L'Inde empêche une photographe lauréate du prix Pulitzer de se rendre aux Etats-Unis

L'Inde empêche Sanna Irshad Mattoo lauréate du prix Pulitzer de se rendre aux Etats-Unis (Photo, Instagram @SannaIrshadMattoo).
L'Inde empêche Sanna Irshad Mattoo lauréate du prix Pulitzer de se rendre aux Etats-Unis (Photo, Instagram @SannaIrshadMattoo).
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Publié le Jeudi 20 octobre 2022

L'Inde empêche une photographe lauréate du prix Pulitzer de se rendre aux Etats-Unis

  • La jeune femme de 28 ans a été saluée pour ses reportages sur la vie au Cachemire indien, un territoire himalayen contesté et hautement militarisé
  • Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a critiqué mercredi le bilan indien en matière de droits humains

WASHINGTON: Les autorités indiennes ont empêché une photographe de s'envoler pour les Etats-Unis afin d'y recevoir son prix Pulitzer, a-t-on appris auprès de la jeune femme, dernier exemple en date de journalistes cachemiris qui se voient interdire de quitter le pays.

Le département d'Etat américain a indiqué être au courant de l'interdiction de quitter le territoire visant cette photojournaliste et expliqué "suivre de près" l'évolution de la situation.

"Un engagement conjoint au sujet des valeurs démocratiques, notamment le respect de l'indépendance de la presse, est au fondement de la relation entre les Etats-Unis et l'Inde", a déclaré mercredi à la presse un porte-parole du département d'Etat américain, Vedant Patel.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a critiqué mercredi le bilan indien en matière de droits humains, qui, selon des observateurs, ont régressé durant le mandat du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi avec notamment certains journalistes, en particulier les femmes, qui ont été victimes de campagnes incessantes d'abus en ligne.

Sanna Irshad Mattoo est l'une des quatre journalistes travaillant pour l'agence de presse Reuters à avoir remporté le prestigieux prix de la photographie d'actualité cette année.

La jeune femme de 28 ans a été saluée pour ses reportages sur la vie au Cachemire indien, un territoire himalayen contesté et hautement militarisé où sévit une insurrection vieille de plusieurs décennies.

Elle a été arrêtée par les services d'immigration à l'aéroport de New Delhi mardi en fin de journée et empêchée d'embarquer, tandis que deux de ses collègues ont été autorisés à quitter le pays.

Mme Mattoo a ensuite tweeté une photo de son billet portant la mention "annulé sans préjudice".

"C'était une occasion unique pour moi", a regretté Mme Mattoo, également membre de la prestigieuse Fondation Magnum.

"J'ai été arrêtée sans aucune raison et les autres ont été autorisés à partir. Peut-être que cela a quelque chose à voir avec le fait que je suis cachemirie", a-t-elle dit à l'AFP.

C'est la deuxième fois cette année que la photographe est empêchée de quitter l'Inde.

En juillet, elle avait été arrêtée de la même manière dans le même aéroport alors qu'elle voulait se rendre à Paris pour le lancement d'un livre et aux Rencontres photographiques d’Arles, dans le sud-est de la France.

L'Inde a cherché à asseoir son contrôle sur le Cachemire, qui est également revendiqué en totalité par le Pakistan voisin et qui est une source constante de tension entre les deux grands pays dotés de l'arme nucléaire.

Des milliers de personnes y ont été tués depuis le début de la rébellion contre le régime indien en 1989, et plus d'un demi-million de soldats sont stationnés en permanence dans la région.

Le gouvernement du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi a privé le territoire de son autonomie limitée en 2019, et pour prévenir toute révolte a coupé les connexions internet pendant des mois et enfermé des dirigeants politiques.

Les journalistes étrangers ont été interdits d'accès au Cachemire et les reporters locaux basés dans le territoire disent avoir subi des pressions pour atténuer leurs propos.

Arbitraire et excessive

Plusieurs autres journalistes cachemiris ont également été empêchés par les autorités de se rendre à l'étranger au cours des trois dernières années.

Le journaliste indépendant Aakash Hassan, collaborateur régulier du journal britannique The Guardian, n'a pas été autorisé à embarquer sur un vol de New Delhi à destination du Sri Lanka en juillet.

Il a déclaré à l'AFP que des mois plus tard, les autorités ne lui avaient toujours pas communiqué les raisons pour lesquelles il n'avait pas été autorisé à voyager.

"Il semble que cela n'arrive qu'aux journalistes cachemiris", a indiqué Aakash Hassan à l'AFP.

La décision d'empêcher Mme Mattoo de partir est "arbitraire et excessive", a dénoncé Beh Lih Yi, du Comité pour la protection des journalistes, dans un communiqué.

Elle a appelé l'Inde à cesser "toute forme de harcèlement et d'intimidation" contre les journalistes travaillant au Cachemire.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.