La difficile parade contre la menace des petits drones

Un opérateur contrôle un drone alors que des oiseaux volent lors d'un exercice réel alors que le groupe français Thales et CS présentent leur système PARADE (Protection modulaire anti-drone déployée) à Bretigny près de Paris, le 21 octobre 2022. (Photo d'Eric PIERMONT / AFP)
Un opérateur contrôle un drone alors que des oiseaux volent lors d'un exercice réel alors que le groupe français Thales et CS présentent leur système PARADE (Protection modulaire anti-drone déployée) à Bretigny près de Paris, le 21 octobre 2022. (Photo d'Eric PIERMONT / AFP)
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Publié le Samedi 22 octobre 2022

La difficile parade contre la menace des petits drones

  • Comment repérer un engin lent et volant à faible altitude au-dessus d'une foule et le neutraliser sans qu'il ne cause de dommages?
  • Attribué aux groupes Thales et CS group, Parade est «optimisé pour la détection et la neutralisation des micro et minidrones (de 100 grammes à 25 kilos)

BRÉTIGNY-SUR -ORGE, France : Tentatives d'attentat contre le président vénézuélien ou le Premier ministre irakien, survol d'aéroports londoniens ou de plate-formes pétrolières en Norvège: la menace croissante posée par les petits drones constitue un casse-tête pour tenter de s'en protéger.

Comment repérer un engin lent et volant à faible altitude au-dessus d'une foule et le neutraliser sans qu'il ne cause de dommages? La perspective de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques de Paris 2024, notamment des centaines de milliers de personnes attendues le long de la Seine pour la cérémonie d'ouverture, donne des sueurs froides aux pouvoirs publics français.

Pour les militaires également, l'usage massif de petits drones kamikazes, parfois en essaims, pendant le conflit du Haut-Karabagh en 2020, et l'utilisation en Ukraine de drones commerciaux pour la reconnaissance ou le ciblage constituent de nouvelles vulnérabilités.

Se prémunir contre les drones de petite taille, dont le nombre est passé de 400.000 à 2,5 millions en France en cinq ans, tient de la «mission (quasi) impossible», relevait même des députés dans un rapport publié l'an passé.

Signe de l'urgence, le ministère des Armées doit recevoir en début d'année les 6 premiers systèmes de lutte antidrones Parade (Protection déployable modulaire antidrones), neuf mois après la passation du contrat, d'un montant de 350 millions d'euros sur onze ans.

Attribué aux groupes Thales et CS group, Parade est «optimisé pour la détection et la neutralisation des micro et minidrones (de 100 grammes à 25 kilos) mais il peut faire plus, explique Thierry Bon, directeur de la lutte antidrones chez Thales, à l'occasion d'une démonstration sur l'ancienne base aérienne de Brétigny, en région parisienne.

Les données provenant d'un radar monté sur un trépied et capable de détecter un drone jusqu'à 5 kilomètres, de radiogoniomètres qui repèrent le drone par les ondes radio qu'il émet, et de caméras optique et infrarouge sont fusionnées sur une interface unique, gérée par un opérateur.

Une fois détecté et suivi automatiquement par la caméra, l'opérateur active un brouilleur à deux kilomètres de distance du drone qui vient de pénétrer dans la zone d'exclusion fictive, le contraignant à se poser ou à rallier un point prédéfini.

- «Pas de système magique» -

«Entre le moment où l'on détecte le drone et celui où il arrive sur sa cible, l'opérateur dispose d'une trentaine de secondes», selon Egidio Cau, directeur adjoint de la lutte antidrones ches CS group.

Pour couvrir de plus grandes zones, plusieurs systèmes peuvent être interconnectés.

Une des difficultés -résolue selon le consortium- a été d'éviter les fausses alarmes, car «pour un radar, il n'y a rien qui ressemble plus à un drone qu'un oiseau», relève son adjoint Tony Valin.

Mais les défis technologiques restent immenses, concède-t-il. La quasi-totalité des drones commerciaux sont pilotés à distance et émettent donc des ondes qui peuvent être brouillées.

Mais l'autonomie croissante des drones, dont la trajectoire est prédéterminée et qui n'émettent alors plus d'ondes électromagnétiques, les affranchit de ce brouillage.

L'architecture de Parade est donc conçue pour être ouverte et intégrer d'autres méthodes d'interception.

Un laser, le Helma-P de la société Cilas, capable de griller en moins de dix secondes un drone à 1.000 mètres, doit être disponible en 2024.

Thales planche de son côté sur un «effecteur électromagnétique», sorte de grosse boule qui émet une onde puissante à plusieurs centaines de mètres contre un drone, le rendant inopérant en une seconde.

D'autres ajouts potentiels pourraient être des drones intercepteurs qui jetteraient un filet sur le drone hostile ou des drones brouilleurs. Des études sont par ailleurs menées sur la détection acoustique des drones.

Pour Egidio Cau, «il faut une approche multicapteurs, il n'y a pas de système magique».

Quant aux drones iraniens, bien plus gros et lestés de plusieurs dizaines de kilos d'explosifs qui s'abattent sur l'Ukraine, «ils volent à 3.000 mètres puis descendent à pic, c'est imparable».


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.