entretien à la chaîne CNN Portugal, décrivant l'actuel chef de l'Etat comme "un dictateur corrompu".

Le successeur de M. dos Santos à la tête de l'Angola, qui est candidat à sa réélection en août prochain, a décrété sept jours de deuil national jusqu'à vendredi inclus.

Les autorités angolaises ont par ailleurs annoncé lundi matin l'ouverture d'un livre de condoléances à Luanda, la capitale, pour permettre aux Angolais de lui rendre hommage. Elles n'ont en revanche pas annoncé de quelconque calendrier pour d'éventuelles obsèques officielles en Angola.

Dauphin de dos Santos, Joao Lourenço avait surpris en lançant dès son arrivée au pouvoir une vaste campagne contre la corruption ciblant la famille de son prédécesseur.

Né dans un bidonville de la capitale Luanda, Jose Eduardo dos Santos est accusé d'avoir largement détourné les ressources angolaises en favorisant sa famille et ses proches. Une autre de ses filles, Isabel, est considérée comme la femme la plus riche d'Afrique.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".