Route: l'écoconduite, le parent pauvre des économies d'énergie

Les réflexes d'éco-conduite (infographie, AFP)
Les réflexes d'éco-conduite (infographie, AFP)
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Publié le Samedi 13 août 2022

Route: l'écoconduite, le parent pauvre des économies d'énergie

  • L'écoconduite permet de réduire immédiatement la consommation d'essence de 6 à 40%, limitant en même temps les émissions de gaz polluants et le nombre d'accidents
  • Alors que le pétrole est cher et que la planète brûle, il s'agit notamment d'appuyer moins sur le champignon, en passant par exemple de 120km/h à 110 sur autoroute ou de 90 à 80 sur nationale

PARIS : Rouler moins vite, anticiper ses freinages, mais surtout ne pas se coller aux camions sur l'autoroute: quelques pratiques de bon sens suffisent sur la route pour économiser du carburant et polluer moins.

Alors que le pétrole est cher et que la planète brûle, il s'agit notamment d'appuyer moins sur le champignon, en passant par exemple de 120km/h à 110 sur autoroute ou de 90 à 80 sur nationale.

Il faut également passer les vitesses au bon moment, couper le moteur à l'arrêt, enlever les coffres de toit ou ne pas abuser de la climatisation, souligne Guillaume Sabiron, de l'Institut français du pétrole-Energies nouvelles (Ifpen).

Jusqu'à -40% de consommation

Alors que les voitures particulières représentent 12% de la pollution liée au transport dans l'Union européenne, l'écoconduite permet de réduire immédiatement la consommation d'essence de 6 à 40%, limitant en même temps les émissions de gaz polluants et le nombre d'accidents.

La plupart de ces techniques permettent aussi de prolonger l'autonomie des voitures hybrides et électriques.

Au contraire, «une conduite agressive (accélérations rapides et freinages intempestifs) augmente la consommation de 30 à 40%», mais va aussi épuiser les pneus et les freins, souligne Stacy Davis, du laboratoire américain d'Oak Ridge, qui teste ces techniques.

Formalisés dès les premiers chocs pétroliers, dans les années 1970, les principes de l'écoconduite ont commencé à être largement diffusés récemment.

Sur le site «FuelEconomy.gov», lancé en l'an 2000, l'Agence américaine de l'Environnement (EPA) rassemble des dizaines de conseils mis à jour, tout comme l'Ademe en France, ou le ministère britannique des Transports.

En France, ces principes sont enseignés lors du passage du permis de conduire et permettent d'obtenir un point bonus à l'examen.

Mais cette autodiscipline a du mal à s'affirmer sur la route, où l'objectif est souvent d'arriver à destination le plus vite possible. En pleine hausse des prix de l'essence, en février 2022, moins d'un quart des automobilistes français pensaient à rouler plus lentement pour moins consommer, selon un sondage de l'Ifop pour l'application Odopass.

«J'avais une conduite plus sportive, maintenant je regarde mon compte-tours», soulignait vendredi Damien, 42 ans, à la station-service Auchan d'Avallon (Yonne). Cet enseignant essaie aussi de «maximiser les trajets» et de «gonfler un peu plus les pneus».

«Mon mari est routier et le fait, moi j'ai pas été formée! Mais je roule doucement», expliquait à la pompe d'à côté Christine, 48 ans. Les entreprises de transport ont bien compris qu'elles pouvaient économiser des dizaines de milliers de litres de gazole. De nombreux chauffeurs à travers le monde ont été formés à partir des années 2010.

«C'est au gouvernement de prendre des mesures!», lançait de son côté Dominique, 59 ans. «Il faut juste rouler moins».

Changer de voiture?

De fausses bonnes idées polluent le débat. Surgonfler ses pneus, éteindre le moteur en descente, se coller aux camions sur l'autoroute, ajouter des accessoires électroniques: ces conseils de fans de l'«hypermiling» («hyperkilométrage») sont parfois contre-productifs, et souvent dangereux.

Des formations sont aussi disponibles pour les particuliers. Mais il faut aussi étudier ce qui peut gêner les automobilistes dans l'écoconduite, souligne le chercheur britannique en psychologie Craig K. Allison, associé à d'autres universitaires.

Dans une étude publiée début 2022, des tests en simulateur ont montré des automobilistes démotivés, a priori à cause des consignes à respecter et du trajet un peu plus lent, mais affichant une meilleure estime d'eux-mêmes à l'issue de l'exercice.

Ces chercheurs soufflent aux constructeurs de pousser le conducteur à adopter une conduite plus mesurée parfois avec des scores d'écoconduite s'inspirant des jeux vidéo.

Selon l'EPA, les voitures neuves n'ont jamais été aussi économes, même si elles se sont fortement alourdies au cours des dernières décennies. Passer à l'hybride (essence ou diesel) ou à l'électrique permet aussi de polluer moins, notamment en ville.

Mais il s'agit d'abord de rouler avec un véhicule bien entretenu et adapté à ses usages: en privilégiant les petits moteurs et des formes aérodynamiques, en évitant les sportives, et les SUV ailleurs que sur les chemins.

Et mieux vaut «changer de mobilité que de voiture», souligne Guillaume Sabiron à l'Ifpen. Si c'est possible, «faire une journée de télétravail ou se déplacer à vélo aura beaucoup plus d'impact».


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.