Les actionnaires de Twitter voteront le 13 septembre sur le rachat par Musk

Le PDG de Tesla, Elon Musk (Photo, AFP).
Le PDG de Tesla, Elon Musk (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 27 juillet 2022

Les actionnaires de Twitter voteront le 13 septembre sur le rachat par Musk

  • Twitter a convoqué ses actionnaires pour une «réunion spéciale» par vidéoconférence
  • Le réseau social a lancé des poursuites contre le multimilliardaire, pour le forcer à honorer son engagement

SAN FRANCISCO: Le vote des actionnaires de Twitter sur son acquisition par Elon Musk aura lieu le 13 septembre, avant que s'ouvre en octobre le procès que le réseau social a intenté à l'homme le plus riche du monde.

Twitter a convoqué ses actionnaires pour une "réunion spéciale" par vidéoconférence, d'après des documents officiels déposés mardi auprès de la SEC, le gendarme boursier américain.

Le contexte du vote a dramatiquement changé depuis fin avril, quand le conseil d'administration du groupe et Elon Musk avaient signé un accord pour le rachat de Twitter à 54,20 dollars l'action, soit une valorisation de 44 milliards de dollars.

Le 8 juillet, le patron de Tesla et SpaceX a mis fin unilatéralement à cet accord, au motif que la société basée à San Francisco aurait selon lui menti sur la proportion de comptes automatisés et de spams sur sa plateforme.

Twitter a ensuite lancé des poursuites contre le multimilliardaire, pour le forcer à honorer son engagement.

La juge chargée du dossier, la présidente d'un tribunal spécialisé en droit des affaires, a indiqué la semaine dernière que le procès se tiendrait en octobre et durerait cinq jours. Les deux parties n'ont pas encore réussi à se mettre d'accord sur une date.

Le conseil d'administration de Twitter a dans le passé appelé ses actionnaires à voter en faveur de l'acquisition le moment venu.

Son titre vaut actuellement environ 39 dollars. Si la transaction avait finalement lieu, elle représenterait une plus-value conséquente pour les actionnaires.

La décision de la juge a été perçue comme une première victoire pour la firme à l'oiseau bleu, qui avait demandé une procédure accélérée, dès le mois de septembre, pour ne pas faire durer la période d'incertitude qui paralyse en partie l'entreprise.

Elon Musk voulait lui que les hostilités ne soient pas ouvertes avant l'année prochaine, assurant que des experts devraient analyser "des montagnes de données" sur les faux comptes.

Les avocats de Twitter estiment que le fantasque entrepreneur a changé d'avis face à la récente baisse des valorisations en Bourse des entreprises technologiques.

Dans la plainte, ils l'accusent "d'hypocrisie" et de "mauvaise foi".

"Nous soupçonnons que M. Musk veuille retarder ce procès suffisamment longtemps pour ne jamais avoir à rendre de comptes. (...) Il sait que dans ce genre de circonstances, une justice en retard est souvent une justice non rendue. C'est même ce qu'il espère", a assené l'un d'eux, William Savitt, lors de l'audience préliminaire du 19 juillet.


L’Opep se montre «proactive et préventive», affirme le ministre saoudien de l’Énergie à CNBC

Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, lors d’une interview avec CNBC. (Photo, capture d'écran).
Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, lors d’une interview avec CNBC. (Photo, capture d'écran).
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  • Lundi, les prix du pétrole ont augmenté de plus d’un dollar le baril après que l’Arabie saoudite s’est engagée à réduire sa production d’un million de barils supplémentaires par jour
  • L’Opep+ pompe environ 40% du brut mondial et a réduit son objectif de production de 3,66 millions de barils par jour au total

VIENNE: Défendant les décisions prises par l’alliance des producteurs de pétrole, le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a insisté sur la nécessité de «faire confiance à l’Opep+», qu’il a décrite comme étant l’«organisation internationale la plus efficace» pour rétablir la stabilité du marché.

Dimanche, lors d’une interview avec Dan Murphy de CNBC International, le ministre de l’Énergie a expliqué que les réductions volontaires de la production de pétrole annoncées par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), dont la Russie, étaient des mesures de précaution.

«Nous étions simplement persuadés, si vous voulez, que l’environnement n’était pas suffisamment propice à la confiance. C’est pourquoi la prise de mesures de précaution permet d’éviter les risques. Le fait d’être proactif et préventif fait partie du rythme typique que nous avons instauré au sein de l’Opep», a souligné le prince Abdelaziz.

Lundi, les prix du pétrole ont augmenté de plus d’un dollar le baril (1 dollar = 0,93 euro) après que l’Arabie saoudite s’est engagée à réduire sa production d’un million de barils supplémentaires par jour à partir de juillet afin de faire face aux obstacles macroéconomiques qui ont contribué à la dépression des marchés.

Cette réduction volontaire vient s’ajouter à un accord plus vaste de l’Opep+ visant à limiter l’offre jusqu’en 2024, le groupe cherchant à faire remonter les prix du pétrole en baisse.

L’Opep+ pompe environ 40% du brut mondial et a réduit son objectif de production de 3,66 millions de barils par jour au total, soit 3,6% de la demande mondiale.

«C’est la cerise sur le gâteau», a commenté le prince Abdelaziz en ce qui concerne la décision de l’Arabie saoudite.

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Dan Murphy de CNBC International lors d’une interview avec le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane.

Le Royaume a maintenu l’option d’une extension des réductions volontaires en fonction de «la manière dont la situation évolue réellement».

Le ministre saoudien de l’Énergie a confié à CNBC que le groupe des producteurs de pétrole envisageait de nouvelles valeurs de référence afin de garantir des quotas de production équitables et justes pour tous les pays membres, et ce de manière transparente, en fonction de leurs capacités.

Aujourd’hui, l’OPEP+ a l’intention de demander à trois analystes indépendants – IHS, Wood Mackenzie et Rystad Energy – d’étudier la capacité individuelle de chaque pays membre du groupe.

«D’ici le milieu de l’année prochaine, nous espérons disposer de nouvelles valeurs de référence et d’une solution qui rendra les choses plus équitables et plus justes pour tout le monde, et qui permettra d’assigner à chaque pays membre des niveaux de production correspondant à ses capacités, de la manière la plus transparente possible», a indiqué le ministre. 

Lorsqu’on lui a demandé s’il faisait confiance à la Russie, alliée de l’Opep, le prince Abdelaziz a répondu par l’affirmative.

«Absolument. Cependant, je suis toujours d’accord avec la phrase du président (Ronald) Reagan: “Faites confiance mais vérifiez”», a-t-il affirmé, soulignant le rôle déterminant des sources indépendantes dans l’évaluation de la production.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Menacée de boycott, la fraise espagnole voit rouge

Des fraises emballées à Ayamonte, Huelva, le 20 mai 2022 (Photo, AFP).
Des fraises emballées à Ayamonte, Huelva, le 20 mai 2022 (Photo, AFP).
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  • L'ONG entend ainsi dénoncer un projet de loi du gouvernement régional andalou, aux mains du Parti Populaire (PP, droite), visant à régulariser des exploitations illégales de fruits rouges
  • Selon Interfresa, la province de Huelva produit 300 000 tonnes de fraises par an, soit plus de 90% de la production espagnole

MADRID: Une campagne de boycott des fraises espagnoles, lancée en Allemagne au nom de la défense de l'environnement, a provoqué la fureur des agriculteurs et de la droite espagnole, poussant une délégation parlementaire allemande, en visite en Espagne, à suspendre lundi ses travaux.

C'est "une attaque dure et injustifiée contre le secteur agricole de notre pays", a dénoncé dans un communiqué le syndicat agricole Asaja, déplorant une "agression contre des milliers de producteurs et leurs familles qui travaillent dur toute l'année pour faire vivre leurs exploitations".

Cette campagne ciblant la fraise cultivée dans la province de Huelva (Andalousie, sud), première région exportatrice de fruits rouges en Europe, "porte préjudice à l'ensemble" du secteur, a estimé de son côté l'association interprofessionnelle de la fraise espagnole (Interfresa).

Au coeur de cette polémique: un appel au boycott lancé par l'organisation citoyenne allemande Campact, signé par plus de 162 000 personnes et appelant les principaux supermarchés allemands, comme Lidl et Edeka, à retirer de leurs étals les fraises produites dans cette province.

L'ONG entend ainsi dénoncer un projet de loi du gouvernement régional andalou, aux mains du Parti Populaire (PP, droite), visant à régulariser des exploitations illégales de fruits rouges situées à proximité du parc naturel de Doñana, lieu de refuge pour des millions d'oiseaux migrateurs.

Selon les associations environnementales, cette initiative pourrait entraîner la légalisation de 1 500 hectares de cultures, irriguées pour la plupart par des puits clandestins. De quoi mettre en péril l'avenir de cette réserve emblématique classée à l'Unesco, aujourd'hui menacée de désertification.

"Si le gouvernement régional andalou parvient à ses fins, il y aura encore plus d'eau utilisée pour la culture des fraises", ce qui reviendra à "détruire cet écosystème fragile", souligne Campact, qui appelle les consommateurs allemands à ne plus acheter de "fraises de la sécheresse".

«Ingérence»

Cette campagne avait été dénoncée la semaine dernière par le PP, qui dit vouloir réparer une injustice suscitée par une précédente loi de 2014 ayant permis de régulariser 9 000 hectares de cultures illégales... mais en laissant de côté plusieurs centaines d'agriculteurs.

La fraise de Huelva est victime "d'attaques injustes", motivées par "des questions idéologiques", avait déploré Carmen Crespo, responsable des questions agricoles au sein du gouvernement régional andalou, en accusant le gouvernement central espagnol, dirigé par la gauche, de soutenir Campact.

Lundi, cette polémique est montée d'un cran autour de la visite d'une délégation de neuf parlementaires allemands de toutes obédiences politiques portant sur les conséquences de la sécheresse et du "prélèvement illégal d'eau" dans la région de Doñana.

Cette "visite de députés allemands" qui "tentent de contrôler la production de nos agriculteurs (...) est absolument inacceptable. C'est une ingérence qu'aucun gouvernement décent ne devrait tolérer", s'est agacé Santiago Abascal, chef de file du parti d'extrême droite Vox, soutien de l'initiative du PP en Andalousie.

Un discours relayé par le syndicat Asaja, qui a accusé le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez de soutenir cette "campagne de dénigrement" à des fins politiques, dans un contexte de "confrontation" exacerbé par la campagne pour les élections législatives anticipées du 23 juillet.

«Négationnisme»

Opposé à la régularisation des fermes illégales, M. Sánchez ne cesse d'accuser le PP et Vox de "négationnisme" climatique et a mis en garde les autorités andalouses contre de possibles sanctions européennes.

Dans ce contexte explosif, la délégation de députés allemands a annoncé lundi en fin de matinée la suspension de sa visite, qui devait se terminer vendredi, "compte tenu de l'importance politique" prise par ce déplacement "dans le cadre des prochaines élections législatives".

"Ce voyage devait servir à un échange technique" dans "l'intérêt de nos deux pays", a toutefois regretté la délégation dans un communiqué, espérant "poursuivre cet échange à l'avenir".

Selon Interfresa, la province de Huelva produit 300 000 tonnes de fraises par an, soit plus de 90% de la production espagnole, et génère près de 100 000 emplois directs. L'Allemagne est son premier marché d'exportation, avec un chiffre d'affaires annuel estimé à 186 millions d'euros.

Début 2022, une vingtaine de chaînes de supermarchés européens, dont Lidl, Aldi ou Sainsbury's, avaient déjà appelé le gouvernement andalou à renoncer à son projet.


Bruxelles demande aux plateformes d'identifier les contenus générés par l'intelligence artificielle

La vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova s'exprime lors d'une conférence de presse au siège de l'UE, à Bruxelles, le 5 juin 2023 (Photo, AFP).
La vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova s'exprime lors d'une conférence de presse au siège de l'UE, à Bruxelles, le 5 juin 2023 (Photo, AFP).
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  • La commissaire tchèque chargée des Valeurs et de la Transparence a adressé cette demande aux signataires du code de bonnes pratiques de l'UE contre la désinformation qu'elle a rencontrés lundi à Bruxelles
  • Plusieurs fausses photographies produites avec de l'IA générative ont récemment été largement relayées sur les réseaux sociaux

BRUXELLES: La Commission européenne veut que les plateformes en ligne identifient clairement les contenus - images, sons, textes... - générés par l'intelligence artificielle (IA) pour lutter contre les risques de désinformation, a annoncé lundi la vice-présidente de l'exécutif européen, Vera Jourova.

La commissaire tchèque chargée des Valeurs et de la Transparence a adressé cette demande aux signataires du code de bonnes pratiques de l'UE contre la désinformation qu'elle a rencontrés lundi à Bruxelles. Ce code, non contraignant, regroupe sur une base volontaire une quarantaine d'organisations, dont des plateformes majeures comme Facebook, Google, YouTube, TikTok - tandis que Twitter l'a récemment quitté.

"Les signataires qui intègrent l'IA générative dans leurs services comme Bing Chat pour Microsoft, Bard pour Google devraient intégrer les garanties nécessaires pour que ces services ne puissent pas être utilisés par des acteurs malveillants pour générer de la désinformation", a déclaré Vera Jourova lors d'un point de presse.

"Et deuxièmement, les signataires qui ont des services susceptibles de diffuser de la désinformation générée par l'IA devraient mettre en place une technologie pour reconnaître ce contenu et l'indiquer clairement aux utilisateurs", a ajouté Mme Jourova.

Plusieurs fausses photographies produites avec de l'IA générative ont récemment été largement relayées sur les réseaux sociaux, comme celle du pape en doudoune ou l'arrestation de l'ancien président américain Donald Trump.

Les très grandes plateformes qui comptent plus de 45 millions d'utilisateurs actifs dans l'UE seront soumises à partir du 25 août à des obligations en la matière dans le cadre de la législation sur les services numériques (DSA). Cette règlementation prévoit "le recours à un marquage bien visible" pour garantir qu'"une image, contenu audio ou vidéo généré ou manipulé (...) est reconnaissable".

Mais la Commission veut la mise en place du label "immédiatement" dans le cadre du code de bonnes pratiques contre la désinformation. Une façon d'inciter les plateformes signataires à se mettre en conformité dès que possible avec le DSA qui, lui, s'appliquera de façon contraignante.

L'UE négocie par ailleurs une législation spécifiquement sur l'IA, qui prévoit des obligations de transparence pour les générateurs de contenus rédactionnels type ChatGPT, mais ces discussions entre les Etats membres et les eurodéputés traînent en longueur.

Si le texte devait être adopté avant la fin de l'année, il entrerait en vigueur "au plus tôt fin 2025", selon le commissaire européen pour le Numérique Thierry Breton, qui a convenu avec le patron de Google, Sundar Pichai, de travailler d'ici là sur des règles avec les entreprises volontaires.