Mille et une vies du kimono s'exposent à Paris

"Le kimono interpelle sur plusieurs niveaux: il est décoratif, belles matières, beaux motifs. Le Japon est un pays avec une culture étonnante et avancé technologiquement: il y une connotation de luxe. C'est élégant et facile à porter", souligne Anna Jackson. (Photo d'archives, AFP).
"Le kimono interpelle sur plusieurs niveaux: il est décoratif, belles matières, beaux motifs. Le Japon est un pays avec une culture étonnante et avancé technologiquement: il y une connotation de luxe. C'est élégant et facile à porter", souligne Anna Jackson. (Photo d'archives, AFP).
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Publié le Dimanche 20 novembre 2022

Mille et une vies du kimono s'exposent à Paris

  • «C'est un vêtement qui a une place unique dans l'histoire de la mode», déclare à l'AFP Anna Jackson, responsable du département Asie au musée Victoria and Albert à Londres et commissaire de l'exposition «Kimono»
  • Avec près de 200 kimonos, l'exposition s'attaque aux idées reçues selon lesquelles ce vêtement historique est figé et «la mode est une invention européenne»

PARIS : Unisexe, graphique et facile à porter: le kimono, souvent perçu comme un costume traditionnel japonais immuable, s'expose à Paris dans son dynamisme qui a influencé le style vestimentaire occidental et continue d'inspirer les créateurs du monde entier.

"C'est un vêtement qui a une place unique dans l'histoire de la mode", déclare à l'AFP Anna Jackson, responsable du département Asie au musée Victoria and Albert à Londres et commissaire de l'exposition "Kimono", qui ouvre mardi au musée du quai Branly à Paris.

Avec près de 200 kimonos, certains datant de l'époque Edo au XVIIe siècle, et tenues qu'il a inspirées à John Galliano pour Dior ou Alexander McQueen, l'exposition s'attaque aux idées reçues selon lesquelles ce vêtement historique est figé et "la mode est une invention européenne".

"Le kimono interpelle sur plusieurs niveaux: il est décoratif, belles matières, beaux motifs. Le Japon est un pays avec une culture étonnante et avancé technologiquement: il y une connotation de luxe. C'est élégant et facile à porter", souligne Anna Jackson.

"Vous pouvez le traduire, le transformer et porter de façons différentes. C'est très individuel".

Acteurs du kabuki, influenceurs d'antan

Sur un paravent du XVIIe siècle, on observe une fête sur une barge avec des convives qui mangent et qui dansent habillés en kimonos somptueux: c'est la quintessence de l'époque Edo (1603-1868), qui survient après des années de guerres civiles et marquée par une croissance économique, expansion urbaine et soif de loisirs.

Les samouraïs, ces représentants de l'aristocratie militaire, soignent leur look en ville. Mais ce sont les tenues des courtisanes et des acteurs du théâtre kabuki, copiées par la classe marchande, qui favorisent l’extraordinaire développement des kimonos.

A l'orée du XVIIIe siècle, à Edo, actuelle Tokyo, règne une bouillonnante culture entremêlant divertissements, glamour et érotisme. La mode s'épanouit.

"Quand on dit mode, on pense aux gens avec un peu d'argent qui demandent des styles dernier cri, quelque chose de nouveau et de différent, menés par les célébrités et les stars pop. C'est exactement ce qui s'est passé au Japon pendant cette période", souligne Anna Jackson.

Après avoir vu un motif sur le kimono d'un acteur du théâtre populaire kabuki, des spectateurs tentaient ainsi d'avoir le même, ne serait-ce que sur un mouchoir.

Fluidité du genre

Au début du XXe siècle, les formes droites et le drapé du kimono commencent à influencer profondément les stylistes européens.

En forme de T, le kimono ne suit pas les courbes du corps et ne tient pas compte des différences anatomiques entre hommes et femmes, contrairement aux habits occidentaux.

Pour fermer un kimono, on entoure la taille d'une large ceinture obi, plus au moins rigide qui contraint la démarche des femmes. Un imaginaire exploité par les couturiers comme Jean Paul Gaultier, qui a par exemple fusionné corset et obi.

"En s'affranchissant du kimono à l'époque moderne, les Japonaises ont gagné en liberté (...), c'était un geste d'émancipation. Au même moment, les Occidentales commencent à l'adopter", souligne Aurélie Samuel, ex-directrice des collections du musée Saint-Laurent dans le catalogue de l'exposition.

En 1997, Björk pose en kimono pour la couverture de son album Homogenic. Freddie Mercury porte des kimonos sur scène, mais aussi dans l'intimité.

Au Japon, le port du kimono connaît  "un déclin spectaculaire" après les années 50, devenant réservé aux femmes gardiennes de la tradition et aux cérémonies. Mais la mode est revenue ces dernières décennies sous l'impulsion de jeunes Japonais qui rejettent la culture "fast fashion" occidentale, souligne Anna Jackson.

Le kimono se vend dans des boutiques vintage, se loue ou s'achète dans ses versions modernes. Et il ne faut pas avoir peur d'être accusé d'appropriation culturelle.

"Les jeunes stylistes japonais veulent que tout le monde le porte. Ils veulent que le secteur survive", conclut Anna Jackson.


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.