La réforme du lycée professionnel, «immense chantier» du président Macron, se dessine

Emmanuel Macron avait appelé fin août, devant les recteurs d'académie, à une "transformation profonde" de la voie professionnelle, avec la volonté de "ré-arrimer très en profondeur et en amont le lycée professionnel avec le monde du travail". (AFP).
Emmanuel Macron avait appelé fin août, devant les recteurs d'académie, à une "transformation profonde" de la voie professionnelle, avec la volonté de "ré-arrimer très en profondeur et en amont le lycée professionnel avec le monde du travail". (AFP).
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Publié le Mardi 13 septembre 2022

La réforme du lycée professionnel, «immense chantier» du président Macron, se dessine

  • Emmanuel Macron avait appelé fin août, devant les recteurs d'académie, à une «transformation profonde» de la voie professionnelle
  • Pour cette réforme, déjà inscrite dans son programme de campagne, il avait dit vouloir s'appuyer sur «ce que l'on a réussi à faire à travers la réforme de l'apprentissage»

PARIS: Emmanuel Macron l'a qualifiée lui-même d'"immense chantier". Le président présente mardi lors d'un déplacement aux Sables-d'Olonne (Vendée) sa réforme du lycée professionnel dont l'objectif est de le "ré-arrimer avec le monde du travail" malgré l'opposition des syndicats.

Accompagné du ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye et de la ministre chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels Carole Grandjean, le chef de l'Etat est arrivé à la mi-journée au lycée professionnel Eric Tabarly des Sables-d'Olonne, lycée des métiers du nautisme, de l'automobile et de l'industrie.

Il devait y rencontrer l'équipe éducative, les élèves ainsi que des chefs d'entreprise engagés dans les formations de l'établissement.

Lors de cette visite, le président de la République doit présenter "ses ambitions pour la voie professionnelle" et "son projet pour les lycées professionnels", avec "trois axes d'action": "comment rendre plus attractifs les lycées professionnels, comment améliorer l'insertion professionnelle et comment améliorer la poursuite d'études des jeunes de la voie professionnelle", a indiqué l'Elysée.

Emmanuel Macron avait appelé fin août, devant les recteurs d'académie, à une "transformation profonde" de la voie professionnelle, avec la volonté de "ré-arrimer très en profondeur et en amont le lycée professionnel avec le monde du travail", développer "les temps de stage d'au moins 50%" et mieux les rémunérer, recruter davantage de professeurs issus du monde professionnel...

Pour cette réforme, déjà inscrite dans son programme de campagne, il avait dit vouloir s'appuyer sur "ce que l'on a réussi à faire à travers la réforme de l'apprentissage" qui a vu le nombre d'apprentis augmenter fortement.

Pour justifier cette réforme, l'Elysée s'appuie sur des chiffres: alors qu'environ 630.000 élèves sont scolarisés en lycée professionnel (près d'un tiers des lycéens), les débouchés ne sont pas à la hauteur des attentes en termes d'insertion dans l'emploi.

"On n'est pas complètement rassuré par cette nouvelle réforme car il faut définir les contours et connaître les conséquences, et là on manque d'information", a déclaré Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du principal syndicat des chefs d'établissement (SNPDEN), lors d'une conférence de presse de rentrée.

Selon lui, "les questions de l'organisation générale d'une année scolaire, du statut des enseignants, de la formation, de la place de l'enseignement général avec l'évolution des volumes horaires doivent être abordées. On veut une vraie concertation et surtout une vraie mise à plat de la précédente réforme (de 2018) qui n'a même pas eu lieu", a-t-il affirmé.

Parmi les élèves de lycées professionnels sortis d'études en 2019, seulement 41% de ceux issus d'un CAP et 53% de ceux issus d'un bac pro étaient en emploi après deux ans, selon les chiffres de la Depp, l'agence des statistiques du ministère de l'Education.

«Menace forte»

"Tout cela nous pousse à vouloir apporter des réponses", souligne-t-on à l'Elysée, pour qui il s'agit de "travailler au renforcement de cette voie", mal-aimée du système éducatif français, "pour en faire une vraie voie de réussite".

Mais les syndicats de l'enseignement professionnel s'inquiètent.

Réunis en intersyndicale fin août, fait rare pour l'enseignement professionnel, ils ont dénoncé une "menace forte" et un "projet de désorganisation de la voie professionnelle scolaire" et se réuniront à nouveau le 22 septembre en vue d'une éventuelle mobilisation.

L'annonce de cette réforme "a profondément sidéré, voire inquiété et parfois même provoqué une forme de colère de la part des personnels", indique Sigrid Gérardin, secrétaire générale du syndicat Snuep-FSU.

"L'augmentation de 50% des stages, je crois que c'est l'élément qui choque le plus les collègues parce que c'est diminuer d'autant la présence des élèves dans nos établissements", a-t-elle ajouté jeudi lors d'une conférence de presse.

"Aujourd'hui, les lycées professionnels forment à des métiers. Si ce projet advient, ils vont se transformer en réalité en centres de formatage à l'emploi".

Or le lycée professionnel sort d'une réforme, lors du précédent quinquennat, avec l'organisation en "familles de métiers", des heures de co-intervention entre enseignants ou encore la réalisation d'un "chef-d'œuvre" en lien avec le futur métier. De quoi susciter une forte appréhension à l'idée d'un nouveau chantier.

Dans une interview au Point, le ministre du Travail Olivier Dussopt se veut rassurant, soulignant que la réforme "ne doit évidemment pas se faire au détriment de l'enseignement général que l'on doit à ces jeunes".

Mais "la feuille de route énoncée reste floue pour le moment", regrette l'intersyndicale. Et pour elle, "nos élèves n'ont pas besoin de plus d'entreprise mais de plus d'école, plus de culture et d'enseignement général, bref de plus de bases scolaires".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.