A tâtons, les NFT cherchent leur place dans le monde de l'art classique

L’ « Annonciation » de Léonard de Vinci, œuvre du catalogue NFT de Cinello (fournie)
L’ « Annonciation » de Léonard de Vinci, œuvre du catalogue NFT de Cinello (fournie)
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Publié le Samedi 20 août 2022

A tâtons, les NFT cherchent leur place dans le monde de l'art classique

  • Découper virtuellement un tableau en petits carrés, associés chacun à un NFT: c'est ce que propose Artessere, une entreprise créée par une ancienne banquière du Liechtenstein
  • Une entreprise, Cinello, a signé des contrats avec des musées italiens pour vendre des reproductions numériques de leurs trésors artistiques

PARIS : Malgré l'odeur de souffre qui plane sur le monde des cryptomonnaies, certains investisseurs et expérimentateurs tentent d'introduire les NFT - des jetons numériques basés sur la même technologie que les cryptomonnaies - dans le monde des galeries d'art et des musées.

Découper virtuellement un tableau en petits carrés, associés chacun à un NFT: c'est ce que propose Artessere, une entreprise créée par Anaida Schneider, une ancienne banquière du Liechtenstein.

Chaque NFT, sorte de certificat de propriété électronique, est vendu de 100 à 200 euros, ce qui permet, selon cette dernière, de «démocratiser l'art».

«Tout le monde n'a pas 100.000 dollars, ou un million, à investir. D'où cette idée de créer une espèce de fond mutuel» permettant d'investir sur une oeuvre bien réelle, en s'appuyant sur la technologie de la «blockchain», a-t-elle indiqué à l'AFP.

Les «blockchains», ou chaînes de blocs, sont des sortes d'immenses registres numériques partagés entre une multitude d'utilisateurs, sans autorité centrale et réputés infalsifiables. Elles ont été rendues célèbres par les cryptomonnaies, qui s'appuient sur cette technologie.

Artessere a démarré l'an passé et propose des oeuvres, de représentants de l'art soviétique non conformiste, comme Oleg Tselkov (1934 - 2021) et Shimon Okshteyn (1951-2020).

Selon Anaida Schneider, Artessere prévoit de garder les tableaux une dizaine d'années au maximum avant de les revendre sur le marché.

La plus-value sera alors partagée entre les propriétaires des NFT des tableaux.

Mais que se passe-t-il si l'oeuvre perd de sa valeur, où si elle est détruite?

«Nous sommes assurés», affirme Schneider. Quand à la perte de valeur éventuelle, «nous pensons que cela n'arrivera pas. Nous sommes des experts. Nous savons ce que nous faisons», affirme-t-elle.

L'ancienne banquière dément que son objectif soit uniquement spéculatif, et assure que son projet respecte complètement la loi sur la «blockchain», adoptée par le Liechtenstein en 2019.

La principauté et paradis fiscal a été l'un des premiers pays au monde à approuver une loi spécifique pour encadrer les activités basées sur cette technologie.

Selon un sondage réalisé au premier trimestre par le site web Art+Tech Report auprès de plus de 300 collectionneurs, quelque 21% d'entre eux avaient commencé à acheter des NFT représentant une fraction d'une oeuvre d'art.

Les NFT du monde de l'art représentaient en 2021 une valeur cumulée d'environ 2,8 milliards de dollars, selon un bilan de la société française NonFungible.

Pourtant, le flou qui entoure encore les droits attachés à un NFT lié à une oeuvre d'art dissuade les musées publics d'exploiter le filon.

En Italie, ou le patrimoine artistique est immense, le ministère de la Culture a déclaré qu'il suspendait ses projets de création de NFT liés à des oeuvres d'art, faute de sécurité juridique.

- Un Leonard de Vinci numérique -

Une entreprise, Cinello, a signé des contrats avec des musées italiens pour vendre des reproductions numériques de leurs trésors artistiques.

Mais le NFT associé n'est qu'une option proposée à l'acheteur, souligne Cinello, soucieuse de se démarquer de l'emballement autour des «jetons non fongibles».

Cinello vend une reproduction numérique haute définition de l'oeuvre, qui est contenue dans un boîtier électronique remis à l'acheteur.

Ce boîtier est relié à un écran aux dimensions de l'oeuvre, entouré d'un cadre artisanal reproduisant le cadre original.

La reproduction numérique est protégée par un système de code, et fournie avec un certificat d'authenticité qui peut, le cas échéant et si l'acheteur le demande, être complété par un NFT.

Cinello indique avoir déjà numérisé 200 oeuvres, dont celles d'illustres maîtres comme Leonard de Vinci, et affirme que ses reproductions ont déjà assuré 296.000 euros de revenus aux musées italiens partenaires.

D'une manière générale, le fondateur de Cinello, l'ingénieur informatique Francesco Losi, se montre encore sceptique sur le potentiel des NFT dans le domaine de l'art.

«Je ne dis pas que les NFT vont disparaître», précise-t-il à l'AFP, mais beaucoup sont «utilisés de manière incorrecte».


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com