Sonatrach et Engie signent un accord de partenariat

Selon la direction de Sonatrach, les deux groupes affirment leur volonté d’étendre leur partenariat sur le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz naturel. (Fournie)
Selon la direction de Sonatrach, les deux groupes affirment leur volonté d’étendre leur partenariat sur le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz naturel. (Fournie)
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Publié le Vendredi 29 juillet 2022

Sonatrach et Engie signent un accord de partenariat

  • Selon la direction de Sonatrach, les deux groupes affirment leur volonté d’étendre leur partenariat sur le gaz naturel liquéfié et le gaz naturel
  • Le secteur de l’énergie s’est doté d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures lui permettant de renforcer la coopération énergétique avec de nombreux partenaires étrangers

PARIS: La compagnie algérienne des hydrocarbures Sonatrach et le groupe énergétique français Engie ont signé un accord portant sur la livraison du client français en gaz naturel. Les deux partenaires, liés par un contrat signé en 2011, sont convenus d’acheminer du gaz naturel via le gazoduc Medgaz et de définir le prix de vente contractuel applicable sur une période de trois ans, en prenant en considération les conditions du marché.  

Selon la direction de Sonatrach, les deux groupes affirment leur volonté d’étendre leur partenariat sur le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz naturel. «Fort de leur partenariat historique autour du gaz, les deux parties se sont également engagées à travailler ensemble en vue de réduire leur empreinte carbone et à évaluer de nouvelles possibilités, en particulier sur le développement de l’hydrogène», précise le communiqué du groupe énergétique algérien. Considéré par de nombreux partenaires et clients comme un fournisseur fiable, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach souhaite diversifier ses activités et contribuer à la sécurité énergétique de ses clients européens.

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Toufik Hakkar, directeur général de la Sonatrach. (Fournie)

Une nouvelle loi plus attractive 

La nouvelle loi sur les hydrocarbures attire-t-elle une dynamique en matière d’investissements directs étrangers (IDE)? Selon de nombreux spécialistes, le secteur de l’énergie s’est doté d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures lui permettant de renforcer la coopération énergétique avec de nombreux partenaires étrangers. Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie et des Mines, a souligné que cette loi, modifiée à la fin de 2019, a incité à relancer les partenariats. Pour lui, le climat d’investissement attractif et la faible fiscalité renforcent les opérations d’exploration des gisements pour augmenter les capacités de production et de réserve en hydrocarbures.

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Depuis la promulgation de la loi sur les hydrocarbures, trois contrats avec des partenaires étrangers ont été signés, dont le dernier le 19 juillet 2022, entre le groupe Sonatrach, et ses partenaires. (Fournie)

Depuis la promulgation de la loi sur les hydrocarbures, trois contrats avec des partenaires étrangers ont été signés, dont le dernier le 19 juillet 2022, entre le groupe Sonatrach, et ses partenaires: l’américain Occidental, l’italien Eni et le français TotalEnergies. «Jusqu’à présent, nous avons signé trois contrats, ce qui prouve l’attractivité de cette nouvelle loi», estime Toufik Hakkar, PDG de la Sonatrach, lors d’une conférence de presse organisée au siège du groupe à Hydra (Alger). Il précise que le groupe pétrolier est en phase de négociation de trois autres contrats, sur le principe gagnant-gagnant avec des partenaires étrangers, qui seront signés d’ici à la fin de l’année 2022.  

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Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie et des Mines, a souligné que cette loi, modifiée à la fin de 2019, a incité à relancer les partenariats. (Fournie)

Selon le PDG de Sonatrach, les découvertes annoncées ces deux dernières années démontrent l’attractivité du pays en matière d’investissements étrangers dans le secteur des hydrocarbures. Il estime que les IDE vont permettre à Sonatrach d’augmenter ses capacités de production, notamment dans un contexte où le marché pétrolier et gazier est très prometteur.

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Selon le PDG de Sonatrach, les découvertes annoncées ces deux dernières années démontrent l’attractivité du pays en matière d’investissements étrangers dans le secteur des hydrocarbures. (Fournie)

Le 25 juillet 2022, le groupe pétrolier algérien a annoncé la réalisation de trois découvertes, dont deux de gaz en effort propre et une découverte de pétrole en partenariat avec le groupe italien Eni dans le sud de l’Algérie, à In Amenas 2, dans le bassin d’Illizi; dans le bassin de Berkine et Taghit ainsi que dans le bassin de Béchar. Entre 2020 et 2022, pas moins de trente-cinq découvertes d’hydrocarbures avaient été enregistrées dans le pays. Au cours du premier trimestre 2022, trois autres découvertes de gisements pétroliers et gaziers ont été notifiées dans la région de Touggourt et Hassi R’mel à Laghouat. Ces gisements vont permettre à l’Algérie de relancer son industrie gazière.

La direction de Sonatrach a annoncé un plan d’investissement de 40 milliards de dollars (1 dollar = 0,98 euro) d’ici à 2026 dans l’exploration, la prospection et la production de pétrole et de gaz.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".