Les alliés de l'Ukraine cherchent à renforcer sa défense antiaérienne

Des artilleurs ukrainiens se tiennent sur leur canon automoteur de 152 mm SAU 2S3 Akatsiya à une position sur la ligne de front avec les troupes russes dans la région de Donetsk le 11 octobre 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
Des artilleurs ukrainiens se tiennent sur leur canon automoteur de 152 mm SAU 2S3 Akatsiya à une position sur la ligne de front avec les troupes russes dans la région de Donetsk le 11 octobre 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 12 octobre 2022

Les alliés de l'Ukraine cherchent à renforcer sa défense antiaérienne

  • A son arrivée au siège de l'Otan, le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov n'a prononcé que quelques mots, résumant laconiquement le sujet du jour : «Systèmes de défense antiaérienne»
  • Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a assuré que les alliés continueraient à «renforcer les capacités de défense de l'Ukraine pour répondre aux besoins urgents d'aujourd'hui et à long terme»

BRUXELLES: Les alliés de l'Ukraine se sont réunis mercredi à Bruxelles pour renforcer sa défense antiaérienne, "la priorité" après une série de frappes russes massives sur plusieurs villes du pays, où des combats se poursuivent dans le sud et l'est. 

A son arrivée au siège de l'Otan, le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov n'a prononcé que quelques mots, résumant laconiquement le sujet du jour : "Systèmes de défense antiaérienne". 

Les Ukrainiens ont "un besoin urgent" de défense antiaérienne pour faire face aux bombardements indiscriminés de la Russie, a reconnu le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg au début d'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance. 

"Certains Alliés ont fourni de tels systèmes de défense", a-t-il souligné. "Mais les Ukrainiens ont besoin de plus". 

"Ils ont besoin de différents types de défense aérienne, à courte portée, à longue portée, de systèmes contre les missiles balistiques, les missiles de croisière, les drones. Différents systèmes pour différentes tâches", a-t-il expliqué. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé la création d'un "bouclier" anti-aérien au dessus de l'Ukraine. 

Longs délais de livraison 

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a assuré que les alliés continueraient à "renforcer les capacités de défense de l'Ukraine pour répondre aux besoins urgents d'aujourd'hui et à long terme". 

"Nous allons chercher des obus, voir comment répondre aux besoins de défense antiaérienne et antimissile des Ukrainiens", a-t-il précisé à quelques journalistes. 

Les alliés de l'Ukraine hésitent à fournir à l'Ukraine leurs systèmes les plus avancés, car ils en ont eux-même des quantités limitées, reconnaissent des diplomates. 

La ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht a néanmoins confirmé à son arrivée qu'un premier système de défense allemand de dernière génération Iris-T avait été livré à l'Ukraine. 

"L'an prochain, trois autres de ces systèmes de défense antiaérienne suivront", a-t-elle ajouté. 

"Ce sont des systèmes très complexes, de haute technologie", a-t-elle expliqué pour justifier un tel délai de livraison. "Mais nous faisons tout pour que cela se fasse aussi rapidement que possible". 

Les Etats-Unis ont promis le système de défense antiaérienne NASAMS, dont les deux premiers exemplaires doivent arriver prochainement en Ukraine. 

Ils en promis six de plus, mais là aussi, ce sont des équipements qui doivent être commandés à l'industrie de défense et leur livraison pourrait ne pas intervenir avant deux à trois ans. 

Dans l'intervalle, les Alliés pourraient donc se tourner vers des équipements plus anciens comme le missile anti-aérien de fabrication américaine Hawk, dont les premières versions datent de la guerre Froide mais qui a été modernisé jusque dans les années 2000, selon des responsables américains. 

Les Etats-Unis ne l'utilisent plus mais ils en ont vendu des milliers d'exemplaires à de nombreux pays étrangers et ils pourraient se tourner vers ces pays pour les envoyer à l'Ukraine. 

« Moment charnière » 

L'autre priorité est "la reconstitution des stocks d'armements et de munitions des pays de l'Alliance", car ils "se sont réduits" avec les livraisons à l'Ukraine, a averti Jens Stoltenberg. 

"Nous avons besoin de les reconstituer pour assurer notre défense et pouvoir continuer à soutenir l'Ukraine", a-t-il expliqué. 

"Nous avons de sérieux problèmes sur les stocks de munitions", a confirmé le représentant d'un pays de l'Alliance. 

Les besoins en armements de Kiev étaient discutés mercredi lors d'une réunion des quelques 50 membres du groupe de contact pour l'Ukraine créée et dirigé par les États-Unis. Tous les alliés sont membres de ce forum. 

Le soutien à l'Ukraine sera également discuté mercredi soir lors du diner de travail des ministres des 30 pays de l'Otan et "des annonces sont attendues", a assuré le représentant d'un pays de l'Otan. 

Le chef de l'Otan a souligné que cette réunion intervenait à un "moment charnière" du conflit, le président russe Vladimir Poutine ayant répondu à des revers sur le champ de bataille par l'annexion de territoires ukrainiens et des menaces nucléaires voilées. 

Les Occidentaux disent n'avoir constaté aucun changement dans la posture nucléaire de Moscou, mais ils ont mis en garde la Russie contre l'usage d'une bombe nucléaire tactique en Ukraine. 

"Nous avons bien sûr vu les spéculations sur l'usage d'une arme nucléaire de faible puissance en Ukraine et nous avons clairement fait savoir à la Russie que cela aurait des conséquences graves pour la Russie", a souligné M. Stoltenberg. 


Naufrage au large de Djibouti: au moins 21 migrants morts et 23 disparus, selon l'ONU

Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
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  • La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti)
  • Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants

NAIROBI: Au moins 21 migrants, dont des enfants, ont été tués et 23 autres sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti).

"Les opérations de recherche et sauvetage par les autorités locales et l'OIM sont en cours", a affirmé l'OIM sur X.

Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants, selon le chef de mission de l'OIM à Djibouti, Tanja Pacifico.

Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen lundi vers 19H30 (16H30 GMT), a-t-elle indiqué.

L'ambassadeur éthiopien à Djibouti a confirmé que 33 personnes, dont une femme, avaient survécu, exprimé sa "peine profonde (...) devant la succession d'horribles désastres", et réclamé l'adoption de "mesures légales" contre "les trafiquants d'êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger".

Il s'agit du deuxième naufrage rapporté par l'OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril dans lequel au moins 38 migrants, dont des enfants, ont péri.

« Route dangereuse »

La "route de l'Est", empruntée par les migrants venant de la Corne de l'Afrique pour rejoindre l'Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l'OIM comme "l'une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d'Afrique et du monde".

Malgré les risques, "le nombre de personnes qui tentent de traverser est en constante augmentation", a affirmé Mme Ndege.

Le 8 avril, l'OIM estimait qu'au moins 698 personnes avaient péri le long de la "route de l'Est" en 2023. Mais "ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues", ajoutait l'agence onusienne.

En novembre 2023, 64 migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d'un naufrage au large des côtes du Yémen.

Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à "la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels" et manquent "de soins médicaux, de nourriture, d'eaux, d'un abri", souligne l'organisation.

Selon l'OIM, les Éthiopiens représentent 79% des quelque 100.000 migrants arrivés au Yémen en 2023 depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens.

La plupart d'entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques dans leur pays.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, l'Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d'une importante sécheresse. L'inflation est galopante et plus de 15% des 120 millions d'habitants dépendent de l'aide alimentaire.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.