Russie: La basketteuse américaine Griner transférée dans une colonie pénitentiaire

Brittney Griner, basketteuse de l'US Women National Basketball Association (Photo, AFP).
Brittney Griner, basketteuse de l'US Women National Basketball Association (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Russie: La basketteuse américaine Griner transférée dans une colonie pénitentiaire

  • Brittney Griner a été transférée dans une colonie pénitentiaire du centre de la Russie pour purger une lourde peine de prison
  • Après le rejet le mois dernier de son appel, Brittney Griner avait quitté début novembre son centre de détention provisoire

MOSCOU: La championne américaine de basket Brittney Griner a été transférée dans une colonie pénitentiaire du centre de la Russie pour purger une lourde peine de prison, malgré les protestations de Washington qui dénonce une condamnation politique.

La star de 32 ans, reconnue comme l'une des meilleures joueuses du monde, a été condamnée en août à neuf ans de prison pour "trafic de drogues", une affaire à forte dimension géopolitique qui mêle tractations autour d'un échange de prisonniers entre Moscou et Washington et tensions liées au conflit en Ukraine.

Après le rejet le mois dernier de son appel, Brittney Griner avait quitté début novembre son centre de détention provisoire pour être envoyée dans une colonie pénitentiaire, où les conditions sont plus dures, mais le lieu exact n'avait pas été dévoilé.

"Brittney a commencé à purger sa peine à (la colonie pénitentiaire) IK-2 en Mordovie", une région du centre de la Russie réputée pour ses prisons et son climat rigoureux, ont finalement annoncé jeudi ses avocats russes, Maria Blagovolina et Alexandre Boïkov.

Indiquant dans un communiqué qu'ils avaient pu rendre visite à leur cliente plus tôt cette semaine, les avocats ont affirmé que celle-ci "se porte aussi bien que possible et essaie de rester forte et de s'adapter à son nouvel environnement".

La joueuse traverse une "période très difficile", ont-ils toutefois souligné.

Conditions rudes
La colonie pénitentiaire IK-2, abréviation en russe de "colonie correctionnelle numéro 2", est située dans la ville de Iavas en Mordovie, à plus de 400 km à l'est de Moscou, et compte plus de 800 prisonniers.

Les colonies pénitentiaires russes sont réputées pour les mauvais traitements infligés à leurs détenus, qui sont entassés dans des baraquements insalubres et souvent sans accès à des soins adéquats.

Les ONG de défense des droits humains dénoncent régulièrement les abus et actes de torture massivement commis dans les colonies pénitentiaires russes, héritées du système concentrationnaire soviétique.

Ces abus sont surtout commis dans les prisons pour hommes. Reste que pour Griner, qui était auparavant enfermée dans un centre de détention provisoire, il s'agit d'une nette dégradation de ses conditions d'emprisonnement.

C'est aussi en Mordovie, dans la colonie pénitentiaire IK-17, qu'un ex-militaire américain, Paul Whelan, est détenu pour "espionnage".

La famille de M. Whelan dénonce régulièrement ses conditions de détention, affirmant qu'il est délibérément privé de sommeil et ne peut pas recevoir les soins médicaux dont il a besoin.

Echange de prisonniers
Le cauchemar de Brittney Griner a débuté lors de son arrestation en février, peu avant l'offensive de Moscou en Ukraine, dans un aéroport de Moscou, où la joueuse venait d'atterrir pour jouer avec une équipe russe pendant l'intersaison américaine, une pratique courante pour les basketteuses de la Ligue féminine nord-américaine de basket (WNBA), qui gagnent souvent mieux leur vie à l'étranger qu'aux Etats-Unis.

Les policiers découvrent dans ses bagages une vapoteuse et deux cartouches contenant une petite quantité de liquide à base d'huile de cannabis, ce qui lui vaut des accusations de "trafic de drogues".

Lors de son procès, la joueuse a admis avoir violé la loi russe, tout en affirmant qu'elle avait emporté la vapoteuse et les cartouches par erreur. L'huile de cannabis est consommée par certains athlètes de haut niveau pour soulager des douleurs chroniques.

Les soutiens de Griner dénoncent une condamnation à une peine excessive et à caractère politique, en vue d'un possible échange de prisonniers entre Moscou et Washington.

Selon des sources diplomatiques russes, un possible échange de prisonniers pourrait concerner Brittney Griner et un trafiquant d'armes russe détenu aux Etats-Unis, Viktor Bout, qui purge une peine de 25 ans de prison aux Etats-Unis.

En attendant, la Maison Blanche a estimé la semaine dernière que "chaque minute que Brittney Griner doit subir une détention injustifiée en Russie est une minute de trop".


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com