L'irrésistible avancée du dollar fait craindre l'implosion d'autres devises

Dopé par la remontée des taux de la banque centrale américaine, le dollar a poussé dans des profondeurs inexplorées de nombreuses devises (Photo, AFP).
Dopé par la remontée des taux de la banque centrale américaine, le dollar a poussé dans des profondeurs inexplorées de nombreuses devises (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

L'irrésistible avancée du dollar fait craindre l'implosion d'autres devises

  • Si le Royaume-Uni est en mauvaise posture, d'autres le sont encore bien davantage au sein des pays émergents
  • La roupie pakistanaise a perdu 29% de sa valeur en un an

NEW YORK: L'ascension fulgurante du dollar américain, qui enchaîne record sur record face à de nombreuses devises, fait craindre la défaillance d'une monnaie et une crise majeure, comme le monde n'en a plus connu depuis l'épisode asiatique de 1997.

Dopé par la brusque remontée des taux de la banque centrale américaine (Fed) et une économie encore vigoureuse, le billet vert a poussé dans des profondeurs inexplorées la livre sterling, la roupie indienne, la livre égyptienne ou le won sud-coréen.

"Les mouvements sont clairement extrêmes", résume Brad Bechtel, de Jefferies. "Et le dollar peut aller encore beaucoup plus loin. Donc, on pourrait se retrouver dans une situation désastreuse" pour certaines devises.

Le volontarisme de la plupart des banques centrales engagées, comme la Fed, dans un durcissement monétaire n'y a pas fait grand-chose jusqu'à présent, pas plus que l'intervention directe du Japon sur le marché des changes pour soutenir le yen la semaine dernière.

Beaucoup craignent qu'il en soit de même pour l'intervention de la Banque d'Angleterre, dont l'annonce mercredi du rachat d'obligations britanniques à donné des ailes à la livre sterling.

"Nous avons quelques doutes sur le fait que le plan de la Banque d'Angleterre soit la solution définitive à l'anxiété qui met la livre et le marché obligataire britannique sous pression", a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Si le Royaume-Uni est en mauvaise posture, d'autres le sont encore bien davantage au sein des pays émergents.

La roupie pakistanaise a perdu 29% de sa valeur en un an face au "greenback", l'un des surnoms du dollar, et la livre égyptienne, 20%. Pakistan, Egypte, Sri Lanka ou Bangladesh "souffrent tous de liquidités moins abondantes au niveau mondial", relève Win Thin, de BBH Investor Services.

L'envolée des prix du pétrole et des céréales, dont ils sont grands importateurs, a creusé leur déficit commercial et augmenté l'inflation, deux poisons pour leurs monnaies. L'appréciation du dollar a encore accentué ce phénomène car beaucoup de matières premières sont libellées dans cette devise.

"Ces pays aux fondamentaux les plus faibles seront vraisemblablement les premiers à être testés" au cas où la température monterait encore sur le marché des changes, anticipe Win Thin.

Déjà fragile, le Pakistan a, en outre, subi des inondations historiques en août, ce qui a poussé le gouvernement à évoquer une restructuration de sa dette.

"Il y a une énorme pression sur le système financier actuellement et ce n'est qu'une question de temps avant qu'il n'y ait une crise majeure ailleurs dans le monde", avertit Adam Button, de ForexLive.

Les Etats-Unis temporisent 

Quant à Taïwan, la Thaïlande ou la Corée du Sud, tous également très dépendants sur le plan énergétique, la politique zéro Covid de la Chine a fait dégringoler leurs exportations vers ce partenaire commercial crucial et le ralentissement économique mondial menace l'ensemble de leurs échanges.

Si la taille de leurs économies leur donne une assise supérieure à leurs voisins, Chine et Japon ont contribué, ces dernières semaines, aux turbulences sur le marché des changes. Le yen japonais et le yuan chinois ont ainsi plongé récemment à des plus bas depuis respectivement 24 et 14 ans.

La crainte d'une déstabilisation ravive le souvenir de la crise asiatique de 1997, qui avait été déclenchée par la dévaluation du baht thaïlandais.

Malaisie, Philippines et Indonésie avaient suivi, ce qui avait paniqué les investisseurs étrangers et entraîné des retraits massifs, au point de pousser plusieurs pays du continent en récession et la Corée du Sud au bord du défaut de paiement.

Pour Erik Nelson, de Wells Fargo, la différence notable avec 1997 est qu'"il n'y a pas beaucoup de parités fixes aujourd'hui, au moins parmi les grands pays émergents".

A l'époque, l'effondrement du baht était ainsi, pour partie, lié à sa parité fixe avec le dollar, qui l'obligeait à soutenir sa monnaie au risque d'épuiser ses réserves de changes, un arrêt de mort pour une devise.

Parmi les rares à arrimer encore sa monnaie au billet vert, le Liban a annoncé jeudi une dévaluation brutale de la livre libanaise, qui passe à 15.000 livres pour un dollar, contre 1.507.

Seuls les Etats-Unis paraissent en mesure de faire redescendre la température mais "avec l'inflation si élevée aux Etats-Unis, la Fed voit le dollar fort comme une bénédiction", selon Christopher Vecchio, de DailyFX. "Il contribue à isoler l'économie (américaine) de pressions inflationnistes supplémentaires": le pays paie moins cher ses produits importés.

Le resserrement monétaire mené par la banque centrale américaine (Fed) ne provoque pas de "désordre" sur les marchés financiers, a estimé mardi la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen.

Pour Adam Button, "la question, c'est jusqu'à quel point les choses doivent se détériorer avant que la Fed ne pivote?"


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.