Trump assigné à témoigner devant le Congrès pour son rôle dans l'assaut du Capitole

L'ancien président américain Donald Trump (Photo, Reuters).
L'ancien président américain Donald Trump (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 22 octobre 2022

Trump assigné à témoigner devant le Congrès pour son rôle dans l'assaut du Capitole

  • Trump devra produire avant le 4 novembre toute une série de documents en vertu de cette assignation
  • Le panel de la commission, composé de sept élus démocrates et deux républicains, a déjà interrogé plus d'un millier de témoins

WASHINGTON: Dans un geste "historique", la commission d'enquête sur l'assaut du Capitole a cité vendredi l'ancien président américain Donald Trump à comparaître "le ou autour du 14 novembre".

Le milliardaire républicain devra également produire avant le 4 novembre toute une série de documents en vertu de cette assignation, dont le principe avait été acté la semaine dernière.

A l'issue d'une audience télévisée, la commission de la Chambre des représentants, chargée de faire la lumière sur le rôle de Donald Trump dans l'attaque du 6 janvier 2021, avait créé la surprise en votant à l'unanimité pour convoquer l'ancien président.

Celui qui flirte ouvertement avec l'idée de se représenter en 2024 avait immédiatement renouvelé ses attaques contre une enquête qualifiée de "fiasco", sans dévoiler comment il allait répondre.

"Comme toute requête de ce type, nous allons la passer en revue et l'évaluer, et nous répondrons de façon appropriée à cette action sans précédent", a commenté de son côté vendredi soir David Warrington, l'un des avocats de M. Trump dans ce dossier, sans confirmer s'ils avaient bien reçu l'assignation.

"Ce serait logique" qu'il se plie à cette demande, a déclaré son successeur démocrate Joe Biden sur la chaîne MSNBC.

Le panel de la commission, composé de sept élus démocrates et deux républicains, a déjà interrogé plus d'un millier de témoins, dont deux enfants de Donald Trump, et épluché des dizaines de milliers de documents, mais s'est heurté au refus de coopérer de certains proches.

L'ex-conseiller Steve Bannon, considéré comme artisan de la victoire de Donald Trump en 2016, a d'ailleurs été condamné vendredi à quatre mois de prison pour avoir refusé de répondre à ses convocations.

«Sanglante»

La commission est engagée dans une course contre la montre: si les démocrates perdent le contrôle du Congrès lors des élections de mi-mandat, le 8 novembre, elle risque d'être dissoute par la nouvelle majorité républicaine.

Ses deux chefs, les élus démocrate Bennie Thompson et républicain Liz Cheney, ont donc convoqué formellement Donald Trump dans trois semaines seulement.

"Nous admettons qu'assigner un ancien président est une action importante et historique et nous ne la prenons pas avec légèreté", lui ont-ils écrit.

Mais, ont-ils ajouté, "nous avons les preuves que vous avez personnellement orchestré et supervisé une campagne pour changer le résultat de l'élection présidentielle de 2020 et empêcher le transfert pacifique du pouvoir", et celle-ci a débouché "sur une attaque sanglante contre le Capitole".

Le 6 janvier 2021, des centaines de partisans de Donald Trump convaincus par ses allégations de "fraudes électorales" avaient semé le chaos dans le temple de la démocratie américaine, au moment où les élus certifiaient la victoire de son rival démocrate Joe Biden.

Le républicain, qui avait exhorté ses supporters à se "battre comme des diables", avait immédiatement fait l'objet d'un procès en destitution au Congrès, mais avait été acquitté grâce aux sénateurs de son parti.

Cela n'a pas mis un terme à l'affaire: dans son rapport final, la commission pourrait recommander de l'inculper. La décision reviendra in fine au ministre de la Justice Merrick Garland, un homme prudent et méthodique qui "n'exclut rien".

«Respect»

En attendant, la justice a infligé un camouflet à l'un de ses proches alliés, Steve Bannon, en le condamnant à quatre mois de prison et 6.500 dollars d'amende pour "entrave" aux prérogatives d'enquête du Congrès.

"Respecter le Congrès est une composante importante de notre système constitutionnel", a justifié le magistrat Carl Nichols, en soulignant que Steve Bannon n'avait, à ce jour, toujours produit "aucun document, ni livré aucun témoignage" à la commission.

Cet homme de 68 ans, figure du populisme de droite aux Etats-Unis, a immédiatement fait part de son intention de faire appel, ce qui suspend l'application de la sentence.

Il a donc pu ressortir libre du tribunal fédéral de Washington. Devant les caméras, il a assuré "respecter la décision du juge" mais a tout de suite glissé sur le terrain politique.

"Le 8 novembre sera le jour du jugement du régime illégitime de (Joe) Biden (...) et l'on sait comment cela va finir", a-t-il lancé, tout en prédisant la défaite électorale de plusieurs membres de la commission du 6 janvier.


Ukraine: des attaques russes font trois morts et visent des infrastructures énergétiques

Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
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  • Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine
  • Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local

KIEV: Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays.

Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine.

Cette localité est située sur les rives du fleuve Dniepr, qui fait office de ligne de front dans cette partie de l'Ukraine.

Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local.

Cette ville avait été occupée par l'armée russe pendant plusieurs mois lors de la première année de la guerre en 2022, puis libérée par les forces ukrainiennes lors d'une contre-offensive.

Elle borde aussi le Dniepr, et est presque constamment bombardée par les soldats russes postés de l'autre côté du fleuve.

Le ministère ukrainien de l'Energie a lui affirmé que des "infrastructures énergétiques et de transport de gaz" avaient été touchées par d'autres attaques dans six régions du pays.

Une frappe de drone a endommagé une infrastructure de Soumy, grande ville du nord-est du pays, ce qui a provoqué d'importantes coupures de courant, selon le ministère.

Une autre attaque a provoqué des "dégâts significatifs" sur des installations de transport de gaz dans la région de Poltava (centre-est), d'après cette même source.

Le ministère a dénoncé la "politique délibérée de la Fédération de Russie visant à détruire les infrastructures civiles de l'Ukraine" à l'approche de l'automne.

Le principal opérateur énergétique ukrainien, DTEK, a affirmé mercredi qu'une frappe russe avait touché l'une de ses usines la veille.

Cette installation, qui fournit du charbon pour la production énergétique du pays, est "complètement paralysée", selon l'opérateur.

En plus de trois ans d'invasion, la Russie a ravagé le réseau énergétique de l'Ukraine.

Les frappes contre ce type d'infrastructures, qui laissent les civils sans chauffage ou électricité, constituent un problème de taille pour ce pays d'Europe de l'est où les hivers sont rudes.


Trump pense que beaucoup d'Américains «aimeraient avoir un dictateur»

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
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  • "Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent"
  • "Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république"

WASHINGTON: Donald Trump a lancé lundi que beaucoup d'Américains "aimeraient avoir un dictateur", pendant une conférence de presse improvisée et prolongée dans le Bureau ovale, consacrée à des sujets de sécurité et à des récriminations contre ses opposants.

"Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent", a dit le président américain, accusé de dérive autoritaire par ses opposants pour sa politique en matière d'immigration et de sécurité.

"Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république", a-t-il déclaré, en référence à sa décision d'envoyer la Garde nationale dans les rues de Washington pour des opérations de maintien de l'ordre.

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution.

"Si vous brûlez un drapeau, vous aurez un an de prison, sans libération anticipée", a-t-il assuré.

Le républicain de 79 ans, qui s'est exprimé pendant 80 minutes sur les sujets les plus divers, avec force digressions, a par ailleurs indiqué qu'il entendait rebaptiser le ministère de la Défense pour lui donner le nom de "ministère de la guerre", et ainsi revenir à une appellation qui a existé de 1789 à 1949.

Lors d'une autre entrevue plus brève avec la presse, il a ajouté: "Défense, c'est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs", en laissant entendre qu'il n'aurait pas besoin d'un vote du Congrès pour procéder au changement.

"Aspirant dictateur" 

Le président républicain s'en est aussi pris à ses adversaires politiques, plus particulièrement à ceux dont le nom est parfois évoqué pour la candidature démocrate à la présidentielle de 2028.

Il a en particulier traité de "sagouin" le gouverneur démocrate de l'Illinois JB Pritzker, et lancé qu'il devrait "faire plus de sport", en référence à sa corpulence.

Ce dernier, qui avait déjà qualifié ce week-end le président de "dictateur", a enfoncé le clou lundi à Chicago, grande ville dans le viseur de Donald Trump pour y déployer la Garde nationale.

"Donald Trump veut utiliser l'armée pour occuper une ville américaine, punir ses dissidents et marquer des points politiquement. Si cela arrivait dans n'importe quel autre pays, nous n'aurions aucun mal à appeler ça une dangereuse prise de pouvoir", a martelé M. Pritzker traitant l'intéressé "d'aspirant dictateur".

Donald Trump a aussi critiqué les gouverneurs de Californie, Gavin Newsom, et du Maryland, Wes Moore, qui l'ont tous deux récemment attaqué à coups de moqueries sur les réseaux sociaux. Il a lancé à propos du Parti démocrate: "tous leurs candidats potentiels font du mauvais boulot".

"Or massif" 

Le président américain a redit que Chicago pourrait être la prochaine visée par ses opérations de maintien de l'ordre impliquant des militaires et policiers fédéraux, après Washington.

La capitale fédérale sera d'ailleurs "impeccable" pour recevoir le Mondial de foot l'été prochain, s'est félicité Donald Trump, profitant de l'occasion pour montrer le trophée de la compétition, qui trône désormais dans le Bureau ovale.

"C'est un trophée en or massif. Ils savent comment se faire bien voir!", a plaisanté le président milliardaire, connu pour son goût du luxe ostentatoire.

Donald Trump a aussi, dans une autre digression, évoqué les problèmes que cause la carpe asiatique, une espèce de poisson invasive, pour l'écosystème des Grands lacs (nord). Le nord-est de l'Illinois, où se trouve Chicago, borde le lac Michigan.

Le président a évoqué un "poisson assez violent qui vient de Chine, la carpe chinoise". "Ils sautent dans les bateaux, ils sautent partout", a-t-il dit, relevant que remédier à ce problème serait "terriblement coûteux".

"Tant que je n'aurai pas de demande de ce gars (le gouverneur de l'Illinois, ndlr), je ne ferai rien", a déclaré le républicain, qui a plusieurs fois menacé de remettre en cause certains mécanismes d'aide fédérale pour des Etats démocrates.


Le Premier ministre canadien, Mark Carney, se rend à Kiev pour la fête de l'indépendance de l'Ukraine

Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
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  • « En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X
  • Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent.

KIEV : Le Premier ministre canadien, M. Carney, est arrivé dimanche à Kiev pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne, alors que les dirigeants mondiaux exercent une pression croissante pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

« En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X à son arrivée dans la capitale ukrainienne.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a accueilli le Premier ministre canadien à la sortie du train, à Kiev, comme en témoignent des photos partagées sur son compte X.

« Nous sommes reconnaissants au Canada de partager ce jour important avec nous et nous apprécions tout le soutien », a-t-il écrit sur X, expliquant que M. Carney participera aux célébrations du jour de l'Indépendance et rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent, une solution défendue par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Le même jour, l'Ukraine a lancé une série d'attaques de drones sur le territoire russe, provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Les forces russes continuent, elles, de progresser lentement sur le front, annonçant samedi avoir pris deux villages dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.