Karabakh: Moscou appelle à la «retenue», Erevan demande aux Russes d'agir

Selon M. Pachinian, le Premier ministre arménien, l'opération de maintien de la paix doit être "clarifiée", car l'Azerbaïdjan refuse de signer "un document sur le mandat" de cette force russe déployée depuis novembre 2020. (Photo, AFP)
Selon M. Pachinian, le Premier ministre arménien, l'opération de maintien de la paix doit être "clarifiée", car l'Azerbaïdjan refuse de signer "un document sur le mandat" de cette force russe déployée depuis novembre 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 août 2022

Karabakh: Moscou appelle à la «retenue», Erevan demande aux Russes d'agir

  • « Nous sommes extrêmement préoccupés par l'escalade des tensions (...) et appelons les parties à faire preuve de retenue et à respecter le cessez-le-feu», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué
  • L'Azerbaïdjan a affirmé mercredi avoir pris le contrôle de plusieurs positions et détruit des cibles arméniennes au Nagorny Karabakh

EREVAN : La Russie a appelé jeudi à la "retenue" après de nouvelles violences entre l'armée azerbaïdjanaise et des séparatistes arméniens au Nagorny Karabakh, tandis que l'Arménie a demandé aux soldats de la paix russes d'agir dans cette enclave disputée.

"Nous sommes extrêmement préoccupés par l'escalade des tensions (...) et appelons les parties à faire preuve de retenue et à respecter le cessez-le-feu", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué, précisant que Moscou était en "contact étroit" avec Bakou et Erevan sur le sujet.

"Les soldats russes de maintien de la paix font tous les efforts nécessaires pour stabiliser la situation sur le terrain. Un travail actif est en cours avec les deux parties (...) à tous les niveaux", a assuré la diplomatie russe.

L'Azerbaïdjan a affirmé mercredi avoir pris le contrôle de plusieurs positions et détruit des cibles arméniennes au Nagorny Karabakh, lors d'une escalade qui a fait au moins trois morts et ravivé le risque d'une guerre d'ampleur.

Jeudi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a, lui, sollicité l'aide des soldats de la paix russes.

"Au Nagorny Karabakh, il y a une ligne de contact où sont déployés des soldats de la paix, et ce territoire est sous leur responsabilité. Nous attendons que chaque tentative de violer la ligne de contact soit empêchée par le contingent de soldats de la paix", a-t-il déclaré lors d'une réunion de son gouvernement.

Selon M. Pachinian, l'opération de maintien de la paix doit être "clarifiée", car l'Azerbaïdjan refuse de signer "un document sur le mandat" de cette force russe déployée depuis novembre 2020.

Il a aussi demandé à l'Azerbaïdjan de remplir "ses obligations": reconnaître "l'existence du Nagorny Karabakh", respecter la ligne de contact, et reconnaître le "corridor de Latchin", qui relie l'enclave séparatiste à l'Arménie.

"Dans le cas contraire, nous devons promouvoir des mécanismes internationaux pour que l'Azerbaïdjan remplisse ses obligations", a-t-il poursuivi.

Les récents incidents risquent de peser sur les pourparlers pour la signature d'un traité de paix sous médiation de l'Union européenne qui ont lieu depuis plusieurs mois entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, deux ex-républiques soviétiques rivales du Caucase.

Après une guerre qui a fait plus de 30.000 morts au début des années 1990, les deux pays se sont affrontés à nouveau à l'automne 2020 pour contrôler le Nagorny Karabakh, une région montagneuse qui, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan.

Plus de 6.500 personnes ont été tuées lors cette nouvelle guerre perdue par l'Arménie, qui a cédé d'importants territoires à l'Azerbaïdjan.

Après un accord de cessez-le-feu signé en novembre 2020, Moscou a déployé des centaines de soldats de maintien de la paix au Nagorny Karabakh, mais les incidents armés restent fréquents.


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."