700 000 spectateurs pour Villeurbanne 2022, capitale française de la culture

La course du « Bull Machin » de la compagnie Royal de Luxe, à Villeurbanne (Photo, Twitter).
La course du « Bull Machin » de la compagnie Royal de Luxe, à Villeurbanne (Photo, Twitter).
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

700 000 spectateurs pour Villeurbanne 2022, capitale française de la culture

  • Pour clore «Villeurbanne 2022», un spectacle créé par les Allumeurs de Rêves sera diffusé en boucle chaque soir sur la façade de l'Hôtel de ville du 16 décembre au 1er janvier
  • Baptisé «Vitale», ce spectacle de 20 minutes, composé d'animations et illustrations 2D et 3D, rendra hommage aux grands moments de «Villeurbanne 2022»

VILLEURBANNE: Quelque 700 000 personnes ont assisté aux 660 événements organisés jusqu'à présent dans le cadre de "Villeurbanne 2022, capitale française de la culture", a annoncé mardi la mairie, se félicitant de ce bilan à quelques semaines de l'expiration des festivités liées à ce label, attribué pour la première fois l'an dernier dans l'Hexagone.

"Cela représente 4,5 fois la population de la ville. C'est assez spectaculaire", a vanté l'adjoint à la Culture Stéphane Frioux lors d'une conférence de presse, évoquant un "succès" en termes de diversité des publics touchés avec ce projet axé sur "la gratuité et l'accessibilité".

Le maire socialiste Cédric Van Styvendael a fait état d'un "pari réussi", se réjouissant notamment du festival Réel, organisé par et pour les jeunes, dans cette ville de la métropole lyonnaise où 50% de la population a moins de 30 ans.

Alors que le site d'informations lyonnais Médiacités évoquait mardi un "dérapage budgétaire" dans un article intitulé "Villeurbanne 2022 : le +quoi qu’il en coûte+" culturel de Cédric Van Styvendael", l'élu a reconnu que le budget initial, de 10 millions d'euros, avait été dépassé.

Il "s'approche des 13,5 millions d'euros", a-t-il dit. "Cette évolution du budget n'est pas liée à une non-maîtrise de nos budgets. Ce qu'on avait prévu a bien été réalisé, quasiment dans les prix", s'est-il défendu, "mais il y a eu beaucoup plus" d'évènements que prévu initialement, dont les trois jours de spectacles de la compagnie Royal de Luxe.

"J'ai une haute conscience de la question des finances publiques", a insisté M. Van Styvendael, en évoquant "une année exceptionnelle" avec "700 événements".

La manifestation a reçu le soutien de l'Etat et de la Caisse des Dépôts (1 million d'euros), de mécènes (1,6 million), de la métropole de Lyon (0,3 million), mais pas de la région Auvergne-Rhône-Alpes présidée par Laurent Wauquiez (LR).

Pour clore "Villeurbanne 2022", un spectacle créé par les Allumeurs de Rêves sera diffusé en boucle chaque soir sur la façade de l'Hôtel de ville du 16 décembre au 1er janvier, de 18H00 à 21H00.

Baptisé "Vitale", ce spectacle de 20 minutes, composé d'animations et illustrations 2D et 3D, rendra hommage aux grands moments de "Villeurbanne 2022", autour de thématiques fortes comme la jeunesse ou l'environnement.

Le spectacle sera d'ailleurs sobre en énergie, représentant pour l'intégralité des dates une consommation en électricité de "320 euros", a expliqué Barbara Coudène, des Allumeurs de Rêves.

Le label Capitale française de la culture, dont le premier avait été attribué à Villeurbanne pour 2022, doit être décerné tous les deux ans à une commune de taille moyenne. La prochaine ville lauréate sera annoncée en décembre par la ministre de la Culture.


Ryan Reynolds, ambassadeur de l’île de Yas à Abu Dhabi

La star hollywoodienne Ryan Reynolds est le nouveau directeur en chef de l’île de Yas. C’était donc lui, le mystérieux parachutiste qui apparaissait dans une récente campagne pour le site d’Abu Dhabi. (Photo fournie)
La star hollywoodienne Ryan Reynolds est le nouveau directeur en chef de l’île de Yas. C’était donc lui, le mystérieux parachutiste qui apparaissait dans une récente campagne pour le site d’Abu Dhabi. (Photo fournie)
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  • La vedette de Deadpool succède à l’acteur américain Jason Momoa et, avant ce dernier, au comédien américain Kevin Hart
  • Dans la nouvelle vidéo promotionnelle, on voit Reynolds sauter en parachute au milieu des voitures lancées à grande vitesse sur le circuit de Yas Marina

DUBAÏ: La star hollywoodienne Ryan Reynolds est le nouveau directeur en chef de l’île de Yas. C’était donc lui, le mystérieux parachutiste qui apparaissait dans une récente campagne pour le site d’Abu Dhabi.

La vedette de Deadpool succède à l’acteur américain Jason Momoa et, avant ce dernier, au comédien américain Kevin Hart.

Dans la nouvelle vidéo promotionnelle, on voit Reynolds sauter en parachute au milieu des voitures lancées à grande vitesse sur le circuit de Yas Marina, manquant ainsi son point d’atterrissage prévu au W Abu Dhabi.

«J’ai été acteur, producteur, propriétaire d’un club de football gallois et j’en passe. Alors je…», commence Reynolds, mais le reste de son discours est noyé par le rugissement des voitures de F1 qui font le tour du circuit.

La bande-annonce montre également l’acteur en train de savourer le panorama sonore et visuel de l’île de Yas alors qu’il dévale les toboggans aquatiques de Yas Waterworld Abu Dhabi, explore Gotham City et dévale les montagnes russes de Warner Bros World™ Abu Dhabi.

«Avec la nomination de Ryan Reynolds au poste de directeur en chef de l’île de Yas à Abu Dhabi, nous perpétuons la tradition d’excellence établie par Kevin Hart et Jason Momoa. M. Reynolds apporte un mélange unique de charisme, d’énergie et d’enthousiasme à ce rôle, ce qui promet de porter l’expérience de l’île de Yas vers de nouveaux sommets. Nous sommes ravis de nous lancer dans cette aventure euphorique avec lui, invitant les fans du monde entier à participer à cet héritage», confie Liam Findlay, directeur général de Miral Destinations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Avec ses tapisseries interactives exposées à Paris, Chloé Bensahel fait chanter les plantes

L'artiste franco-américaine Chloé Bensahel pose lors d'une séance photo, dans le cadre de son exposition au Musée du Palais de Tokyo à Paris le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
L'artiste franco-américaine Chloé Bensahel pose lors d'une séance photo, dans le cadre de son exposition au Musée du Palais de Tokyo à Paris le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • En les caressant du plat de sa main, le visiteur se fait magicien
  • Au contact du corps humain et comme irriguées par un réseau sanguin ou neuronal, les tapisseries s'illuminent tandis que des chants byzantins résonnent

PARIS: Ses tapisseries s'éclairent et chantent lorsqu'on les touche: exposée à Paris, l'artiste franco-américaine Chloé Bensahel tisse des oeuvres hybrides, faisant appel aux plantes comme aux nouvelles technologies.

Au Palais de Tokyo, où cette trentenaire expose pour la première fois en solo jusqu'au 30 juin, trois grandes tapisseries aux motifs géométriques et aux couleurs naturelles, tissées en fils de laine, coton, soie et fibres végétales, sont disposées en cercle dans un espace compartimenté par des voilages noirs.

En les caressant du plat de sa main, le visiteur se fait magicien: au contact du corps humain et comme irriguées par un réseau sanguin ou neuronal, les tapisseries s'illuminent tandis que des chants byzantins résonnent.

"Elles font partie d’un groupe d’œuvres que je produis en continu qui s’appellent les +Transplants+, des tapisseries faites à base de plantes invasives comme l’ortie ou le mûrier qui sont des espèces ramenées de voyages coloniaux du 19ème siècle", explique à l'AFP l'artiste, diplômée de la Parsons School of Design de New York et qui a aussi fait ses classes auprès de Sheila Hicks.

Sheila Hicks, «mentor»

Cette figure mondiale de la tapisserie moderne a été son "mentor", dit la jeune femme. Elle lui a notamment permis de "rencontrer des tisserands japonais" et d'apprendre les techniques de tissage au Japon, approfondies par des résidences en Australie, à San Francisco et Paris.

Qu'il s'agisse de soie du XIXème siècle tissée en basse-lisse (technique traditionnelle de tissage à l'horizontal, ndlr), d'une chemise ou de chaussettes brodées au fil d'or, l'artiste performeuse, adepte de la danse et des textes sacrés, donne vie à ses supports en les mélangeant "à du fil conducteur".

"Ce qui m’intéressait, c’était de créer des textes performatifs qu’on incarne. Les plantes ont des histoires qu’elles racontent mais les corps aussi et l’idée de faire une tapisserie interactive est vraiment venue de l’envie de faire un texte qui se raconte par le corps et d’insérer le corps dans l’expérience de l’œuvre", explique-t-elle.

A base de cuivre, le fil conducteur est inclus "dans la tapisserie reliée à un système informatique qui envoie une fréquence en permanence interférant avec le corps humain, conducteur lui aussi et qui déclenche le dispositif sonore", détaille-t-elle.

C'est en 2019 qu'elle a rencontré des ingénieurs de Google et découvert ce système, en résidence à la manufacture des Gobelins à Paris.

Invisible 

Côté son, elle travaille avec des compositeurs - la chorale La Tempête et la compositrice américaine Caroline Shaw - après avoir au départ "installé des électrodes sur des plantes pour capter leurs fréquences et les traduire en fréquences sonores" avec des instruments de musique.

Elle explique: "j’ai voulu remonter dans l’histoire des plantes qui sont sur notre territoire pour imaginer ce qu’elles avaient à raconter".

Se servant du monde botanique comme allégorie du monde humain, l'artiste, aux racines nord-africaine, française et américaine, raconte "des histoires de migration, d'hybridation culturelle et de résilience".

"L’idée de la tapisserie interactive, c’est souvent de matérialiser quelque chose qui est invisible: c’est en touchant qu’on découvre un message secret ou codé. Les plantes, c'est pareil, elles parlent entre elles un langage que nous ne percevons pas car dans cette ère de +l’anthropocène+ on pense qu’on est maître du monde naturel", s'amuse cette "hypersensible" dont le "rapport au texte (est) clairement influencé par (son) judaïsme", de son propre aveu.

Pensionnaire de la villa Albertine, des résidences d'artistes pour promouvoir la langue française au Etats-Unis, et en résidence actuellement au MIT de Boston, elle poursuit ses recherches afin d'imaginer "un textile qui bouge et change de forme" grâce "à des muscles artificiels qui lui permettent de se rétracter et de se détendre", dit-elle.


Le mouton géant du Tadjikistan, allié de l'environnement

Le berger Bakhtior Sharipov s'occupe de son troupeau de moutons Hissar dans un champ près de la ville de Hissar, dans l'ouest du Tadjikistan (Photo, AFP).
Le berger Bakhtior Sharipov s'occupe de son troupeau de moutons Hissar dans un champ près de la ville de Hissar, dans l'ouest du Tadjikistan (Photo, AFP).
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  • Quelque 250 moutons au physique inhabituel profitent des premiers jours du printemps pour paître
  • Dans son centre biotechnologique près de Douchanbé, le scientifique Ibrokhim Bobokalonov conserve la semence des meilleurs spécimens

HISSAR: A flanc de collines au Tadjikistan, le berger Bakhtior Charipov surveille son troupeau de moutons de Hissar. Cette race d'ovinés, considérée comme la plus grosse au monde, gagne en popularité en Asie centrale, grâce à sa rentabilité et son adaptation au changement climatique.

Sous la garde du jeune homme, quelque 250 moutons au physique inhabituel profitent des premiers jours du printemps pour paître. L'énorme boule de graisse sur l'arrière-train, qui les caractérise, se balance au rythme de leurs déplacements dans ces pâturages des contreforts des monts Hissar, région berceau de l'espèce, à l'ouest de la capitale Douchanbé.

"Ils pèsent en moyenne 135 kilos. C'est la fin de l'hiver donc ils sont moins lourds, mais ils grossiront vite", explique à l'AFP Bakhtior, 18 ans, accompagné de son chien blanc César, berger d'Asie centrale aussi imposant que ses moutons.

Avec environ deux millions de têtes, ces moutons sont l'une des fiertés du Tadjikistan, où l'approvisionnement en viande et les pâturages de qualité sont insuffisants.

"Les moutons de Hissar prennent rapidement du poids, même quand ils ont peu d'eau et d'herbe à disposition", poursuit-il.

Témoin du statut dont jouissent ces moutons, un monument couleur doré représentant trois spécimens s'élève au bord de la route menant à la vallée éponyme, parmi les dizaines d'affiches à la gloire du président Emomali Rakhmon, au pouvoir depuis 1992.

«Améliorer la situation écologique»

"Les fermiers élèvent des moutons de Hissar pour leur rentabilité économique", résume pour l'AFP Charofjon Rakhimov, membre de l'Académie tadjike des sciences agricoles.

"Le Hissar est une race unique, d'abord pour son poids: les béliers peuvent dépasser les 210 kilos, avec un rendement élevé en viande et en graisse, environ les deux-tiers du poids total", supérieur aux autres races ovines qui mangent plus et produisent moins de viande, poursuit M. Rakhimov.

"De plus, ces moutons ne restent jamais au même endroit et contribuent ainsi à améliorer la situation écologique des sols. Leur transhumance -- ils peuvent parcourir jusqu'à 500 km grâce à leur musculature-- réduit la dégradation des pâturages", explique cet agronome.

Car la dégradation des terres arables, sous l'effet combiné du réchauffement climatique et du surpâturage, est l'un des principaux défis environnementaux pour l'Asie centrale.

D'après un rapport de novembre 2023 des Nations unies, 20% de la région est déjà touchée par ce phénomène en pleine accélération, soit environ 800.000 kilomètres carrés, l'équivalent de la superficie de la Turquie.

Et plus de 18 millions d'habitants d'Asie centrale, soit un quart de la population, sont concernés. La dégradation des terres, et la poussière qu'elle génère, alimente les maladies cardio-respiratoires et les problèmes socio-économiques, des fermiers préférant quitter leurs terres aux rendements en baisse et émigrer.

Dans ce contexte, maintenir une productivité élevée est primordial.

Mouton à 40.000 dollars 

Dans son centre biotechnologique près de Douchanbé, le scientifique Ibrokhim Bobokalonov conserve la semence des meilleurs spécimens de la race et veille à leur bon développement.

"La demande de moutons de Hissar augmente non seulement au Tadjikistan, mais aussi au Kazakhstan, Kirghizstan, en Russie, Turquie, Azerbaïdjan, Chine et même aux États-Unis", assure M. Bobokalonov.

Le Hissar est même devenu source de rivalité entre les pays de la région : le Tadjikistan a récemment accusé ses voisins d'usurper la race pour la croiser avec d'autres variétés locales et créer des moutons encore plus lourds, atteignant des prix astronomiques.

Lors d'un concours agricole au Kazakhstan l'an dernier, un mouton de Hissar a atteint les 230 kilos, un record selon Guinness, un autre a été vendu pour 40.000$ en 2021, tandis qu'au Kirghizstan, certains spécimens dépassent les 210 kilos.

Alors pour le Tadjikistan, hors de question de se laisser doubler.

"Voici Micha, il pèse 152 kilos et vaut 15.000 dollars", se félicite M. Bobokalonov devant un mouton allongé sur la balance, pattes liées. Une somme équivalente à six ans du salaire mensuel moyen au Tadjikistan.

"J'espère que d'ici le concours cet été, il pèsera 220-230 kilos. Juste en le nourrissant de produits naturels, sans dopage, il peut prendre environ 800 grammes par jour", assure cet homme jovial.

Allié de l'environnement, le Hissar est aussi apprécié pour ses qualités gustatives, dans une région où le mouton constitue un ingrédient culinaire essentiel. "Avec ce mouton, on peut cuisiner n'importe quel plat national tadjik", résume Oumedjon Youldachev, acheteur sur le marché de Hissar.