Crise énergétique: le compteur Linky pourra couper l’eau chaude cet hiver

À partir du 15 octobre prochain, le gestionnaire de réseau Enedis pourra suspendre temporairement le fonctionnement de certains ballons d'eau chaude. (AFP)
À partir du 15 octobre prochain, le gestionnaire de réseau Enedis pourra suspendre temporairement le fonctionnement de certains ballons d'eau chaude. (AFP)
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Crise énergétique: le compteur Linky pourra couper l’eau chaude cet hiver

  • Les pouvoirs publics cherchent tous les moyens pour atténuer les pics de consommation afin d’éviter la panne cet hiver
  • Cette mesure ne sera mise en place qu'entre 12h et 14h en cas de pic de consommation d'électricité et elle se prolongera jusqu'au 15 avril 2023, explique Enedis

PARIS: Dans un contexte énergétique tendu, avec des perspectives incertaines pour l’hiver, le gouvernement s’apprête à lancer une campagne de mobilisation intitulée «Chaque geste compte», alors que chacun est invité à faire preuve d’une sobriété énergétique individuelle et collective.

Les pouvoirs publics cherchent tous les moyens pour atténuer les pics de consommation afin d’éviter la panne cet hiver.

À partir du 15 octobre prochain, le gestionnaire de réseau Enedis pourra suspendre temporairement le fonctionnement de certains ballons d'eau chaude. Cette mesure ne sera mise en place qu'entre 12h et 14h en cas de pic de consommation d'électricité et elle se prolongera jusqu'au 15 avril 2023, explique Enedis. 

Ecowatt, Ecogaz, «coupures ciblées» : la boîte à outils de la crise énergétique

Une ampoule moins brillante, des SMS d'alerte Ecowatt, voire des "coupures ciblées" d'électricité ou de gaz en "dernier recours" : les gestionnaires des réseaux d'électricité RTE et de gaz GRTgaz ont proposé mercredi une sorte de boîte à outils pour préserver le système énergétique en cas de tensions entre l'offre et la demande cet hiver.

Ecowatt, la «météo» de l'électricité

RTE mise sur sa plateforme Ecowatt (www.monecowatt.fr) pour améliorer la "sobriété" énergétique des Français.

Elle permet aux entreprises, collectivités et particuliers d'être avertis d'éventuelles tensions sur le réseau électrique trois jours à l'avance et d'adopter des éco-gestes pour réduire leur consommation, sur la base du volontariat. À ce jour, 100.000 personnes sont inscrites sur la plateforme Ecowatt.

Avec ce dispositif, les usagers voient en temps réel le niveau d'électricité disponible dans le pays grâce à un signal en trois couleurs: vert (normal), orange (système électrique tendu), le rouge étant synonyme de système électrique "très tendu". Dans ce cas, "des coupures sont inévitables si nous ne baissons pas notre consommation", selon RTE.

En fonction de la "météo" de l'électricité du jour, les abonnés peuvent par exemple réduire leur chauffage ou reporter leur consommation en dehors des pics de demande du matin (8H00-13H00) et du soir vers 19H00.

Plusieurs dizaines d'entreprises comme Carrefour, La Poste et Schneider ont déjà signé un partenariat avec Ecowatt, et les fournisseurs d'énergie EDF, TotalEnergies et Engie se sont aussi engagés à prévenir leurs clients d'éventuelles tensions sur le réseau.

Si besoin, les abonnés reçoivent un SMS d'alerte en cas de risque de coupure. Un signal d'alerte orange a déjà été déclenché le 4 avril, au cours d'une journée très froide, ce qui avait permis d'économiser environ 800 MW selon RTE.

"Un degré sous les normales de saison, c'est une consommation qui augmente de 2.400 MW, soit l'équivalent de trois réacteurs nucléaires d'une puissance de 900 MW", souligne RTE.

Ecogaz

Un système identique à EcoWatt pour informer le grand public, les collectivités et les entreprises sur la situation de tension sur le marché du gaz est en voie de formalisation chez GRTgaz pour encourager la baisse volontaire de consommation de gaz. Il sera lancé "courant octobre", a indiqué Thierry Trouvé, directeur général du gestionnaire du réseau français de gaz.

Interruptibilité

Avec "l'interruptibilité", des entreprises grandes consommatrices s'engagent sur la base du volontariat à interrompre leur consommation en moins de cinq secondes à la demande de RTE, pendant plus d'une heure, moyennant une rémunération contractuelle. En 2022, quatorze entreprises ont souscrit à ce dispositif, pour une capacité totale de 1.130 mégawatts.

Dans le cas du gaz, les interruptions ou des baisses de volume dureraient quelques jours et ne toucheraient que des utilisateurs importants.

Baisse de tension électrique

Ce levier consiste en une baisse de 5% de la tension sur tout le réseau de distribution pour une durée d'environ deux heures. Concrètement, avec un tel dispositif, il faut s'attendre à ce que les ampoules brillent un peu moins fort, un ajustement qui reste toutefois "à peine perceptible" selon RTE.

«Coupures ciblées»

"Si toutes ces mesures s'avéraient insuffisantes", RTE explique que "le recours à des coupures ciblées sur le territoire ne pourrait être totalement exclu". Mais "cela ne correspond toutefois en rien à un risque de black-out sur l'ensemble du pays", souligne le gestionnaire.

"Le but est bien évidemment de ne pas recourir" à ces coupures ciblées, aussi appelées délestages, a ajouté mercredi le président de RTE Xavier Piechaczyk.

Considéré comme un dernier recours, cette mesure permettrait d'éviter un blackout, c'est-à-dire une panne généralisée et incontrôlée.

Concrètement, des coupures tournantes seraient organisées à l'échelle d'un quartier et réparties dans tout le pays, pour une durée maximale de deux heures. Elles seraient décidées la veille par RTE et mises en œuvre par Enedis.

Dans le cas du gaz, les délestages ne viseraient pas les particuliers et ne toucheraient que des utilisateurs consommant plus de 5 GWh par an, soit des industriels du verre, des engrais, des métaux, de la pétrochimie ou de l'agroalimentaire essentiellement.

Il y a des exceptions : environ 1.400 sites dits prioritaires sont exclus des coupures électriques, tels que prisons, hôpitaux, ministères, Ehpad, selon une liste prévue par le code de l'énergie. Dans le cas du gaz, les hôpitaux, les systèmes de chauffage collectifs et les centrales électriques fonctionnant au gaz seraient exemptées.

La capitale, Paris, qui concentre de nombreux sites sensibles, "peut avoir un statut particulier, mais il n'est pas exclu que dans un certain nombre de cas, on puisse être conduit dans la région parisienne à faire un certain nombre de gestes" de coupure électrique, indique RTE.

Tous les Français ne sont pas concernés par cette limitation: elle vise les usagers qui ont souscrit une offre d'électricité en heures pleines/heures creuses pour une puissance inférieure ou égale à 36 kilovoltampères (kVa). Cela représente près de 40% des clients, soit 4,3 millions de personnes, estime Enedis.

La mise en place de cet écogeste, assurée par le compteur Linky, concerne donc 4,3 millions de clients en France.

Aujourd’hui, 35 millions de compteurs communicants Linky sont déployés dans les foyers français. Linky permet de maîtriser sa consommation, et donc sa facture. En effet, la plate-forme Enedis, sur Internet, recueille les données du compteur, proposant plusieurs services: identifier ses pics de consommation dans la journée, connaître dans le détail sa consommation d'une journée, la comparer avec celle de foyers qui possèdent le même type de logement et les mêmes caractéristiques de puissance. Grâce à ces données, le client peut maîtriser sa consommation en identifiant «des surconsommations anormales», ce qui l'amènera à modifier un appareil trop gourmand, voire à choisir une offre tarifaire et une puissance plus adaptées à ses besoins.

Les clients qui bénéficient d'un tarif en heures pleines/heures creuses verront leur cumulus en activité seulement la nuit, et plus durant la journée.

Cette suspension temporaire «permettra d’économiser l’équivalent de 2,5 gigawatts [GW] à 12h30 et d’1 GW à 13h», explique Enedis. Les foyers bénéficient alors de huit heures creuses et de seize heures pleines par jour, avec des tarifs différenciés.

Ce type d’abonnement incite les consommateurs à décaler certaines de leurs consommations à des heures où l’électricité coûte moins cher, ce qui leur permet de réaliser des économies et soulage le réseau lors des pics de consommation.

Le gestionnaire souligne qu'il ne s'agit pas d'une coupure à proprement parler, mais plutôt d'un décalage des usages. Ce dispositif est présenté comme «un levier de sécurisation du passage de l’hiver» et il «contribuera au maintien essentiel de l’équilibre offre-demande d’électricité assuré par RTE pour éviter d’avoir recours à des coupures exceptionnelles et maîtrisées».

Les consommateurs ne seront pas privés d'électricité deux heures par jour. Seule l'alimentation du cumulus pourra faire l'objet d'une coupure pendant ces deux heures. La tarification heures pleines/heures creuses ne change pas pour toutes les autres activités électriques réalisées pendant cette plage horaire.

(Avec AFP)


Ultime vote sur le budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée devrait adopter définitivement le budget de la Sécurité sociale 2026, fruit de compromis, malgré une majorité introuvable et sans 49.3
  • Le budget de l’État reste très incertain : déficit visé à 5% du PIB, fortes divergences sur les recettes, CMP à haut risque

PARIS: Sauf surprise, l'Assemblée nationale devrait définitivement adopter mardi le budget de la Sécurité sociale pour 2026, un succès arraché à force de concessions par Sébastien Lecornu, qui risque toutefois de ne pas réussir le même pari pour le budget de l'Etat, à l'issue bien plus incertaine.

Alors qu'approche la date butoir du 31 décembre, l'heure est aux dernières tractations pour les parlementaires, au terme de longues semaines de débats. Tous les yeux sont désormais braqués sur le projet de loi de finances (PLF), avec des négociations décisives jusqu'au week-end.

Il y a une semaine pourtant, beaucoup doutaient d'une possible adoption du premier des deux textes budgétaires, la loi de financement de la Sécurité sociale, qui doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites.

Pour le PS, qui a érigé cette mesure en condition de sa non-censure, l'étape doit marquer le succès de sa stratégie de négociation avec l'exécutif, à rebours du reste de la gauche. Et pour le Premier ministre, elle couronnerait au moins temporairement sa méthode du compromis.

Après un dernier passage express au Sénat vendredi, le texte revient mardi dans l'hémicycle, où les députés devront renouveler le scrutin serré de la semaine dernière (247 voix contre 234), à haut risque en l'absence de majorité et de 49.3.

Les socialistes, quoique dans l'opposition, avaient consenti à massivement voter pour. Hésitant jusqu'au dernier moment à voter contre, les Ecologistes s'étaient en majorité abstenus. Et malgré les consignes d'abstention de leur parti, 18 députés LR et 9 Horizons l'avaient soutenu.

Au gouvernement, une issue semblable est attendue mardi, même s'il "faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de démobilisation" dans l'hémicycle, concède un ministre.

Les syndicats FO et CGT ont appelé à des rassemblements devant l'Assemblée, critiquant notamment la limitation de la durée des arrêts maladie, ou une taxe sur les mutuelles dont ils craignent la répercussion sur les cotisations.

Le texte prévoit par ailleurs la création d'un nouveau congé de naissance, ou d'un "réseau France santé" voulu par M. Lecornu pour l'accès aux soins.

Le gouvernement a vu sa copie profondément remaniée par les députés, qui ont supprimé le gel des pensions de retraite et minima sociaux, et contraint l'exécutif à renoncer à doubler les franchises médicales.

Le déficit anticipé pour la Sécurité sociale est de 19,4 milliards d'euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Mais au prix de transferts de 4,5 milliards d'euros des caisses de l'Etat vers celles de la Sécu.

- Négociations députés-sénateurs -

Des transferts qui contribuent à compliquer l'équation pour le budget de l'Etat, où ils doivent être compensés.

La copie du budget de l'Etat adoptée lundi au Sénat, qui a peiné à trouver des économies significatives dans les dépenses, porterait le déficit à 5,3% du PIB. Or le gouvernement a placé l'objectif à 5%.

Une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs doit tenter de trouver un accord vendredi et possiblement samedi, une opération périlleuse au vu des divergences entre les deux chambres.

L'Assemblée avait massivement rejeté le texte en première lecture.

Les négociations avant et pendant la CMP porteront notamment sur la question des recettes, alors que les socialistes réclament des mesures de justice fiscale, quand la droite se montre intransigeante dans son refus de nouveaux prélèvements.

"Il ne pourra pas y avoir d'accord sur un budget qui augmenterait considérablement les impôts et ne réduirait pas significativement la dette", insiste le chef des Républicains Bruno Retailleau.

Même si l'ancien socle commun, majoritaire au sein de la CMP, trouve un accord, il faudra encore qu'il puisse être adopté la semaine prochaine à l'Assemblée.

Et ce alors que les socialistes promettent cette fois de s'abstenir au mieux, et les Écologistes de voter contre.

Autres possibilités: utiliser le 49.3 en s'assurant d'une non-censure dans la foulée -- comme le plaident l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne ou l'ex-président François Hollande -- ou se résoudre à une loi spéciale, avec une reprise des négociations en janvier.

Une dernière option loin de remporter l'enthousiasme général.

"Il faut que ça s'arrête cette séquence budgétaire", estime un cadre socialiste. "On connaît toutes les données du problème. Si le compromis est possible, alors il faut qu'il ait lieu maintenant."


Le musée du Louvre resté fermé lundi en raison d'une grève

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.  Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron. Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
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  • Les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public
  • Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR"

PARIS: Le musée du Louvre à Paris est resté fermé lundi en raison d'une "grève reconductible" de ses agents, une nouvelle épreuve pour une institution dans la tourmente depuis le spectaculaire cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.

A 9H00 (8H00 GMT), les portes du musée sont restées closes devant une file de visiteurs, puis la direction a annoncé la fermeture pour "toute la journée".

"Je suis vraiment déçu, le Louvre était la raison principale de notre venue à Paris, parce que nous voulions voir Mona Lisa", le célèbre tableau de La Joconde de Léonard de Vinci, a déclaré à l'AFP Minsoo Kim, 37, Coréen, en lune de miel.

"C'est normal qu'ils fassent grève s'ils ont besoin de meilleures conditions de travail. Bien sûr, en tant que touriste, ce n'est pas génial d'être ici et que le musée soit fermé, mais nous avons réussi à reporter notre visite, donc ça n'est pas un problème", a estimé de son côté Patricia, une touriste brésilienne qui n'a pas souhaité donner son nom.

Un peu plus tôt, les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public.

Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR".

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.

Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture.

"Nous avons eu quelques avancées en matière de rémunération, mais cela reste insuffisant et nous attendons une proposition écrite du ministère - certainement mardi - pour nous prononcer", a déclaré à l'AFP Alexis Fritche, du syndicat CFDT-Culture, à l'issue de deux heures de réunion.

Selon lui, "pas d'avancée" non plus sur les emplois: "On nous annonce 28 postes pour la surveillance, mais ils proviennent de redéploiements".

A l'issue de l'AG, le délégué du syndicat CGT Christian Galani avait rappelé que la filière accueil et surveillance avait "perdu 200 équivalents temps plein en l'espace de 15 ans, alors que la fréquentation a augmenté de moitié".

Une prochaine AG est prévue mercredi à 9H00 locales, le mardi étant le jour de fermeture hebdomadaire du Louvre.

Conflit social et réorganisation 

"On est en colère", "nous ne sommes pas d'accord avec la manière dont Le Louvre a été géré", a dit devant la presse Elise Muller, agente de surveillance du syndicat Sud Culture.

Valérie Baud, représentante CFDT, s'était félicitée d'un mouvement "interprofessionnel", regroupant métiers de la "conservation, agents d'accueil et de surveillance, professions support, juristes, graphistes".

En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s'emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables.

Fragilisée, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, devra travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui la ministre française de la Culture Rachida Dati a confié vendredi la mission de "réorganiser en profondeur le musée".

Audition de la présidente mercredi 

"Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité", a déclaré Mme Dati.

"Toute réflexion sur l'avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle", avait réagi la CFDT.

Le ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses recommandations étaient attendues "fin février".

Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée.

Mardi, ils doivent entendre pour la première fois l'ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d'effets.

Mercredi, ce sera Mme des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n'ont été découverts par l'actuelle direction qu'après le casse du 19 octobre.

 


La mère du journaliste français Christophe Gleizes a adressé une demande de grâce au président algérien

Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche. (AFP)
Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche. (AFP)
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  • Dans un communiqué publié lundi, l'association Reporters sans frontières (RSF), qui coordonne le comité de soutien de Christophe Gleizes, appuie cette demande de grâce "afin de mettre fin à une grave injustice"
  • La mère du journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné début décembre en Algérie à sept ans de prison ferme en appel, a transmis une demande de grâce au président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon une lettre consultée lundi par l'AFP

PARIS: La mère du journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné début décembre en Algérie à sept ans de prison ferme en appel, a transmis une demande de grâce au président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon une lettre consultée lundi par l'AFP.

"Je vous demande respectueusement de bien vouloir envisager de gracier Christophe, afin qu'il puisse retrouver sa liberté et sa famille", écrit Sylvie Godard dans cette missive du 10 décembre, assurant faire appel à la "haute bienveillance" du président algérien.

Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes a été arrêté le 28 mai 2024 en Algérie où il s'était rendu pour un reportage sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi-Ouzou, à 100 kilomètres à l'est d'Alger.

Le 3 décembre 2025, la Cour d'appel de Tizi-Ouzou a confirmé sa condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme". La justice algérienne lui reproche des contacts avec des personnes liées au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie), classé terroriste en Algérie.

"La confirmation de la condamnation à sept années de prison ferme a été pour Christophe, comme pour moi et ma famille, un choc immense", indique Mme Godard dans sa lettre au chef de l'État algérien, qu'elle dit écrire "avec gravité et une profonde émotion".

"Cette sentence nous est incompréhensible au regard des faits et du parcours de mon fils", développe-t-elle. "Nulle part dans aucun de ses écrits vous ne trouverez trace d'un quelconque propos hostile à l'Algérie et à son peuple."

Deux jours après la décision en appel, le président français Emmanuel Macron avait jugé "excessif" et "injuste" le jugement prononcé contre Christophe Gleizes, se disant déterminé à trouver "une issue favorable".

"Grave injustice" 

Dans un communiqué publié lundi, l'association Reporters sans frontières (RSF), qui coordonne le comité de soutien de Christophe Gleizes, appuie cette demande de grâce "afin de mettre fin à une grave injustice".

"Nous appelons désormais les autorités algériennes à prendre rapidement la seule décision possible dans ce dossier : libérer Christophe et lui permettre de retrouver les siens le plus rapidement possible", détaille Thibaut Bruttin, directeur général de l'association, cité dans le communiqué.

M. Gleizes est actuellement le seul journaliste français en détention à l'étranger.

Sa condamnation en première instance en juin 2025 avait été prononcée au pic d'une grave crise diplomatique entre la France et l'Algérie, marquée notamment par le retrait des deux ambassadeurs et des expulsions réciproques de diplomates.

Mais les relations bilatérales avaient semblé en voie d'apaisement après l'octroi d'une grâce et la libération par Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 12 novembre

Selon son avocat français Emmanuel Daoud, Christophe Gleizes a, parallèlement au recours en grâce et au pourvoi en cassation, la possibilité d'adresser une demande de mise en liberté à la Cour Suprême, qui peut s'accompagner "d'une demande d'aménagement de sa peine".

"Il est aussi très important, psychologiquement, pour Christophe, de contester toute culpabilité car, comme il l'a dit à la Cour, il n'a fait que son métier et n'a, en aucune façon, enfreint la déontologie journalistique", assure l'avocat, cité dans le communiqué publié lundi.