Après des adieux historiques, Elizabeth II inhumée au château de Windsor

Le roi Charles III place le drapeau de camp de la compagnie de la Reine des Grenadier Guards sur le cercueil lors de la cérémonie d'inhumation de la Reine Elizabeth II, qui s'est tenue à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor, le lundi 19 septembre 2022 (Photo, AP).
Le roi Charles III place le drapeau de camp de la compagnie de la Reine des Grenadier Guards sur le cercueil lors de la cérémonie d'inhumation de la Reine Elizabeth II, qui s'est tenue à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor, le lundi 19 septembre 2022 (Photo, AP).
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Publié le Mardi 20 septembre 2022

Après des adieux historiques, Elizabeth II inhumée au château de Windsor

  • Un chapitre de l'Histoire mondiale se referme avec ces adieux à la monarque qui a traversé ses 70 ans, sept mois et deux jours de règne avec un constant sens du devoir
  • Dans la soirée, sa dépouille a été transférée, avec celle de son époux Philip, mort en 2021, dans le mémorial George VI de la chapelle, où elle a été inhumée

WINDSOR: Elizabeth II repose dans sa dernière demeure, la chapelle Saint-Georges de son château de Windsor, après des adieux en grande pompe et emplis d'émotion, saluant lundi la mémoire d'une souveraine à la popularité planétaire et au règne incomparable.

À l'issue d'une ultime procession solennelle, au pas à travers un domaine de Windsor noir de monde et une cérémonie religieuse devant 800 personnes, le cercueil a été lentement descendu dans le caveau royal de la chapelle.

Peu avant, le lord-chambellan avait brisé son bâton puis l'avait placé sur le cercueil, geste symbolique pour signifier la fin de son règne.

Elizabeth II, décédée la semaine dernière à 96 ans, a ensuite disparu à jamais des yeux du monde, elle qui, souvent souriante, toujours calme, était devenue une icône familière pendant ses 70 ans, sept mois et deux jours sur le trône. L'hymne britannique a ensuite retenti.

Dans la soirée, sa dépouille a été transférée, avec celle de son époux Philip, mort en 2021, dans le mémorial George VI de la chapelle, où elle a été inhumée en présence de sa famille proche, a annoncé la famille royale dans un communiqué.

Ils y reposent désormais aux côtés des parents de la reine et des cendres de sa soeur Margaret.

Le dernier voyage de la reine a été accompagné dans la journée par des centaines de dignitaires étrangers et des milliers de Britanniques.

Depuis sa mort le 8 septembre dans sa résidence écossaise de Balmoral, son cercueil clos a traversé son royaume, dans un corbillard à travers la campagne écossaise, un avion de la Royal Air Force, ou lors de lents cortèges funèbres sur des airs tristes joués par des fanfares, tiré par des chevaux ou des marins.

À Edimbourg puis Londres, des centaines de milliers de personnes ont patienté des heures, parfois toute la nuit, pour se recueillir devant la dépouille de la seule monarque que la plupart des Britanniques aient jamais connue, dont le visage, présent sur les billets de banques et timbres, était reconnu dans le monde entier.

«Capacité à rassembler»

Un chapitre de l'Histoire mondiale se referme avec ces adieux à la monarque qui a traversé les époques avec un constant sens du devoir, sans jamais partager publiquement une opinion, mais remplissant ses fonctions de cheffe d'Etat avec sérieux, bienveillance, et un humour pince-sans-rire parfois irrésistible.

À Windsor, Pauline Huxtable, 64 ans, était venue fêter la "vie extraordinaire" d'une reine empreinte de "dignité": c'était une "figure maternelle".

"Je ne verrai jamais une autre reine de mon vivant, car maintenant c'est le roi Charles III, puis ce sera le prince William, puis George", observe Caroline Lachman, 48 ans, sur le parcours du cortège.

"Elizabeth II a eu cette capacité à rassembler pendant 70 ans, elle était incroyable", ajoute-t-elle, décrivant une atmosphère "triste", mais "en même temps de célébration".

La dernière journée d'adieux à la souveraine aura été à l'image des 12 jours qui ont suivi son décès: chargée d'une immense émotion populaire, soigneusement mise en scène, avec toute la pompe des traditions séculaires de la monarchie britannique. Elle avait été planifiée depuis au moins 20 ans.

En milieu de matinée, au son des cornemuses, le cercueil, surmonté de la scintillante couronne impériale, a quitté Westminster Hall, la partie la plus ancienne du Parlement pour rejoindre l'abbaye de Westminster voisine.

Des dizaines de marins le tiraient, suivis du roi Charles III, ses frères et soeur et ses enfants, les frères William, l'héritier, et Harry, le Californien, en froid.

Dans l'abbaye, la reine consort Camilla, Kate, la nouvelle princesse de Galles, et Meghan, l'épouse d'Harry, les rejoignent.

Mais aussi les deux aînés de William et Kate, George, 9 ans, désormais deuxième dans l'ordre de succession, et Charlotte, 7 ans, très impressionnée sous son petit chapeau noir.

Dans l'assistance, le gratin des dirigeants de la planète, dont les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, les six anciens Premiers ministres britanniques encore en vie, de John Major à Boris Johnson, et les têtes couronnées européennes, du roi d'Espagne Felipe VI au roi Philippe de Belgique en passant par le prince Albert de Monaco.

Reine «joyeuse»

"Dans un discours connu, prononcé pour ses 21 ans, sa défunte Majesté a déclaré que sa vie entière serait consacrée au service de la nation et du Commonwealth", a rappelé l'archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel de l'Eglise anglicane qui était dirigée par la reine.

"Rarement une promesse aura été aussi bien tenue", a-t-il ajouté, rendant hommage à une reine "joyeuse, présente pour tant de monde, touchant une multitude de vies".

La cérémonie s'est achevée par deux minutes d'un silence poignant, observées à travers le pays, avant l'hymne national qui désormais célèbre Charles III, "God Save the King".

Après un défilé réunissant 6.000 soldats à travers Londres, le cercueil a rejoint Windsor, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest. Jetant une fleur, applaudissant ou essuyant une larme, des milliers de personnes se sont massées le long des routes menant à la résidence où Elizabeth, encore princesse, s'était réfugiée pendant la Seconde guerre mondiale, puis a passé l'essentiel de ses dernières années.

La procession, encadrée des gardes royaux à uniforme rouge et bonnets de fourrure noire, est arrivée en parcourant au pas la Longue promenade ("Long Walk") traversant le domaine.

Sur le perron du château: les deux corgis (ces chiens pour toujours associés à Elizabeth II) de la reine, Muick et Sandy, désormais confiés à son fils Andrew.

Popularité en hausse

De plus en plus frêle ces derniers mois, souffrant de problèmes de mobilité, Elizabeth II recevait encore, souriante, deux jours avant son décès, la toute nouvelle Première ministre Liz Truss, sa dernière photo publique.

C'était la dirigeante en exercice la plus âgée du monde. Durant sa vie, elle a traversé la Seconde Guerre mondiale, vu la dissolution de l'Empire britannique, l'entrée puis la sortie de l'Union européenne.

Après des jours épuisants de voyages dans les quatre nations constitutives du Royaume Uni, de bains de foule conjugués au deuil d'une mère, Charles III devra écrire sa propre histoire.

Certains rêvaient d’une transition rapide avec le nouveau prince de Galles, son fils William, 40 ans. Mais le roi a promis, comme sa mère, de servir toute sa vie.

Si sa cote de popularité a grimpé en flèche, à 70% selon YouGov, les défis, nombreux, ne font que commencer, certains pays du Commonwealth ne cachant pas leur désir de se détacher de la monarchie.

Dès mardi, le Royaume-Uni reprend le cours de sa vie suspendu depuis le 8 septembre, avec la crise économique et les mouvements sociaux en premier plan.


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.